L’influence des bactéries dans la flore intestinale humaine

Mosaïques : HumanusScience

dimanche 11 avril 2010

C’est rigolo les hasards parfois. j’avais évoqué le rôle de la flore intestinale dans la prise poids dans mon billet : Quand nos bactéries nous font grossir… ou pas !. En réalité, le concept n’est pas si nouveau que ça puisqu’en 2008, le projet METAHIT était lancé. Quésaco ? Il s’agît d’un projet européen coordonné par l’INRA et visant à séquencer l’ensemble des bactéries constituant la flore intestinale humaine afin de caractériser ses fonctions et ses implications sur la santé. Ce génome contient 100 fois plus de gènes que le génome humain. Pour en savoir plus, je vous invite à lire le dossier de presse du 11 avril 2008 sur cet ambitieux projet.

Depuis deux ans donc, la recherche s’active sur ce projet et ce n’est qu’en mars 2010 (le 4 pour être précis) que les premiers résultats sont publiés dans la revue Nature ainsi qu’une synthèse présent sur le site du CEA : Nos bactéries intestinales dévoilent leurs secrets génétiques. Je me contenterais de citer trois passages qui me paraissent intéressants :

1) 85% des gènes bactériens portés par la population humaine étudiée ont été séquencés ; ils représentent environ 3,3 millions de gènes bactériens. Ce métagénome est donc 150 fois plus important que le génome humain. Un métagénome correspond à l’ensemble des génomes des populations bactériennes d’un milieu donné. Pour en savoir plus, lire l’article de l’INRA : Décrypter le métagénome intestinal humain

2) Les hommes sont relativement semblables du point de vue de la composition de leur flore bactérienne intestinale. Les précédentes études réalisées sur le sujet n’avaient pas pu mettre en évidence cette caractéristique car elles disposaient de moyens techniques qui ne permettaient de caractériser que les espèces les plus abondantes.

3) La quasi-totalité des 19 000 fonctions différentes codées par le métagénome intestinal humain a été révélée. Seulement 6000 d’entre elles sont présentes chez chaque individu, et constituent le métagénome intestinal humain minimal requis pour le fonctionnement de l’écosystème intestinal. Elles englobent les fonctions nécessaires à la synthèse de vitamines et des acides aminés indispensables à l’homme ou à la dégradation des sucres complexes importants pour notre alimentation. Environ 1200 fonctions sont très fréquentes et constituent le génome minimal, permettant aux bactéries intestinales de prospérer dans l’intestin.

Non, vraiment, je n’étais pas au courant du projet d’étude de l’ensemble du génome des bactéries quand j’avais écrit mon petit billet mais j’ai hâte de connaître les suites des premiers résultats qui montrent, une fois de plus, que l’Humain est en interaction permanente avec son milieu et les êtres vivants qui le composent. Qu’il le veuille ou non, il n’est qu’un chaînon, influent sans doute mais un chaînon, parmi la vaste chaîne composant la biosphère, c’est à dire le système planétaire incluant l’ensemble des organismes vivants et des milieux où ils vivent.

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9 Pierrot ont pris leur plume. Et toi ?

  1. Anton

    Bonjour
    en parcourant ce billet j’en suis venu à me poser une question:
    comment dans le corps humain on différencie les cellules humaines des bactéries ?
    Je suppose que sa doit se faire en fonction de la différence de génome mais dans un corps humain même saint il se produis des mutations du génome pour certaines cellules. Du coup j’imagine que on doit considérer une cellule comme étrangère à partir d’un seuil de différence, mais le quelle ?

    mardi 20 avril 2010 à 21 h 32 min
  2. Sirtin

    Bonsoir,

    Oh làlà, il faudrait donner des bases d’immunologie et même plus pour répondre à ta question !! Pour faire vite et simple, chaque cellule de notre organisme présente à la surface de la membrane des molécules reconnue par les anticorps et les cellules « tueuses ». Si ce n’est pas le cas, alors ces cellules sont reconnues comme « étrangères », au même titre que les bactéries et les virus.

    Si le nombre de mutation est trop important, il se produit deux situations :
    – soit la cellule se « suicide », c’est l’apoptose.
    – soit, elle devient cancéreuse et prolifère.

    Je crois que la cellule cancéreuse trompe les défenses de notre organisme en cachant ses molécules non reconnues par les défenses. C’est un peu comme la carte d’identité, faut montrer patte blanche sinon couic !

    mercredi 21 avril 2010 à 23 h 43 min
  3. Anton

    mais dans ce cas pourquoi les bactéries intestinal ne sont elles pas tué ? elle n’ont pas les protéines qui permette de se signaler au près des cellules tueuses (j’ai un bac s donc je connais un peut de vocabulaire (un peut))

    jeudi 22 avril 2010 à 15 h 19 min
  4. Sirtin

    Là tu me poses une colle, je n’ai jamais pensé à ça !
    😀

    Mieux, ça me donne envie de faire un billet dessus. Si je trouve des infos dessus, tu pourras assouvir ta curiosité (et la mienne au pasage !).
    😉

    vendredi 23 avril 2010 à 0 h 23 min
  5. Anton

    j’ai trouvé une page intéressante sur le sujet, mais je n’ai pas bien compris la fin : Système immunitaire et bactéries intestinales : les clefs d’une cohabitation équilibrée

    jeudi 29 avril 2010 à 2 h 15 min
  6. Sirtin

    Si j’ai bien compris, l’article explique qu’il existe un système de régulation entre les bactéries présentes dans l’intestin et le système immunitaire. Si les bactéries prolifèrent trop, cela induit une réaction des défenses pour réguler la population. Mais ça n’explique toujours pas comment les bactéries, en deçà de la « limite » de prolifération sont acceptées par le système immunitaire.

    vendredi 30 avril 2010 à 15 h 31 min
  7. Nico

    Bonjour,
    En toute logique il ne peut y avoir réaction immunitaire que si un antigène rencontre le système immunitaire.
    Or on peut mettre tous les antigènes que l’on veut dans la bouche (et c’est ce que l’on fait à chaque repas) : il n’y a pas de réaction immunitaire.
    En fait je crois que votre problème vient du fait que vous pensez que l’intérieur de l’intestin fait partie du corps. Or il n’en fait pas plus partie que le trou qui nous sert de bouche.Les bactéries sont dans l’intestin mais ne sont pas dans le corps donc pas de contact avec le système immunitaire.
    Il se peut que certaines franchissent la barrière intestinale, et dans ce cas là il y a réaction immunitaire classique.

    vendredi 30 avril 2010 à 18 h 18 min
  8. Sirtin

    Oui, c’est vrai que nous avons un « trou » dans notre corps débutant à la bouche et finissant à l’anus en passant par le tube digestif. Ca me fait penser à la peau où des milliards de bactéries prolifèrent sans induire une réaction immunitaire.

    Merci pour cette piste prometteuse !
    😛

    samedi 1 mai 2010 à 12 h 36 min
  9. Sirtin

    Ayé, je viens de rédiger un article dessus : Les bactéries de l’intestin et la tolérance du système immunitaire

    Merci pour vos remarques !
    😛

    mercredi 23 juin 2010 à 20 h 39 min

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