La graphologie repose-t-elle sur des bases scientifiques ?

Mosaïques : CogitationsScience

jeudi 9 avril 2009

Grazie au commentaire de Lorette pour m’avoir fourni le sujet du billet : la graphologie. Quésaco ? Il s’agit d’une technique d’interprétation de l’écriture manuscrite qui cherche à déceler à travers celle-ci la personnalité de l’auteur. Ou plus simplement : étude de la personnalité d’une personne à travers son écriture. En voici un exemple :


[Source image]

Déjà, rien qu’à voir cette image, je me dis que la graphologie, c’est de la merde, de la pseudo-science qui rejoint les charlatans de tout poil comme la voyance et sa boule de cristal, les lignes de la main, les cartes du tarot, l’astrologie, etc, etc. Mais, par souci d’honnêteté, j’ai vérifié si mon impression reposait sur des préjugés. Après une petite recherche sur le Net, je confirme à nouveau : la graphologie, c’est de la poudre de perlimpinpin pour les crédules.

Les empoignades ont déjà eu lieu entre les pro et les anti de cette discipline. Bien d’encre a coulé sous les ponts de la discorde et mon billet n’apporterait pas grand chose de nouveau. Je me contenterais donc de rappeler deux points importants :

  1. La formation de graphologue dure entre trois et cinq ans. En réalité, elle ne dépasse même pas 360h, soit à peine une année de DEUG. Et on devient expert en personnalité humaine ? Laisse moi rigoler un bon coup !
  2. Aucune étude scientifique digne de nom n’a pu valider la pertinence de la graphologie. D’ailleurs, il suffit d’un peu de bon sens pour se rendre compte des conneries énoncées sur ces quelques lignes :

L’écriture est rapide et bien soutenue (comment peut-on savoir d’une écriture si elle est rapide ou non ?). A l’instar de son rythme de travail. Elle est persévérante parce qu’elle va jusqu’au bout des lignes.

Il est courant de reconnaître l’auteur de la lettre, avant même d’avoir ouvert l’enveloppe. Grâce à l’écriture de l’adresse. Chaque écriture est unique et il est certainement le reflet de l’auteur. Il est donc très tentant d’en tirer certaines « conclusions », d’où le succès de la graphologie. Mais jusqu’à quel point pouvons nous déduire d’une écriture ? Pas aussi poussé que les jugements de la graphologie en tout cas ! Pour en savoir plus, je vous invite à lire les dossiers réalisés par le Cercle Zetetique et Charlatans.info

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9 Pierrot ont pris leur plume. Et toi ?

  1. Kmi

    Intéressant, pourtant il existe une étude de graphologie qui est employée par la police scientifique, il me semble. Mais c’est pour savoir si tel ou tel manuscrit correspond à tel ou tel auteur en comparant les écrits.

    Il me semble que cette étude là par contre est fiable d’où le fait pour les auteurs d’utiliser les lettres tapées à la machine ou en découpant les lettres d’un journal pour éviter d’être reconnu.

    lundi 13 avril 2009 à 21 h 27 min
  2. Effectivement, il y a une méthode fiable sur l’écriture qui est utilisée par la police.
    Cependant ce n’est pas de la graphologie, mais de « l’expertise en écriture » d’après ce que dit Sirtin à Lorette dans un autre commentaire ici.
    Ah les chipotages, hein ? 😉

    lundi 13 avril 2009 à 22 h 29 min
  3. Ch'Tom

    A mon sens, la graphologie (au sens divinatoire du terme) peut être un outil d’analyse psychologique. Tout dépend de qui l’emploi. De la même manière qu’un test de Q.I. ne se fait pas en 30mn sur internet mais avec un médecin, qu’un psy ne peut pas faire une analyse en 2h, j’imagine que la psy-graphologie nécessite une connaissance du sujet pour être efficace.
    Quand à la charge horaire des cours… Difficile à dire. Moins qu’une année de Deug, mais bien plus que mon année de Master. Et pourtant à la fin de cette année là, j’étais considéré comme spécialiste. Junior mais spécialiste. Et puis réparti sur 3 à 5 ans, ça laisse le temps d’assimiler.

    Bon, maintenant, ce que je pense vraiment. Si tout ceci a un fondement. Au mieux la graphologie repose sur une forte corrélation entre d’une part des schémas d’écritures et d’autre part des comportements. Entre deux, aucun processus de causalité ne peut être systématiquement trouvé et prouvé (ou alors je veux lire les publis). A partir de là, une étude systématique avec des conclusions définitives d’une lettre d’une personne inconnue est très périlleuse. Si on n’est pas un charlatan, on prie pour que les stats soient bonnes. Il y a tellement de moyens pour évaluer une personnalité… Ce n’est pas la graphologie qui me convint le plus.

    J’aimerais avoir l’opinion d’un membre de la société française de graphologie, la dessus

    mardi 14 avril 2009 à 8 h 07 min
  4. Médard

    Il y a un moment, j’avais fait une analyse grapho, « croyant » que ça pouvait m’apporter quelque chose (évolution dans mon métier, et toussa®)

    Le hic, c’est qu’on devait préciser son métier _actuel_
    Etant prof, donc fonctionnaire, ils ont décelé dans mon écriture une tendance à la sécurité de l’emploi ;-)))

    mardi 14 avril 2009 à 16 h 56 min
  5. Kmi : Effectivement, il existe une autre discipline plus sérieuse: l’expertise en écriture qui ne doit pas être confondue avec la graphologie.

    Ch’Tom : Peut être mais tu oublies une chose: avant d’être entré en Master, tu auras fait trois années de Licence, sans oublier qu’un Master se déroule en deux ans avec des stages plus ou moins longs. Cela n’a donc rien à voir avec l’équivalent d’une année de deug étalée sur trois ans et plus.

    Médard : 😆 On se comprend !

    mardi 14 avril 2009 à 23 h 30 min
  6. Ch'Tom

    Oui, oui, mais il faut relativiser. On n’a pas non plus besoin de 7 ans pour être opérationnel sur un unique sujet. Je ne pense pas non plus qu’en dehors de certaines recettes, il y ait lieu à moult développements dans le domaine de la graphologie.

    Au passage n’oublie pas qu’en raison de la mixité des cursus, il y a pas mal de M2 qui sont auto-suffisants, il faut juste bourriner pour rattraper les notions qui te manquent (management ou eco pour les scientifiques par exemple). C’est aussi valable pour les M2 plus ou moins à l’interface.

    Je ne suis pas pour dévaloriser une formation parce que le nombre d’heures est plus faible qu’une license. Il y a pleins de matières en license. En particulier il faut à la fois rattraper l’état de l’art qui évolue et qui est enseigné en M1 et M2, et le niveau du bac qui s’évertue à chuter.

    Une formation pour une compétence donnée peut être courte mais efficace. Ça n’empêche pas que je suis curieux de savoir ce que l’on enseigne en graphologie.

    mercredi 15 avril 2009 à 14 h 06 min
  7. Tout dépend du sujet qui peut nécessiter une connaissance plus ou moins approfondie. Je rappelle que la graphologie a pour but de déceler la personnalité de l’individu à travers son écriture. Or, la personnalité d’un être humain est un domaine assez complexe et subtil et je doute qu’on puisse se qualifier d’expert seulement avec une formation aussi courte et superficielle…

    Comme tu le dis si bien, on peut « bourriner » en M2 pour rattraper des.. notions. Donc, juste des bases, héhé. 🙂

    Loin de moi de me prétendre spécialiste du sujet mais, en se penchant sur le contenu, on remarque l’apprentissage:
    – des typologies : le nerveux, le sanguin, les émotifs, le soleil, la terre, la lune, Mars, Jupiter… Ca fait furieusement penser à l’astrologie et à la théorie des humeurs qui remonte à l’antiquité déjà…

    – des notions relevant de la psychologie et de la psychanalyse: Freud, les névroses, etc. Tout ça en si peu d’heures de formation ?

    Voyons, un peu de bon sens…

    vendredi 17 avril 2009 à 12 h 03 min
  8. Elaine

    Bonjour
    Pendant mes études d’hypnothéraphie j’ai eu plusieurs cours de graphologie et en essayant avec mon entourage j’étais très étonnée par la justesse des résultats. 😯
    Apparemment une fois que l’écriture devient automatique, elle reflète notre sous conscience. Il y a environ 1800 traits à prendre en considération et avant de se prononcer que la personne a tel ou tel characteristic il faudra au moins trois confirmations.

    mercredi 29 avril 2009 à 23 h 53 min
  9. Bonjour.

    Il m’est difficile de contester ton expérience, mais j’ai trois questions à te poser :
    – « avec mon entourage », cela sous-entend d’avoir essayé sur des gens que tu connais plus ou moins bien. Un biais possible pour l’interprétation de leur écriture ?

    – « 1800 traits », quels traits tu parles ? De la personnalité, des émotions, de l’intellect ou autre chose ?

    – je ne suis pas sûr de comprendre le terme « d’écriture automatique ». Pourrais tu préciser stp ?

    samedi 2 mai 2009 à 0 h 34 min

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