Dossier sous-titrage : La forme

Mosaïques : En vracMôa ! Et vous...

mercredi 6 juin 2012

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Elle est plus variée que nous le pensons mais nous pouvons dire qu’actuellement il existe deux méthodes de gestion d’apparition du sous-titrage :

  • Le roll-up, diffusé au Canada, aux USA et dans les pays anglophones. Le texte apparaît progressivement, mot par mot, en défilant de bas en haut, dans la partie inférieure de l’écran. Il est surtout utilisé à la télévision.
  • Le pop-on, diffusé en France et dans les pays européens. Le texte apparaît phrase par phrase et ligne par ligne dans la partie inférieure de l’écran. Il apparaît sur plusieurs médias : télévision, cinéma, DVD…

Cependant, la situation évolue avec l’apparition progressive du roll-up en France pour les émissions en direct. Et le pop-on peut être complexe avec les nombreuses variations de forme, sans compter les autres types de sous-titrage plus marginaux. Un petit tour d’horizon s’impose.

A. Le roll-up

Courant dans les pays anglophones, le roll-up était méconnu en France mais il commence à se répandre via les journaux télévisés comme celui de TF1 qui l’a mis en place à partir de 2007. Généralement, le texte apparaît en blanc dans un cadre noir, ce qui permet une bonne lisibilité de lecture.


[Source image]

Le roll-up peut dérouter les spectateurs sourds et malentendants peu habitués à ce format mais il permet de suivre facilement les émissions télévisés diffusés en direct. Au départ, le roll-up se déroulait sur trois lignes, ce qui masquait une bonne partie de l’image d’où une gêne de visualisation.

Cependant, le CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) a signé une charte sur la qualité du sous-titrage pour les personnes sourdes et malentendantes en décembre 2011. Elle garantie un minimum d’exigences de qualité dans le cadre de l’accessibilité des programmes télévisées aux personnes handicapées. Cette charte préconise maintenant trois lignes maximum pour le direct et deux lignes pour les émissions pré-enregistrées. Elle recommande également que le sous-titrage se présente sur un bandeau noir translucide avec un contour noir autour des lettres. Nous verrons plus loin que le sous-titrage à la télévision a bien évolué depuis l’apparition de la TNT (Télévision Numérique Terrestre) en proposant des formats plus variés.

B. Le pop-on

Il ne dépasse pas deux lignes et se fait phrase par phrase, ligne par ligne. Il se retrouve sur plusieurs médias (cinéma, DVD, télévision, Internet…) et revêt par conséquent plusieurs formes plus ou moins lisibles.

* ST blanc dans un cadre noir intégré dans le film


[Source image : lien cassé]

La lisibilité du texte est excellente mais le cadre noir casse l’image en s’incrustant dedans. Ce type de sous-titrage se retrouve aussi bien dans les DVD que sur les vidéos circulant sur Internet. Il est surtout présent à la télévision sous le nom du « sous-titrage télétexte » que nous activons via le télétexte en tapant le numéro 888. A ne pas confondre avec les films étrangers en VO sous-titrée qui ne font pas appel au télétexte.

Cependant, depuis l’apparition de la TNT (Télévision Numérique Terrestre), le télétexte tend à disparaître de nos écrans pour laisser place au DVD subtitling activable via les menus de configuration des TNT ou Box. Cette norme permet d’obtenir des sous-titres avec une graphie améliorée et donc plus lisibles et plus agréables que les sous-titres de type « télétexte » : le texte n’apparaît plus systématiquement en blanc sur fond noir. Voici deux exemples :


[Source image]


[Source image : lien cassé]

* ST dans un bandeau intégré dans la vidéo


[Source image : lien cassé]

Dans cet exemple, le texte est noir dans un bandeau gris transparent. Mais les couleurs du texte et du bandeau peuvent varier. La lisibilité du texte est alors plus ou moins grande selon la police et la couleur choisie tandis que le bandeau peut être plus ou moins gênant suivant sa taille et sa transparence. Ce type de sous-titrage est peu fréquent. Il se retrouve parfois dans les documentaires et les reportages pour présenter le rôle d’une personne ou fournir un titre et surtout dans les vidéos circulant sur Internet. D’autres exemples encore :


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[Source image : lien cassé]

* ST blanc sans contour


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[Source image : lien cassé]

Il est fréquent pour les films étrangers en VO sous-titrés et se retrouve par conséquent au cinéma, sur DVD ou sur Internet. Il respecte mieux l’image mais souvent le texte blanc se confond sur un fond clair et blanc. Il devient alors délicat de le lire dans certains passages : la concentration se reporte donc sur la lecture du texte au détriment de celle sur l’image. N’oublions pas non plus les personnes ayant des soucis de vision et donc ont besoin d’un contraste élevé, sans compter le confort de lecture tout simplement.

* ST blanc avec contour noir


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Une solution simple permet d’améliorer la lisibilité du texte : il suffit de le doter d’un fin contour noir. Ce détail améliore la lecture du sous-titrage en jouant sur le contraste tout en respectant mieux l’image, que ce soit sur un fond clair ou sombre.

* ST blanc sous la vidéo


[Source image]

Bien que peu utilisé, il est très agréable à lire car le texte blanc sur fond noir permet une excellente lecture tout en ne s’incrustant pas dans le film. Dans cet exemple, l’accessibilité de la vidéo est élargie à toutes les personnes maîtrisant la LSF (Langue des Signes Française) et là encore, le médaillon contenant l’interprète en LSF ne chevauche pas la vidéo.

Ce type de sous-titrage est davantage répandu sur Internet mais il est possible d’exploiter les bandes noires latérales des films au format 16/9. Il est alors facile d’ajouter du texte sans superposition sur l’image.


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* ST avec code de couleurs


[Capture d’écran]

Le sous-titrage fait appel à un ensemble de couleurs qui décrit en détail l’ambiance sonore du film selon le code suivant (allez sur Wikipédia pour visualiser les couleurs utilisées).

  • Blanc lorsqu’un personnage parle à l’écran.
  • Jaune lorsqu’un personnage parle hors-champ.
  • Rouge pour les indications de bruit.
  • Magenta pour les indications musicales
  • Cyan pour les réflexions intérieures ou les commentaires en voix off
  • Vert pour les retranscriptions de langues étrangères

Ainsi, le spectateur sourd ou malentendant se repère facilement dans la sonorité du film en associant la couleur au type de son. Si la lisibilité du texte est bonne, le cadre noir casse l’image. Cela passe dans un film en couleurs mais c’est catastrophique dans un film en noir et blanc où les couleurs « jurent » dessus au détriment de l’esthétique de l’image. Ce procédé est utilisé sur touts les supports audiovisuels précisant « sous-titres pour sourds et malentendants ». Le plus souvent dans les DVD (vérifier sur la jaquette au dos) et parfois dans les émissions télévisés avec sous-titrage télétexte (progressivement supplanté par le DVD subtitling activable via les menus de configuration des TNT ou Box et qui autorise des formes plus variées).

C. D’autres exemples de ST

Ils sont peu utilisés en France mais il peut être utile de les connaître afin d’élargir la palette des possibilités en fonction des vidéos que nous voulons sous-titrer. Voyons s’ils sont agréables à l’utilisation ou pas.

* ST anglais

Il existe une alternative au code de couleurs français pour que les personnes sourdes et malentendantes puissent se retrouver rapidement dans la description sonore du film. Il suffit d’employer des icônes et de jouer sur la mise en forme du texte tout en gardant une même couleur. Ce type de sous-titrage pour sourds et malentendants est largement diffusé en Angleterre. Voici deux exemples.


[Capture d’écran]


[Capture d’écran]

La musique est représentée par deux notes de musique de part et d’autre du texte tandis que le texte en italique indique une voix off. La sonnerie du téléphone est représentée par le mot « téléphone » entre crochets comme suit : [TELEPHONE], etc.

La lisibilité du texte est bonne grâce au contour noir et aucun cadre ne vient dénaturer l’image. Cette alternative est intéressante pour décrire l’ambiance sonore d’un film sans qu’un cadre noir ne vienne s’incruster dans la vidéo, tout en gardant une bonne qualité de lecture. Il s’agit d’une option intéressante pour les films en noir et blanc où les sous-titres respectent mieux l’esthétique de l’image.

* ST pour film muet


[Source image : lien cassé]

Historiquement, c’est le sous-titrage le plus ancien de l’histoire du cinéma ! Il peut paraître obsolète mais il est très pratique pour comprendre certains passages des films muets, anciens ou récents. Un exemple : The Artist qui est sorti en 2011. Il peut également servir de titre ou de « chapitre » aux vidéos sur Internet. La lisibilité du texte est excellente et le cadre ne dénature pas l’image puisqu’il est affiché à part. Son côté rétro autorise des emplois plus artistiques.

* ST défilant


[Source image]

Le sous-titrage apparaît sous forme d’une ligne défilante de droite à gauche à une vitesse régulière. Il est inadapté pour les dialogues, contrairement aux situations où une seule personne s’exprime comme dans les journaux télévisés. Seulement, la vitesse du défilement du texte oblige le spectateur à se concentrer sur le texte au détriment de l’image. Le sous-titrage défilant est peu employé au final car peu pratique.

* ST karaoké


[Source image]

Il se caractérise par la superposition d’un effet défilant, dans le sens de la lecture, sur des phrases fixes. Ici, le rythme est donné par la couleur violette sur le texte blanc. Cela permet de suivre la chanson au fur et à mesure. Cet effet est très utilisé dans les soirées karaokés mais il est rarement pensé pour les personnes sourdes et malentendantes. C’est dommage car cela leur donne la possibilité de connaître les chansons dans la vidéo et de suivre le rythme. Pensons aux comédies musicales par exemple. Pourquoi ne pas l’ajouter comme un « plus » dans le sous-titrage pour sourds et malentendants ? Avis aux intéressés susceptibles d’exploiter le potentiel des sous-titres comme expression artistique !

* Le ST et la 3D

Qu’en est-il pour les films en 3D qui prennent de l’essor ? Comment allier un texte en deux dimensions dans une scène qui superpose plusieurs plans de profondeurs différentes ? Pourtant c’est possible comme en témoigne le phénomène Avatar. En prenant en compte le contenu des images et des plans, les sous-titres se placent sous les personnages qui parlent ou à mi profondeur. Ils s’estompent quand un personnage les traverse. La lisibilité du texte est alors facilitée tout en ne dénaturant pas l’image. Il reste à surveiller son évolution, notamment dans la télévision 3D encore balbutiante. Quel format cela va prendre au final ?

D. Alors, quelle est la meilleure forme de ST ?

Il n’y a pas de réponse catégorique car chaque spectateur sourd ou malentendant a ses préférences et ses habitudes qui font qu’une solution choisie ne fera jamais l’unanimité. Nous conseillons cependant d’utiliser un sous-titrage qui offre un confort de lecture optimal tout en respectant l’image.

  • Le texte blanc avec un fin contour noir, sans cadre et sans bandeau, est une bonne solution car le contraste est élevé et il s’adapte facilement sur tous les fonds.
  • Le texte sous la vidéo est également une alternative prometteuse puisqu’il permet une bonne lisibilité tout en ne dénaturant pas la vidéo. Avec les télévisions modernes, chacun peut redimensionner l’image à son goût et le sous-titrage passe en-dessous. Mais n’oubliez pas cette possibilité pour les vidéos du Net et les DVD avec films en 16/9 aux bandes noires horizontales.
  • Il est très important de décrire l’ambiance sonore pour les spectateurs sourds et malentendants. Le code de couleurs permet de renseigner facilement. Cependant, le cadre noir s’incruste dans le film et casse l’image. Si le cadre noir disparaît maintenant de la télévision, il reste encore très présent dans les DVD. Cela peut passer dans un film en couleurs mais l’effet visuel reste moins agréable.
  • Pour les films en noir et blanc, il est recommandé d’utiliser le sous-titrage anglais pour sourds et malentendants. L’ambiance sonore est décrite par un code d’icônes et de mise en forme du texte tout en conservant une seule couleur. Il est même recommandé pour tous les films puisque le texte est blanc avec un fin contour noir, sans bandeau et sans cadre. Là, encore avis aux intéressés au même titre que le ST karaoké !

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