Le terrible pouvoir ravageur des régimes amaigrissants !

Mosaïques : CogitationsCultureLecturesScience

dimanche 20 janvier 2013

Ces derniers temps, je m’intéresse de plus en plus aux régimes car c’est la grande mode de notre époque avec tous les magazines qui affichent à tire-larigot des méthodes efficaces pour perdre du poids en peu de temps, le tout sur fond de mannequins anorexiques en bikini. Que nous soyons hommes ou femmes (en particulier les femmes quand même), il est mal vu d’exhiber des rondeurs. Pire, d’être grosse carrément ! Seulement, tout dépend de ce qu’être gros. C’est un mélange de regard sur soi et du regard des autres qui nous pousse à maigrir.

Seulement, je savais depuis un moment que les régimes amaigrissants sont tous des conneries, au mieux, ou des pratiques néfastes pour la santé, au pire. Malheureusement, c’est souvent le pire qui surgit avec l’enchaînement des régimes et le corps qui joue au yo-yo. Et n’oublions pas toutes les vérités assénées qui nous foutent la pression : Il ne faut pas sauter les repas, Il faut manger cinq fruits et légumes par jour, il faut boire 1.5 L d’eau, L’épidémie d’obésité ne fait qu’augmenter, etc. Loin de moi l’idée de remettre en question les vertus d’une alimentation équilibrée mais tout ceci finit par nous rendre névrosé au point d’avoir une relation avec la nourriture davantage tournée vers la santé que vers le plaisir de la dégustation. Après tout, nous sommes uniques, nous avons tout un corps et une culture qui est propre à nous et il me semble difficile, voire utopique, d’appliquer un remède miracle unique pour tous.

Dans toute cette cacophonie, deux noms finissent par revenir régulièrement : Gérard Apfeldorfer, psychiatre et Jean-Philippe Zermati, médecin nutritionniste (pour faire simple dans leur barda de diplôme). Je ne savais pas jusqu’à maintenant quel crédit leur accorder mais leur philosophie me convenait bien : pour eux, l’enjeu est de retrouver les plaisirs du manger en écoutant son corps pour déceler les signaux de faim et de satiété. Cela permettrait de manger moins tout en ne se privant d’aucun aliment. Pas étonnant donc que j’ai lu leur livre qui vient de sortir : Mensonges, régime Dukan et balivernes.


[Scan couverture]

Là, ça y va franco en tirant à boulets rouges sur le tristement célèbre régime Dukan, promulgué et diffusé par le médecin généraliste Pierre Dukan. Tristement célèbre car ce régime a fait des ravages en sachant que la majorité des personnes reprenait le poids perdu après 3 ans et même plus. De plus, ce régime entraîne un régime de carence qui se répercute sur le corps (os, cœur, reins…). Pire, ce régime ne repose sur aucune base scientifique et Pierre Dukan se comporte plus comme un gourou qu’un médecin affable.

Tous ces points sont largement développés jusqu’à la redondance par Apfeldorfer et Zermati. Ils vont également plus loin en affirmant que tous les régimes amaigrissants sont à jeter aux orties car ils se basent sur un même principe : se priver d’aliments et maigrir dans la douleur tout en provoquant une carence alimentaire. Ce qui n’est guère efficace. Ils préfèrent mettre en avant un autre principe qui semble faire ses preuves : l’important n’est pas tellement de maigrir mais d’atteindre son poids d’équilibre et de le stabiliser.

Seulement, le poids d’équilibre est propre à chacun selon sa morphologie et son patrimoine génétique. Il peut varier au cours du temps, d’où l’importance de le stabiliser. Et surtout, ce poids d’équilibre ne correspond pas toujours au point idéal que nous avons en tête. Vouloir être au-dessous ou au-dessus de ce point revient à se bagarrer avec son corps en permanence. Ainsi, il s’agit également d’un travail d’acceptation sur ce que nous sommes. Pas facile quand nous savons à quel point la société dénigre les embonpoints, les ronds et les gros.

Bref, ce livre mérite d’être lu car il remet en cause ce que nous croyons savoir et il démontre quand quel contexte nous vivons. Juste un point négatif : je n’aime pas, mais alors pas du tout, la couverture qui verse dans le sensationnel. Comment le distinguer des autres ouvrages qui vont également dans la surenchère en promettant mille merveilles ? Après mûre réflexion, et bien que je ne sois pas un professionnel de la nutrition, il me semble qu’il existe deux méthodes prometteurs et sans risques sur la santé :

Pour finir, sachez qu’il existe un groupe de réflexion sur l’obésité et le surpoids (GROS) cofondé par… Zermati. Outre la pointe d’humour sur le nom du groupe, le site est une mine d’informations. J’espère que je n’aurais pas à regretter d’avoir conseillé ces liens… Non, je ne suis pas de régime en ce moment !

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