Le caméléon est un animal particulier, connu pour sa faculté de camouflage, sa vision à 360° avec ses deux yeux mobiles et son coup de langue si rapide qu’il est difficile de suivre à l’œil nu.

Suivre la langue au ralenti

Heureusement qu’il existe une vidéo qui décompose le coup de langue d’un caméléon panthère pour mieux suivre son mouvement. Réalisé par la chaîne YouTube Earth Unplugged, le film est 60 fois plus lent qu’en vrai car tourné à 1500 images par seconde. Et voici le résultat (à partir de 00:45).

Une vitesse prodigieuse

Hallucinant ! Cela veut dire que le caméléon projette sa langue sur une distance une fois et demie plus grande que la longueur de son corps, à une vitesse de 20 km/h, avec une accélération 5 fois plus rapide que celle d’un avion de chasse ! Aucun muscle organique n’est capable de se déployer à une telle vitesse. Comment est-ce possible ? Et surtout, vu la longueur de sa langue, comment le caméléon fait-il pour la ranger dans sa gueule sans se faire des nœuds ?

La structure de la langue

Celle-ci s’enroule autour d’une tige osseuse, l’apophyse entoglossale (2), tandis que l’extrémité de la langue, appelée massue (3), se replie vers l’arrière par-dessus la tige osseuse sans se rétracter autour. Quatre petits os hyoïdes (4) permettent l’attache des puissants muscles de la langue qui ont un rôle de propulsion et de protraction de l’apophyse entoglossale.

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De plus, la base de la tige osseuse est constituée de collagène. Le tout fait qu’il agit comme un élastique tendu lorsque la langue est soigneusement repliée dans la gueule du caméléon. Une fois la proie repérée, le collagène et les muscles de la langue agissent comme une gâchette qui libère un ressort. La tige osseuse se détend brutalement pour projeter la langue qui se déroule entièrement en 1/16e de seconde ! Sa vitesse de retour est d’une demi-seconde environ (ben oui, faut bien prendre le temps de ranger tout ce foutoir comme il faut).

Lancer et… attraper !

Et comment le caméléon fait pour saisir sa proie ? Rappelez vous que la massue constitue l’extrémité de sa langue. Elle est plus dense et creusé de sillons. Elle est également recouverte d’une couche de salive et de mucosités visqueuses. Le tout lui donne un effet ventouse qui lui permet d’engluer la proie. Touchée, collée ! D’ailleurs, des glandes sécrétrices de mucus sont situées sur les cotés de la langue afin d’augmenter la viscosité et le pouvoir collant de celle-ci pour la rendre plus efficace lors de la chasse. Une autre action se combine à l’effet ventouse : la pointe de la langue se rétracte en son milieu pour laisser les côtés se rabattre sur la proie. Touchée, pincée !

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Si vous regardez bien la vidéo ci-dessus, vous verrez qu’une fois sa proie repérée, le caméléon entrouvre légèrement sa gueule en laissant une petite partie de la langue saillir à l’extérieur. Une fois lancée, l’animal ne peut que contrôler la longueur de sa langue. Il doit donc viser avec soin et pendant la phase de rétraction, le caméléon ferme habituellement les yeux pour éviter d’être blessé. Il ne lui reste plus qu’à engloutir sa proie d’un coup, sans mâcher (vous avez dit « berk ! » ?).

Les yeux mobiles du caméléon

La rapidité et la précision de cette projection sont telles qu’il ne rate jamais sa proie. Or, comment fait le caméléon pour bien estimer la distance vers sa proie ? Grâce à ses yeux ! Ils sont totalement indépendants l’un de l’autre. Chaque œil dispose d’un angle de vision de 180° sur un plan horizontal et de 90° sur un plan vertical, ce qui le dispense quasiment de bouger la tête pour observer tout se qui se passe autour de lui.

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Une fois la proie repérée (je sais, je me répète), les deux yeux se braquent sur elle afin d’obtenir une image en relief (stéréoscopique). L’appréciation de la distance se fait alors par triangulation (calcul des angles entre les deux yeux et la proie). Puis… PAF ! et la suite vous connaissez ainsi que la fin.

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Saviez-vous que l’œil du caméléon a également la capacité d’être propulsé partiellement hors de la cavité orbitale ? Ainsi l’animal peut le frotter contre une branche pour éliminer un corps étranger qui s’y se serait introduit (tiens, j’ai encore cru entendre « berk ! » ?).

L’accommodation visuelle et la mise au point fait que sa vison est une des plus performante du monde animal. Ceci ajouté à la rapidité de sa langue font que le caméléon n’a pas de mal à se nourrir. Nombreuses sont ses victimes : il gobe chenilles, papillons, sauterelles, criquets, coléoptères, araignées, mantes religieuses et petits oiseaux.

Et les bisous dans tout ça ?

En savoir plus…
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Dossier sur le caméléon
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– Le secret des nanocristaux du caméléon