J’avais adoré le livre La jeune fille à la perle, du même nom d’un tableau du peintre Hollandais Vermeer. L’auteur avait imaginé une histoire aboutissant à la réalisation de cette peinture en prenant le point de vue de la jeune fille. C’était bien écrit, agréable à lire avec une touche aérienne.

Pas étonnant alors que j’emprunte à ma douce le dernier livre Prodigieuses créatures qui vient de sortir. Là, je retrouve le même style avec une autre histoire toute aussi bonne. Celle de Mary Annings, apparemment célèbre comme chasseuse de fossiles et qui fera la renommé de plusieurs scientifiques dont Cuvier. Elle passera toute sa vie le nez dans le sable de Lyme Regis, ce qui ne l’empêchera pas de découvrir de nombreux spécimens bien conservés dont plusieurs « monstres » dans un état exceptionnel : plésiosaure, ichthyosaure et j’en passe. A ses côtés, Elizabeth Philot, vieille fille et issue de Londres avec ses deux autres sœurs, vieilles filles également. Passionnée par les fossiles, elle ne cessera de soutenir Mary Annings bien que leur amitié se double parfois d’une rivalité mordante. Elizabeth, de la classe moyenne, et Mary, de la classe ouvrière, face aux préjugés sociales et sexistes

Grâce à ce livre, j’ai pu mieux saisir la place de la femme au 19e siècle et j’avoue que je n’aurais pas souhaité être femme à cette époque. C’est dingue de constater comment elle pouvait être considérée comme « quantité négligeable » et ne pas avoir le droit à la parole. Les conventions sociales équivalaient à du plomb massif. En plus de cela, n’oublions pas que le scientifiques de l’époque, tous brillants qu’ils seraient, n’étaient pas exemptes des préjugés sexistes. Pire, ils exploitaient le travail de Mary Ammings pour s’en tirer toute la gloire. Braves messieurs : ouh ! ouh !

A croquer pour l’aspect scientifique, social et romanesque donc !

[Scan couverture]