Les bactéries de l’intestin et la tolérance du système immunitaire

Mosaïques : HumanusScience

mercredi 23 juin 2010

Suite à mon billet, L’influence des bactéries dans la flore intestinale humaine, des pertinents lecteurs m’ont fait remarqué que notre organisme tolérait les millions de bactéries présents dans notre tube digestif, au niveau de l’intestin et du colon. Comment sont-elles tolérées par le système immunitaire ? Je fus sans voix et c’était là, un excellent sujet pour un autre billet !

1) Nous avons un trou qui traverse littéralement notre corps. Il est ouvert aux deux extrémités, la bouche et l’anus, il est long, complexe et sinueux mais n’empêche. C’est bel et bien un trou que nous nommons « tube digestif ». On avale d’un côté et ça sort de l’autre. Pour s’en convaincre, il suffit de trouver une source de lumière puissante et éclairer l’anus pour voir la bouche s’illuminer (ou vice-versa). Quoi, ça ne marche pas comme ça ? Bref, la lumière qui nous baigne et qui entre dans notre bouche est la même que celle présente dans notre tube digestif. C’est le meilleur moyen pour distinguer l’extérieur de l’intérieur.

2) Notre peau est exposée à l’extérieur et donc à toute la faune microbienne. Pourtant, nous n’en tombons pas malade en permanence grâce à l’épithélium, une couche de cellules étroitement juxtaposées et associées les unes aux autres grâce à des jonctions intercellulaires. L’épithélium constitue une interface avec le milieu extérieur et donc une barrière physique que les micro-organismes ne peuvent franchir. De même, les intestins sont recouverts d’un épithélium (formée d’une seule couche de cellules) au niveau des villosités d’où la tolérance du système immunitaire envers les bactéries. De plus, cette barrière est capable de sécréter en continu une fine couche de glaire dans laquelle viennent se coller des particules étrangères (poussière, microbe) avant d’être éliminées.

Coupes de la paroi de l'intestin grêle et d'une villosité intestinale
[Source image]

3) Cependant, cette explication ne suffit pas car l’épithélium intestinal a aussi pour rôle de faciliter le contact entre les nutriments contenus dans la lumière de l’intestin grêle et le sang, c’est l’absorption intestinale. Il faut savoir que l’intestin grêle peut être long d’au moins 8 mètres et présenter une grande surface de contact grâce à ses villosités, équivalente à celle d’un terrain de football (300 m2). Rien à voir avec la peau (1,5 m2) ! Comment les aliments pourraient passer sans déclencher une réaction du système immunitaire et pas les bactéries ? En fait, les aliments sont dégradés (découpés) en acides aminés, les « briques » des protéines, eux-mêmes constituant des cellules. De ce fait, ils ne sont plus allergéniques et peuvent passer dans le sang sans souci.

4) Et les bactéries ? D’abord, ce sont des bactéries commensales, c’est à dire qu’ils vivent des déchets qui se trouvent à l’extérieur de nos tissus comme la peau, le tube digestif, la bouche… Elles ont colonisé très tôt le tube digestif des nouveaux-nés, 24h après pour être précis. Or, durant notre croissance, le système immunitaire apprend à distinguer le « soi » (nos cellules) du « non soi » (toute présence étrangère). Il empêche que les commensales ne pénètrent dans les tissus ou ils pourraient causer des infections. Il existe un petit risque que les microbes peuvent pénétrer avant que l’hôte ait pu construire une défense efficace, c’est la maladie infectieuse. Il se pourrait alors que le contact permanent avec la flore bactérienne rend les défenses plus « tolérantes » jusqu’à atteindre un équilibre. En fait, ce sont des pathogènes facilement domptables même si le jeu du chat et de la souris n’est pas encore entièrement élucidé.

5) Pour finir, Les bactéries commensales sont parfaitement adaptées pour survivre dans le tube digestif et tout le monde s’y retrouve : stimulation continue de notre système de défense, digestion facilitée (dégradation des molécules par les bactéries), « place occupée » donc pas de champ libre pour les intrus non désirables, apport alimentaire pour les micro-organismes, etc. Qu’un intrus arrive à s’installer en profondeur et c’est le déséquilibre où même les bactéries commensales peuvent se retourner contre nous.

Plus de détails…
Tube digestif et système immunitaire
Cellule épithéliale

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2 Pierrot ont pris leur plume. Et toi ?

  1. corinne

    Oh là là très intéressant mais j’ai rien compris. Ah il m’épate toujours ce garçon… hi hi hi !

    jeudi 24 juin 2010 à 17 h 05 min
  2. Sirtin

    Ok, je t’expliquerais la prochaine fois pour t’aider à t’endormir le soir.
    :mrgreen:

    vendredi 25 juin 2010 à 22 h 32 min

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