D’où viennent les éponges ? (2)

Mosaïques : DossiersScience

lundi 3 décembre 2012

Comme nous l’avons appris dans la première partie, les éponges ont des origines diverses. Aujourd’hui, ce sont les éponges d’origine animales qui connaissent le feu des projecteurs. Elles sont également connues sous le nom d’éponges de mer. Cependant, bien qu’elles vivent dans la mer, il existe quelques espèces d’eau douce : nous en trouvons même dans la Seine ! De couleur verte, elles sont difficiles à identifier et sont souvent confondues avec de la mousse.

Présentation des éponges

En réalité, leur nom scientifique est porifères (du grec por signifiant passage) ou spongiaires (du latin spongia signifiant éponge). Fort bien mais encore ? Tous ces nom désignent des animaux aquatiques et pluricellulaires. Fixés sur un substrat, les spongiaires sont présents dans toutes les mers du globe, à toutes les profondeurs. Leur forme et leur taille sont aussi très variées : de 2 millimètres à 2 mètres, de forme sphérique ou en boule, tubulaire ou en coupe, etc.


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Les porifères se subdivisent en trois classes : les Demospongiae, les Hexactinellida et les Calcarea. Il en existe 10.000 espèces environ mais les éponges de toilette que nous connaissons sont issues de certaines espèces telles que Spongia officinalis (démospoges) qui proviennent des mers tempérées chaudes. Et encore, nous ne connaissons et n’utilisons que leur squelette fibreux et blanchi car vivantes, ces éponges sont noires. D’ailleurs, une fois pêchées, elles sont abondamment rincées à cause de leur odeur très prononcée !

Spongia officinalis

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Organisation des éponges

Il serait plus juste de dire que ce sont des colonies de cellules spécialisées plutôt que d’individus multicellulaires. Ils n’ont pas d’organes, pas de système nerveux ni hormonal, pas de tube digestif. Il n’est donc pas étonnant que les scientifiques ont très longtemps hésité sur leur classification : animaux ou végétaux ? Ce sont pourtant bel et bien des animaux car les spongiaires se nourrissent de bactéries et de débris organiques (algues, crustacés…) en suspension. Mais comment font-ils pour les « attraper » et les « digérer » ?

En fait, l’organisation interne des éponges se limite à deux couches cellulaires superposées, la couche externe composée de pinacocytes et la couche interne composée de choanocytes. Entre ces deux couches, se trouve une sorte de gelée, la mésoglée.


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Les éponges arrivent à se nourrir en filtrant l’eau qui pénètre par les ostioles (5), des petites pores invisibles à l’œil nu (d’où le nom des porifères). Puis, l’eau passe dans les choanocytes (en rouge) qui sont composées d’une collerette filtrante entourant un flagelle qui fait circuler l’eau. Les choanocytes jouent donc le rôle de pompes filtrantes. L’eau filtrée est ensuite redirigée par des petits conduits vers les oscules (2). L’ensemble des cellules est soutenu par un squelette interne.


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Ceci est le principe général mais nous pouvons distinguer trois types d’organisation chez les porifères, de la plus simple au plus complexe :

  • A- type Ascon : ne se rencontre que chez les plus petites éponges (calcaires) et se caractérise par des pores inhalants (5) menant directement au spongocoele (1) qui est tapissé de choanocytes (en rouge).
  • B- type Sycon : les choanocytes ne tapissent plus le spongocoele mais rassemblés dans des petits tubes ou canaux radiaires (3) alimentés en eau. Ces tubes permettent une plus grande absorption de nourriture via une augmentation de la surface de contact entre l’eau et les cellules de l’éponge.
  • C- type Leucon :, les choanocytes sont rassemblés en corbeilles vibratiles (4) qui communiquent avec la spongocoele à travers un réseau complexe de canaux. La cavité centrale est également transformée en réseaux qui peuvent se ramifier et déboucher sur plusieurs oscules. Cette organisation a pour effet de ralentir le courant, ce qui facilite le filtrage des débris organiques. Cette forme se retrouve seulement chez les grosses éponges coloniales et siliceuses.

Bref, la structure des spongiaires est optimisée pour un filtrage maximal de l’eau et explique leur grande capacité à absorber les liquides tout en étant très souple. Pas étonnant donc que les porifères ont fait l’objet d’une pêche intensive depuis l’Antiquité avant d’être remplacés par des éponges artificielles et synthétiques. Arrêtons nous en là, mon cerveau ne peut être davantage comprimée et voyons les éponges végétales au prochain numéro.

Dossier « L’origine des éponges »
D’où viennent les éponges ? (1)
D’où viennent les éponges ? (3)
D’où viennent les éponges ? (4)
Attention, les éponges peuvent mordre !

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2 Pierrot ont pris leur plume. Et toi ?

  1. Cool de voir les éponges expliquées ici 🙂 J’en ai acheté une la dernière fois mais je n’ose pas me laver avec un animal :p

    Ceci dit je remettrais en question leur statut de primitifs ^^ J’ai écrit deux billets là dessus :
    Les spongiaires
    Evolution et complexité… Ce n’est pas simple !

    En général parler de primitif pour l’ensemble d’un organisme est assez hasardeux.

    lundi 3 décembre 2012 à 19 h 00 min
  2. Sirtin

    Oui, je comprends ce que tu veux dire. Le terme primitif peut avoir deux sens : être plus ancien ou être plus rudimentaire. J’avoue être tombé dans le travers du rudimentaire. J’ai donc enlevé ce terme et merci pour ta correction ainsi que les deux liens.
    🙂

    Bah, il y a plein d’animaux qui se servent d’autres animaux (vivants !) pour se laver comme les hippopotames.

    mardi 4 décembre 2012 à 13 h 19 min

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