Ne ratez pas l’exposition organisée jusqu’au 13 avril 2014 au Centre d’histoire de la résistance et de la déportation (CHRD) de Lyon. Intitulée Pour vous, Mesdames ! La mode en temps de guerre, elle délivre une nouvelle facette originale sur la vie quotidienne et son évolution pendant la 2e guerre mondiale. En effet, elle se reflète à travers les vêtements selon la place de la femme, son statut social (ouvrière, fermière, bourgeoise, résistante…) et suivant la pénurie croissante des matières premières.

Les femmes délivrent alors des trésors d’imagination pour contourner cette pénurie : reprendre les habits des hommes absents et les transformer complètement. Le moindre bout de tissu est réutilisé, les semelles des chaussures sont en bois peint, des ceintures sont confectionnées à partir de fils électriques, etc. Les maisons de mode suivent également ce courant d’ingéniosité en se basant sur des poils de chiens ou des cheveux pour la fabrication des vêtements, ou encore en partant de fines bandes de bois pour en faire des décorations sur les chapeaux.

Même en temps de guerre, il s’agit d’être élégante dans toutes les circonstances et surtout face à l’ennemi. Il faut garder sa dignité face à l’humiliation de la défaite et de l’occupation allemande. Lyon en profite pour développer ses activités de la mode de luxe, quitte à trouver des arrangements avec les allemands pour continuer à être alimenté en matières premières devenues fort rares. Ces relations leur seront reprochées à la Libération. Cette période est l’apanage du système D et les magazines féminins ne se privent pas de donner des conseils pratiques.

L’exposition explore également la mode représentée dans les films de guerre selon les indications des historiens et la vision personnelle du réalisateur. Grâce à un prêt exceptionnel de la Cinémathèque française, des tenues sont exposées. Ceux de Romy Schneider dans Le vieux fusil, d’Isabelle Adjani dans Bon voyage, de Carole Bouquet dans Lucie Aubrac ou encore les dessins virtuoses des robes créées pour Emmanuelle Béart dans Une femme française. Et enfin, à côté de ces robes, une dizaine de costumes de la série Un village français dévoilent le patient et minutieux travail de reconstitution. Cela m’a donné envie de découvrir cette série, alors même que la dernière saison débute en même temps que l’exposition.

[Source image]