Attention, les éponges peuvent mordre !

Mosaïques : DossiersScience

vendredi 25 janvier 2013

Meuh non, ce n’est pas possible puisqu’ils n’ont pas de bouche. Il n’en reste pas moins qu’il existe des éponges carnivores. Leur découverte ne date que de plusieurs années du fait de leur habitat de vie localisé principalement dans les abysses marines. En tout cas, je ne l’apprends que maintenant. C’est l’occasion de les découvrir ensemble à travers trois représentants parmi la centaine des espèces d’éponges carnivores.

Nous avons vu que les éponges animales ont pour caractéristique de posséder une structure optimisée pour le filtrage de grandes quantités d’eau afin de recueillir des substances nutritives. Seulement, les éponges carnivores ont acquis une organisation radicalement différente au point qu’il est difficile de les considérer comme des éponges. Et pourtant, ils restent dans cette famille, pour quelle raison ? D’après ce que j’ai lu, ces éponges carnivores possèdent des spicules qui sont des éléments en silice, en forme d’aiguillon, caractéristiques du squelette des éponges.

L’autre critère porte sur leur mode de digestion. Les plantes carnivores ne possèdent pas de cavité, ni de tube digestif. Comment font-ils pour digérer les proies ? Par une migration de toutes les cellules qui vont recouvrir la proie. Celles-ci la découpe en petits fragments selon un mécanisme mal connu. Ces fragments sont ensuite phagocytés par les cellules. Or, chaque cellule agit pour son propre compte, sans coordination pour créer une cavité digestive. Cette relative indépendance est une autre caractéristique des spongiaires.

Et enfin, tout comme les spongiaires qui vivent en symbiose avec des micro-organismes (bactéries, algues, champignons), les éponges carnivores hébergent des bactéries méthanotrophes dans leurs cellules. Ces bactéries utilisent le méthane comme source d’énergie et peut être qu’elles les aident dans le processus de digestion. Ce dernier point est à confirmer, je n’ai pas eu assez d’informations dessus.

Asbestopluma hypogea

[Source image]

L’image ci-dessus montre une séquence de la capture et de la digestion de deux proies par Asbestopluma hypogea. Celle-ci ressemble à une sorte de pompon blanc d’où partent une multitude d’excroissance. Ces filaments sont recouverts de très nombreux spicules en crochet qui agissent comme un velcro sur les petits crustacés. Plus ils se débattent, plus leurs poils se mêlent aux spicules et ils ne peuvent plus se libérer s’ils ne pas assez forts pour casser les filaments. C’est un piège passif et mécanique, sans intervention de muscle ou de substance toxique. Vous connaissez la suite. Après digestion de la proie, les filaments sont régénérés et Asbestopluma hypogea est prêt pour une autre capture.

Chondrocladia koltuni

[Source image]

Chondrocladia koltuni est une éponge très jolie à voir avec ses sphères translucides qui rayonnent à partir de l’extrémité de la tige. Le tout évoque aux plongeurs un lampadaire, un arbre à boules, ou même un arbre à ping-pong. La tige peut atteindre 50 centimètres à 1 mètre de haut. Là aussi, les sphères bleues portent des spicules qui agrippent tout impudent passant à leur proximité. Une fois pris au piège, des cellules migrent vers la proie pour la digérer sur place.

Chondrocladia lyra

[Source image]

Chondrocladia lyra est une nouvelle espèce d’éponge découverte récemment dans les profondeurs océaniques (plus de 3000 mètres) situés au large de a Californie. Sa structure lui confère le surnom d’éponge harpe ou éponge lyre. En effet, 1 à 6 stolons (sorte de tige rampante qui produit des « racines » et des « individus ») rayonnent à partir d’un point central. De ces structures horizontaux partent des longues tiges verticales dont la longueur va diminuant le long du stolon, du centre vers l’extrémité. Et enfin, chaque tige verticale se termine par une multitude de crochets barbelés. La plus grande des Chondrocladia lyra retrouvées par les chercheurs avait atteinte une hauteur de 36 centimètres. Le processus de capture est le même ainsi que la digestion à cette différence près que la proie est recouverte par une fine membrane.

Malgré la diversité surprenante des formes et des couleurs, ces trois éponges carnivores ont en commun de couvrir, d’une manière au d’une autre, la plus grande zone possible pour optimiser la capture des proies. Pour en savoir plus, je vous invite à parcourir le dossier de Futura-Science sur les les éponges carnivores.

Quoiqu’il en soit, nous avons peu de chance de les voir en dehors des aquarium et encore moins de se faire mordre la main dans la cuisine. Mais puisque je vous dis bananeuh qu’ils n’ont pas de bouche !

Dossier « L’origine des éponges »
D’où viennent les éponges ? (1)
D’où viennent les éponges ? (2)
D’où viennent les éponges ? (3)
D’où viennent les éponges ? (4)

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2 Pierrot ont pris leur plume. Et toi ?

  1. alain

    Magnifiques et étranges ces éponges ! Les histoires d’escargots prédateurs qui se jettent sur leurs proies à la vitesse de l’éclair et de champignons qui capturent des nématodes au lasso … mes élèves de 6e adorent ! Je pourrai maintenant ajouter les éponges. Merci !

    samedi 26 janvier 2013 à 12 h 15 min
  2. Sirtin

    Tes élèves ont bien de la chance alors !
    😛

    dimanche 27 janvier 2013 à 13 h 08 min

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