Le pouvoir attractif du cerveau…

Mosaïques : HumanusScience

jeudi 15 novembre 2007

Comment suis je passé à la science ? Moi qui étais un vrai rat de bibliothèque, lisant et relisant à plus soif ! Prosterné dans le creux du canapé, indifférent à l’extérieur et sensible aux voyages intérieures. J’avais pour ambition d’être bibliothécaire, puisant mon plaisir dans la proximité de tout ce savoir soigneusement rangé dans les rayons sans fins. Et non ! Si ma passion de la lecture reste intacte, je me suis finalement orienté vers la science grâce à des bons professeurs qui m’ont transmis leur intérêt. Fin collège, haut de mes trois pommes, je décidais déjà m’orienter dans l’étude du cerveau. La raison ? Les livres de science-fiction qui me fascinaient, notamment ceux qui racontaient l’immense capacité inutilisée du cerveau !

Je suis arrivé à terme d’études en neurosciences avec un intérêt non diminué bien que j’ai laissé de côté ma vision naïve d’antan. Je ne suis pas le seul à partager cette fascination. Jugez en le succès de la série Heroes racontant des humains se découvrant des supers-pouvoirs dont l’origine est dans… le cerveau (bonne pioche pour Sylar). Malheureusement, tout comme le succès de ce feuilleton (bien foutu au passage), les idées reçues se propagent à vitesse grand V. L’un des plus tenaces est que nous n’utiliserions que 10% de notre masse spongieuse qui fait notre fierté… Affirmation qui fut utilisée dans Heroes.

FAUX ! Mille fois FAUX ! Certes, l’idée est très séduisante. Si elle était vraie, nous aurions de bons espoirs de devenir télépathe, médium et j’en passe. Désolé de briser vos rêves de puissance (comblés pour certains par la lecture de super-héros. Oui je suis dans le lot). Aucune chance de voir l’apparition de mutants… Pour plusieurs raisons :

1) Le cerveau humain représente 5% de la masse corporelle et il consomme 20% de l’oxygène respiré et du glucose (aliment énergétique essentiel pour les cellules) utilisé par le corps. Riquiqui mais gourmand ! Ceci dans la limite des soi-disant 10% d’utilisation du cerveau. Augmentons le à 50% grâce à un entraînement : imaginez alors la quantité d’oxygène et de glucose qu’il faudrait pour maintenir cette valeur ! Le corps n’aurait plus la force de bouger et à quoi bon si l’on n’est plus capable de tenir une fourchette pour se nourrir ? Nous serions bien fiers de rejoindre les paresseux (animaux qui passent leur temps à dormir).

2) Aucune référence dans la littérature scientifique ne vient soutenir cette affirmation. Grâce aux nouvelles techniques d’imagerie, nous sommes capables de suivre l’activité des différentes aires cérébrales selon la tâche demandée : vision, langage, motricité, mémoire… Il est alors montré que toutes les aires sont utilisées mais pas en même temps. Imaginez que vous utilisez votre ordinateur pour s’amuser aux jeux vidéos. Il est très difficile de préparer en même temps un powerpoint sur votre prochaine conférence. C’est comme vouloir pédaler sur son vélo tout en se brossant les dents et en lisant Nietzsche.

3) La dégradation d’une région (par exemple dû à un accident vasculaire cérébral), si minime soit-elle, peut entraîner des conséquences désastreuses (paralysie ou la faiblesse d’un côté du corps, troubles de la vision, de la parole et de l’audition, incapacité à reconnaître ou à utiliser des objets familiers…). Parfois le cerveau peut compenser grâce à sa plasticité étonnante, c’est à dire une réorganisation des aires voisines. Inutile donc d’évoquer l’activation des 80% inconnus…

Par ces trois arguments, j’espère que vous êtes convaincu de l’idée fausse véhiculée par ces 10%. Nous sommes en pleine possession de nos facultés et rien n’empêche de les améliorer par un exercice régulier (mémoire, calcul mental, réflexes, équilibre…).

Pour rappel, un accident vasculaire cérébral (AVC) est un arrêt subit du fonctionnement du cerveau. Les causes sont un arrêt de la circulation sanguine vers le cerveau (AVC ischémique) ou par la rupture d’un vaisseau sanguin dans le cerveau (AVC hémorragique) provoquant ainsi la mort des cellules cérébrales de la partie du cerveau qui est touchée. Les séquelles d’un AVC dépendent de la région endommagée et de l’étendue des dommages.

Carte-mère dans la boîte crânienne dévoilée aux rayons X
[Source image : lien cassé]

Remarque : cette image fait écho à mon billet sur le fonctionnement humain selon les époques.

Plus de détails…
Les pouvoirs inconnus de votre cerveau
On n’utilise que 10% du cerveau

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2 Pierrot ont pris leur plume. Et toi ?

  1. Bee

    Hello, je lis tes archives, et il existe un autre argument pour contredire ces 10% idiots !
    90% du volume cérébral humain est occupé par des cellules gliales, et seulement 10% par des neurones, eh eh.
    Ceci peut aussi expliquer pourquoi cette sorte de légende urbaine est sortie… et s’entend encore trop souvent.

    dimanche 21 février 2010 à 18 h 51 min
  2. Sirtin

    Euh, je ne sais pas si les proportions sont exactes (90% et 10%) mais effectivement il y a beaucoup plus de cellules gliales que de neurones. Je t’invite à parcourir mon dossier sur les cellules gliales.
    😛

    PS: va falloir que je mette des liens entre les billets pour faciliter la navigation par thème. Oui, oui, dès que j’ai le courage de le faire !
    :mrgreen:

    lundi 22 février 2010 à 12 h 05 min

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