Comment chier dans les bois (sans nuire à personne) ?

Mosaïques : CultureLectures

jeudi 14 janvier 2010

Ceux qui me connaissent savent que je n’ai toujours pas dépassé le stade anal comme en témoignent mes nombreux articles (voir liens plus bas) et mes non moins nombreuses vannes pourries sur le thème « pipi-caca ». Ceux qui ne me connaissent pas, bah, vous le savez maintenant. Il paraît (je dis bien, « il paraît ») qu’il suffit que je débarque dans un coin (et non le p’tit coin) pour que la conversation s’oriente sur les déchets organiques. Bref, comme par hasard, mon pater m’offre pour Noël ce livre intitulé Comment chier dans les bois ?.


[Scan couverture]

Aussitôt ma curiosité fut en alerte mais ce n’est que aujourd’hui que j’ai pu le lire. J’avoue : je me suis bien marré et j’en ai rajouté des tonnes en citant des passages face à ma douce horrifiée. L’auteur, Kathleen Meyer, soulève un point intéressant : vous aurez beau parcourir maint livres et guides sur les voyages dans la « nature sauvage » et acquérir plein de conseils sur la survie, comment monter un bivouac, faire du feu mais aucun sur la manière de chier dans les bois ! Comment le faire sans nuire à sa propre image, sans gêner les autres et sans affecter l’environnement ?

La question peut paraître triviale mais elle se révèle très juste. Après tout, la merde contient une pléthore de bactéries dont certaines aux propriétés virulentes. Lâchez une bouse purulente et la voici disséminée aux quatre coins de la terre sous l’action de la pluie et du vent. C’est de cette manière qu’aux États-Unis, il n’existe plus de ruisseau dont l’eau ne peut être bue sans avoir une forte probabilité de contracter une Diargianis. Quésaco ? Une maladie justement véhiculée les matières fécales dans l’eau.

Imaginez : 6 milliards d’humains qui chient dans le monde, ça fait des tonnes de merde à évacuer. Dans les villes, on se pose pas la question on chie on tire la chasse (et non chiasse) d’eau et on se pose pas la question de savoir où ça débarque. Mais quand on fait de l’escalade et qu’il faut éviter les bombes volantes ? Faire de la spéléo quand vient aux tripes un besoin urgent ? Une promenade dans la forêt sans se faire piquer les fesses et sans laisser des traces pour les prochains randonneurs ? De l’alpinisme en haute montagne et que souffle dehors un blizzard à faire geler la bite d’un phoque ? Que faire dans ces situations pour le moins délicat ?

Kathleen Meyer a le mérite de proposer des solutions pratiques même si elles sont peu ragoutantes et font augmenter en flèche le « facteur de dégoût ». Par exemple, des toilettes portables, type conteneur pour plusieurs personnes, afin d’emmener la merde avec soi (ironie : la bouffe diminue dans les sacs et en contre-partie…). Ou déposer ses déjections pour une décomposition optimale, sans que ce soit emportée par la pluie ou les rivières, etc. C’est vrai que c’est radical ce qu’elle propose mais elle fait réfléchir sur un sujet peu abordé, voire tabou. Que faire de la merde des hordes de touristes qui débarquent dans des endroits « exotiques », « sauvages », « merveilleux » en prenant en compte les facettes hygiéniques, environnementales et de confort ?

[EDIT]
Cet article a été illustré de façon humoristique dans le billet Respirez l’air pur de la nature !.

Mes articles sur le même thème…
Dossier sur le caca
Dossier sur le pipi
Tout sur le pet
Roter, c’est la santé

Dans la même catégorie

7 Pierrot ont pris leur plume. Et toi ?

  1. Clément

    Hello dear !!

    J’ai trouvé ton lien en cherchant une page explicitant, parlant explicitement du livre comment chier …
    Je suis quand même stupéfait qu’il faille un guide pour cela…
    ça s’apprend sur le tas …
    et puis c’est l’école de la vie.
    La terre a faim, nourrissons-la !!?

    Pi²K²

    mercredi 4 janvier 2012 à 20 h 11 min
  2. Sirtin

    Oui et non car on apprend avec les parents mais sur notre petit pot et non dans la forêt. Et pis à force de « nourrir » la terre, on l’empoisonne de nos bactéries. Nous sommes plus de 6 milliards maintenant, ça fait un sacré tas de merde.
    😈

    samedi 7 janvier 2012 à 18 h 25 min
  3. Paule

    Ce livre est arrivé dans mes mains en tant que « livre voyageur », un concept qui permet de trouver des livres partout , de les lire, de les remettre en liberté sur un banc public ou autre. Le mien venait de la bibliothèque de Lunas dans l’Hérault. Je l’ai remis sur un chemin de saint Jacques de Compostelle qui passe près de chez moi. 1/4 d’heure après, il n’y était plus… Chouette…

    Bravo pour ce site au fait!

    mardi 12 août 2014 à 9 h 03 min
  4. Sirtin

    Oui, je connais ce principe même si je n’y ai jamais participé. Et je suis content de voir que le livre est utilisé surtout comme support de lecture et non pour… Enfin bref !
    Bel été.

    mercredi 13 août 2014 à 19 h 37 min
  5. freddow

    un livre fait pour moi dans la mesure ou je suis pendant les beaux jours un cyclo randonneur et adepte du camping sauvage ou du bivouaque…

    dimanche 29 mars 2015 à 18 h 12 min
  6. Sirtin

    Tu me diras alors si le livre t’aura été utile ou pas.
    😉

    dimanche 29 mars 2015 à 21 h 19 min
  7. Fatiguée de ces appels

    Ce n’est pas la Terre qui a faim, mais le petit Clément. La Terre nous vomit. De la merde, il y en a trop de producteurs. Euthanasie?

    dimanche 2 décembre 2018 à 16 h 07 min

Les champs marqués d'une astérisque * sont obligatoires

Markup Controls gras italique citer liens
Emoticons Sourire Grand sourire Triste Stupéfait Mouais Classe Sourire taquin Clin d’œil Rougir Démoniaque Tordu Sourire vert

Envie d'une image avec ton nom ?

Alors, va sur le site Gravatar et inscris toi pour télécharger ton image. Il ne reste plus qu'à entrer la même adresse mail sur le blog que celle choisie sur Gravatar et ton avatar est affiché ! Ch'est pô beau cha ?