Pourquoi la sueur colle ?

Mosaïques : HumanusScience

mercredi 1 juillet 2009

1er juillet ! C’est enfin le véritable été qui apparaît avec ses lunettes de soleil, ses froufrous et ses tenues légères. Las ! La sueur se pointe aussi, marquant son passage de ses inoubliables auréoles et, au final, laissant la désagréable sensation d’être un baveux glauque. Je te le demande tout de go :

Pourquoi la sueur colle ?

Des réponses ? Personne ne lève le p’tit doigt ? Comme d’habitude, c’est bibi qui s’y colle. L’a plongé aux tréfonds du sujet, l’a remué son p’tit pois et finalement l’a pas de réponse claire et sans bavure. Juste une hypothèse, des suppositions qui ne demanderaient qu’à être infirmées ou complétées. Commençons par le commencement :

C’est quoi la sueur ?

C’est un liquide sécrété par les glandes sudoripares puis évacué par les pores de la peau : c’est la transpiration. La sueur est composée à 99% d’eau. Il est difficile de connaître précisément la composition du 1% restant car elle varie selon l’alimentation de l’individu, son état de santé, l’exercice, la chaleur… Des sels minéraux ont été détectés mais aussi de la vitamine C, de l’urée, de l’acide urique, des anticorps, des médicaments, de l’ammoniac, de l’acide lactique (qui attire le moustiques), etc.

Par contre, la sueur est toujours mêlée avec du sébum, riche en matières grasses. Pour rappel, le sébum lubrifie et adoucit la peau. Il est produit par les glandes sébacées, situées dans les follicules pileux. Ce qui conduit à :

Mon hypothèse suivante

La sueur est évacué par les pores de la peau, s’étale sur la peau puis est évaporée. C’est à dire que les 99% d’eau passent de l’état liquide à l’état de vapeur. Il ne reste que les 1% restant. La sensation de « colle » viendrait alors des matières grasses, des sels minéraux et de je ne sais quoi. D’autant plus que la sueur vient « couler » le long des poils avant de sécher dessus, ce qui pourrait renforcer cette sensation désagréable. Tous les descendants du Yéti te le confirmeront. Te voilà répondu mais allons plus loin :

C’est quoi les glandes sudoripares ?

Ils se présentent sous forme de petits tubes qui s’enfoncent verticalement dans la peau et finissent par un glomérule. C’est à dire un pelotonnement de l’extrémité inférieure afin de pouvoir se loger toute entière dans le derme. Le fonctionnement des glandes sudoripares est assez proche des reins : il s’agit d’un échange permanent entre les glands et le sang. Ces échanges sont à l’origine de la sécrétion et de la composition de la sueur.

Peau : anatomie et structure
[Source image]

Les glandes sudoripares sont réparties sur tout le corps au nombre de 2 à 4 millions mais leur densité varie d’une région à l’autre : par exemple dix fois plus denses aux pieds et aux mains que dans le dos. Toutes ces glandes produisent, en temps normal, 1 litre de sueur par jour et peut être multiplié par 10 en cas d’exercice d’où l’importance de bien boire. De plus, ils évacuent aussi l’urée, ce qui peut diminuer la quantité d’urine fabriquée. En gros, on pisse moins quand il fait chaud ! Sauf si l’on se gave d’aliments imbibés en eau comme la pastèque, les concombres…

Sais tu qu’il existe deux types de glandes sudoripares ? Nous distinguons :

  • Les glandes eccrines : elles fabriquent la sueur que l’on trouve sur la peau en général, à l’exception de certaines régions comme les plis, l’anus, mamelons…
  • Les glandes apocrines : elles sont situées dans des régions précises : l’anus, la région génitale, les aisselles, les mamelons. Elles sont plus grosses que les glandes eccrines et leur conduit extérieur débouche dans un follicule pileux. Surtout, elles sont sous la dépendance des hormones sexuelles.

La sueur produite est transparente et inodore mais les sécrétions des glandes apocrines contiennent en plus des molécules organiques, telles que les lipides et les protéines. Ces molécules sont dégradées par les bactéries en produits malodorantes, d’où leur typique « odeur de transpiration » plus forte. Est ce un facteur d’attraction sexuelle ? Mais ceci est une autre histoire…

En prenant en compte mon hypothèse, les molécules organiques citées pourraient aussi être à l’origine de la sensation de « colle » en plus des résidus du 1% de la sueur. Bon, c’est bien joli tout ça mais :

Pourquoi on transpire ?

Pour se refroidir ! La température corporelle de l’humain doit être maintenu aux environs de 37°C. En cas de chaleur ou d’exercice physique, la température du corps monte. Sans la sueur, notre température interne monterait à 41°C lors d’exercices intenses. Les glandes eccrines fabriquent alors la sueur qui permet à la peau de se rafraîchir lors de son évaporation. En effet, l’eau a une conductivité thermique bien supérieure à l’air, d’où une évacuation amplifiée de la chaleur vers l’extérieur. C’est simple : on se refroidit plus vite dans l’eau que dans l’air. Par ailleurs, les glandes eccrines contribuent à hydrater la peau en permanence afin d’éviter son dessèchement.

Fini la suée prise de tête !
Va et transpire en paix…

Plus de détails…
La sueur
Les glandes sudoripares

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6 Pierrot ont pris leur plume. Et toi ?

  1. Sirtin, le blog qui répond aux questions qu’on ne se posait même pas !! 😉

    mercredi 1 juillet 2009 à 17 h 05 min
  2. 😀

    Mais que se posent les amis.
    Et qui m’en parlent.
    Et ça fait un sujet comme ça.
    Puis ça fait sourire.

    😉

    jeudi 2 juillet 2009 à 11 h 59 min
  3. Pas mal, moi je trouve que c’est un bon sujet de discussion (tout est prétexte quand on est bavard :P).
    Ce qui m’intrigue plus, c’est qu’on transpire pour se refroidir et maintenir à 37°c, hors si on se met dans une eau à 28 ou de l’air à 25, on a chaux et on transpire. Pas très logique je trouve, à 25°c la différence est de 12°c, ça devrait suffire à nous refroidir sans eau en surface, non?

    A part ça, je savais pas qu’on avait 2 types de glande. Je sais maintenant pourquoi on n’a pas la même odeur lorsqu’on transpire à cause du stress, de la chaleur ou de l’activité physique, etc ^^

    jeudi 2 juillet 2009 à 19 h 33 min
  4. Bonne question ! Alors, j’ai fouiné à nouveau. En fait, il faut comprendre que le corps humain est en équilibre permanent entre sa production de chaleur interne et son évacuation vers l’extérieur (comme toute source de chaleur). Plus il fait froid et plus cette évacuation (sans prendre en compte la transpiration) est efficace via la dilatation des vaisseaux sanguins à la surface de la peau.

    Mais il existe une température seuil où au delà l’organisme produit plus de chaleur qu’il n’en évacue. Cette température optimale se situe autour de 22°C, le corps humain est en équilibre thermique. Et encore, sans prendre en compte l’humidité. A partir de 20°C, les vaisseaux sanguins pourraient se dilater jusqu’à l’éclatement, ça ne suffira pas d’où le phénomène de transpiration puisque l’eau est un milieu beaucoup plus conducteur de chaleur que l’air.

    N’oublions pas non plus que nous avons des récepteurs de chaleur dans la couche interne de la peau (le derme), ce sont les corpuscules de Ruffini. C’est grâce à eux que le cerveau est prévenu si ça chauffe Marcel ou non. En contrepartie, puisque la chaleur est évacuée par la peau, nous avons une « couche de chaleur » autour de nous et que détecte les corpuscules de Ruffini. C’est pourquoi nous soupirons d’aise quand le vent passe sur notre peau humide par la sueur. A ce moment, nous avons une sensation de fraîcheur grâce aux détecteurs de la chaleur.

    Quelques liens pour creuser:
    Se protéger de la chaleur
    Pourquoi la chaleur humide est plus difficile à supporter ?

    Et oui, la sueur produite n’est pas tout à fait la même selon la situation: sport, sexe, stress, sauna…
    😉

    lundi 6 juillet 2009 à 16 h 29 min
  5. Jetable

    Je voudrai pas foutre ma merde, mais le refroidissement par la transpiration vient de la chaleur latente d’évaporation. Le passage de l’eau liquide en vapeur pompe de la chaleur. Cela n’a quasiment rien à voir avec la conductivité thermique.

    Cette évaporation à basse température est possible grâce à la pression partielle de la vapeur dans l’air. Ceci explique que le vent refroidissent, en effet il renouvelle la couche d’air à proximité de la peau et pompe l’eau donc la chaleur.

    Ce phénomène fonctionne aussi avec les liquides volatiles comme l’alcool à 90°C ou l’éther qui donne toujours l’impression d’être froid.

    jeudi 3 mars 2011 à 11 h 08 min
  6. Sirtin

    C’est vrai que je n’avais pas pensé au fait que l’évaporation de la transpiration consomme de l’énergie et donc un pompage de chaleur. Inversement, la condensation de la vapeur en eau libère de l’énergie et donc de la chaleur.

    Cependant, je maintiens que la sueur permet l’évacuation de la chaleur par conduction thermique. A ceci s’ajoute le pompage de la chaleur par l’évaporation des gouttes d’eau. Les deux phénomènes peuvent très bien agir de concert.

    Merci d’avoir foutu la merde et apporté un autre élément de réponse.
    😉

    jeudi 3 mars 2011 à 13 h 12 min

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