Stage IELSF (3)

Mosaïques : En vracMôa ! Et vous...

vendredi 18 avril 2008

Hop, hop, niveau trois du stage IELSF (Initiation d’enseignement de la langue des signes française) que je suis à IVT (International Visual Theatre) ! Foi de l’expression corporelle et du travail de la découverte de soi-même par des techniques proches du théâtre comme c’était le cas dans les deux premiers niveaux. Cette semaine, nous avons abordé l’histoire des sourds en France et les bases de la linguistique.

Un homme a marqué l’histoire des sourds : l’abbé de l’épée présenté, à tort, comme l’inventeur de la LSF (il a surtout mis en place une méthode d’acquisition du français écrit : les signes méthodiques). Je n’en dis pas plus sous peine d’en faire un roman. La question qui se pose est : que s’est-il passé avant et après l’abbé de l’épée ? De l’antiquité jusqu’à la révolution française, de la renaissance jusqu’à nos jours, comment a évolué le regard sur la population sourde et surtout comment s’est-elle considérée ? Un sujet dense, passionnant avec le revers, toutefois, de n’être qu’un public passif. Du moins, pas assez de participation à mon goût. Pour conclure cette partie, les élèves devaient choisir une période et tenter de raconter aux autres ce qu’il vient d’apprendre. Un bon exercice pour vérifier si l’on a bien compris et mémorisé les détails historiques.

La deuxième partie concernait les bases de la linguistique. C’est à dire l’ensemble des connaissances sur une langue : structure, syntaxe, grammaire, vocabulaire… Elle existe depuis une centaine d’années environ grâce à Saussure, fondateur de la linguistique moderne. Un autre homme (j’ai oublié le nom) a établi six conditions primordiales pour une bonne communication : émetteur, récepteur, message, contact, code commun, référent. Si l’une des conditions manque, la communication s’en trouve perturbée.
Il est essentiel également de distinguer la langue du langage. La première est artificielle et elle nécessite un apprentissage (grammaire, orthographe, syntaxe…). Le second est naturel car spontané : babillages, gestes, etc. Aucune langue n’est naturelle en elle même. Je ne puis tout détailler, sachez que nous avons travaillé aussi sur la notion du signifié (concept) et du signifiant (image acoustique) sans lequel nous ne pourrions entamer un dialogue. Sans oublier la phonétique (étude des sons de la parole) et l’existence du trait pertinent/non pertinent…

Autant de bases linguistiques nécessaires à maîtriser avant de les appliquer à la LSF. Par cette méthode, il est plus facile à comprendre que la LSF est comparable à toute autre langue du point de vue linguistique. Il en ressort donc que la LSF possède également des paramètres de formation des signes. Cinq précisément : configuration des main, orientation, emplacement, modification (mouvement + direction) et expression du visage. Le tout pouvant être écrit sous forme de code ! Les paramètres de formation des signes fut établi en 1960 par Stokoe, lui même sourd. Soit un retard non négligeable à rattraper… Le code n’est pas facile au premier abord mais il se révèle assez simple une fois les mécanismes compris.

Oui, chaque soirée, le cerveau dansait la smala et au bout d’une semaine, le repos n’est pas démérité ! Ces bases seront approfondies au niveau quatre qui a lieu la semaine prochaine. Je signale que des ouvrages sur l’histoire des sourds et les bases de la linguistique existent dont le 1er tome (histoire et grammaire) du dictionnaire bilingue LSF/Français édité par… IVT.

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Epilogue

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