A priori, l’oursin n’est pas un truc folichon. Okay, ça peut être beau à voir et bon à manger mais franchement ça gâche nos baignades avec ses foutus piquants. A part ses couleurs, ça bouge pas des masses, on le voit pas bouffer ni même se taper une oursine de temps à autre. Bref, quel intérêt ?

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Et pourtant ! Sönke Johnsen et Divya Yeramilli, de l’Université Duke, ont montré que l’oursin est capable de réagir à la lumière. Comment est-ce possible alors qu’il ne possède rien qui ne ressemble à un œil, comme le montre le schéma ci-dessus ? En fait, l’oursin posséderait dans son squelette des filtres polarisants, des pigments sensibles à la lumière et des lentilles microscopiques, soit autant d’éléments qui indiquerait que le corps entier de l’animal constitue un œil géant !

Ceci a été mis en évidence par le séquençage du génome de l’oursin Strongylocentrotus purpuratus qui a révélé la présence de six gènes d’opsines, des protéines qui participent à la détection de la lumière. Des expériences de comportement et de déplacement ont ensuite démontré sa sensibilité à la lumière.

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Plus intéressant, les épines de l’oursin sont placées perpendiculairement à son corps sphérique et elles créent des ombres plus ou moins étendues sur le squelette. Du coup, elles indiquent également la direction lumineuse selon l’angle d’incidence. Ainsi la vision de Strongylocentrotus purpuratus serait meilleure que celle d’espèces voisines (Echinometra lucunter et E. viridis) dont la densité d’épines est inférieure.

Bref, si tu te baignes et que tu voies un oursin agitait ses piquants ou ses podias, dis-toi qu’il te fait peut-être de l’œil. Et là, méfiance, méfiance !

Plus de détails…
– Sea urchins use their entire body as an eye et sa traduction approximative en français
– L’oursin, un photosensible