Mon beauf m’a envoyé un article sur l’action thérapeutique de l’air marin. J’apprends ainsi que cet air est très riche en ions négatifs, créés par le bombardement cosmique des particules de l’atmosphère. Et que ce bombardement est plus intense dans certains milieux naturels comme les côtes marines, les montagnes, la campagne, bref tous les endroits où l’air est plus pur comparé aux villes polluées.

Bienfaits des ions négatifs et méfaits des ions positifs

En plus, les pinèdes, du fait du frottement des aiguilles les unes contres les autres génèrent également ces fameux ions négatifs. Sans parler de l’agitation des molécules d’eau en mouvement comme les vagues au bord de la mer, les chutes d’eau, une fontaine, le jet d’une douche, autant d’occasions propices à la formation des ions négatifs. Pas étonnant alors qu’on en trouve environ 4000 par centimètre cube au bord des mers, contre 20 dans une pièce fermée et polluée. Ce qui explique en grande partie la fatigue fréquemment ressentie dans les grandes villes.

Quant aux ions positifs, ils sont mauvais pour la santé. Ils surviennent avant une tempête ou lors de certains vents chauds. C’est pourquoi, une fois l’orage passé, nous nous sentons mieux quand les ions négatifs l’emportent sur les ions positifs. On les retrouve également dans les villes, endroits pollués, et dans les mileux chargés en appareils électriques (four micro-onde, ordinateurs, air climatisé, etc.).

Bref, s’il n’est pas toujours possible de partir en campagne, en mer ou en montage, il reste des petites solutions : aérer la pièce tous les jours, flâner près d’une fontaine, prendre une douche, s’évader dans un parc. Ou mieux encore : investir dans un ioniseur, un appareil qui fabrique des ions négatifs et les envoie dans l’air ambiant !

Foutaises !

Le texte ci-dessus est une synthèse ce que j’ai trouvé pendant ma recherche sur les ions négatifs. Certains sites vont même très loin en abordant le cancer, l’insomnie, la purification sanguine, la régénération cellulaire, le blocage des méridiens, le stress oxydant, l’asthme et j’en passe. Mon alerte « pseudo-science » est vite passé au rouge en moins de deux en beuglant, sirènes à fond la donf : « foutaises ! ».

Déjà, faisons un petit point rapide sur ce qu’est un ion. La matière est composé d’atomes, eux mêmes formé d’un noyau entouré d’un nuage d’électrons. Le noyau est constitué de deux éléments : les neutrons, de charge électrique nulle (neutre) et les protons de charge positive. Les électrons, quant à eux, sont de charge négative. La charge globale de l’atome est nulle, les charges positives des protons s’équilibrant avec celles négatives des électrons.

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Quand un atome perd un électron, sa charge devient alors positive : c’est un cation (ion positif). Quand un atome gagne un électron, sa charge devient alors négative : c’est un anion (ion négatif). Il se peut qu’une molécule soit constitué d’ions négatifs et positifs et que sa charge globale reste neutre comme pour le sel de table. C’est du chlorure de sodium, formé d’ions positifs sodium (Na+) et d’ions négatifs chlorure (Cl-).

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Il faut comprendre que toute la matière peut être chargée électriquement, qu’elle soit positive ou négative, avec des durées de vie plus ou moins longue. Aussi bien la poussière que les gouttelettes d’eau ou même notre pull. Aussi, l’air renferme des ions de grosseurs différentes : des petits, des moyens et des gros, les petits étant plus mobiles que les gros. Et que le type et le nombre des ions varient selon les changements des conditions météorologiques, l’intensité des radiations cosmiques, le taux d’occupation dans les immeubles, etc.

Cependant, il n’est pas possible, à l’heure actuelle, d’affirmer que les ions négatifs ont un réel bénéfice sur la santé humaine. Des études ont montré des résultats positifs sur l’utilisation d’ions négatifs comme traitement clinique de l’hypertension, de l’asthme, du rhume des foins et des brûlures. D’autres études démontrent au contraire que les ions n’ont eu aucun effet sur des troubles de ce genre. Ici, c’est l’effet placebo qui est à l’origine des améliorations observées.

Pour qu’un résultat soit valide d’un point de vue scientifique, il ne faut pas regarder les études individuellement car nous en trouverons toujours une pour soutenir notre point de vue. Non, il faut regarder d’un point de vue global pour en faire ressortir une « tendance » qui est : les ions de l’air ne semblent pas avoir des effets ou très peu sur le confort des personnes en santé.

Conclusion

C’est pourquoi j’ai titré « foutaises » car je n’aime pas qu’on reprenne un point de vue individuel pour en faire une affirmation soi-disant scientifique. Utilisons notre bon sens : aller à la mer, à la campagne ou à la montagne peut nous faire un bien fou. Cela peut être dû à divers facteurs : la marche à pied, une pollution moins grande, être environné d’un paysage à couper le souffle qui nous remonte le moral et j’en passe. Pas besoin d’invoquer la suprématie des ions négatifs.

D’autant plus que les pinèdes ne sont pas présentes partout, ainsi que les cascades ou les rivières. En arrière-fond revient aussi la crainte sans cesse entretenue sur les appareils électriques et leurs fameux ondes (lire la vérité sur les ondes électro-magnétiques !).

Si tu n’est pas convaincu, je te laisse lire cet article de charlatans.infos : Les ions de l’air et le confort humain. Du même site, tu peux également apprendre que les générateurs d’ions négatifs sont une imposture médicale.

Prends une bouffée d’air, laisse toi vide la tête et profite de la nature. Marche, dors, ressource toi en toute simplicité sans te prendre la tête avec les ions.