Le centre de conservation et d’étude des collections

Mosaïques : FocusScience

lundi 24 octobre 2016

Le musée des Confluences expose environ 3000 objets dans ses collections permanentes et qui ne représentent qu’une petite partie de son patrimoine. Celui-ci s’élève à plus de 2 millions de pièces ! Impossible de toutes les montrer sous peine d’avoir mal à la tête et aux jambes. Où diable sont passés ces objets ? Évaporés dans la nature ? Oh que non, ils sont stockés au CCEC ou centre de conservation et d’étude des collections, situé dans le 7ème arrondissement de Lyon.

Ce bâtiment, volontairement discret, comprend cinq étages et un garage en rez-de-chaussée pour une surface totale de 3215 m², dont la moitié pour les réserves. Le CCEC abrite également une salle de quarantaine et de désinfestation. Pour éviter les contaminations (insectes, champignons, bactéries…), les objets entrant sont entreposés dans des congélateurs ou une chambre froide. Ce traitement par le froid est efficace pour éradiquer insectes, larves et œufs des espèces nuisibles tout en limitant les traitements chimiques.

Des petites restaurations sont possibles, ainsi que des moulages, grâce à la présence d’un atelier bien équipé et performant. Les moulages remplissent plusieurs objectifs : envoi d’une reproduction fidèle à un chercheur qui ne peut pas venir sur place, effectuer un double de sécurité de certaines pièces uniques et proposer des répliques à toucher lors des activités de médiation au sein du musée des Confluences.

Ainsi, le centre de conservation et d’étude des collections occupe une place essentielle et qui s’articule autour d’une double vocation : conserver les collections dont certaines pièces datent du 19ème siècle, et diffuser le savoir à des publics variés. Malheureusement, il n’est pas ouvert au grand public. Pour des raisons de sécurité évidentes, l’accès aux réserves n’est autorisé qu’au personnel de conservation et aux chercheurs accompagnés.

C’est pourquoi j’ai appris avec grande joie qu’il y aura une visite prévue pour les médiateurs du musée. Ni une, ni deux, je sors illico presto mon appareil photo en me pourléchant les babines ! Voici une sélection commentée. Bien assis dans le fauteuil ? Alors, suivez le guide !

Voici les armoires de stockage et qui peuvent se déplacer latéralement grâce au petit volant noir. Ils sont blancs, contrastant avec les allées bleues et les pochettes colorées (rouge, jaune, marron…). Les tiroirs contiennent des collections d’insectes en toute genre, rangées dans des boîtes placées horizontalement.

Même chose sauf que ces boîtes sont placées verticalement sur des étagères qui s’étendent à perte de vue ou presque. Les étiquettes de certaines boîtes sont calligraphiées à la main avant que n’apparaissent les ordinateurs et ses imprimantes.

Que fait donc cette femme au milieu de l’allée bleue ? Est-elle impressionnée ou pensive face aux deux étagères qui l’encerclent, remplies de singes et de lémuriens de toute sorte ? Des nombreuses espèces animales ont été empaillées (ou naturalisées selon la technique employée) dans le but d’être préservé pour être étudié plus tard (ou exposé dans les musées).

Impressionnant non ce râtelier de carapaces de tortues géantes, de rostres de poissons-scies, de crânes de morses et d’antilopes ? Et regardez bien, vous pouvez distinguer les cornes de narval (à l’origine de la légende des licornes).

Petit focus sur deux chouettes blanches dont celle de droite évoque celle d’Harry Potter. J’ai été frappé par sa posture, comme si elle voulait s’envelopper dans son manteau immaculé, telle une cape d’invisibilité ?

Et voici la bande des commères, ces différents canards alignés et prêts à cancaner à tout bout de champ ! Tiens, celui de droite me dévisage d’un drôle de regard…

C’est Laurel et Hardy ! Laurel à droite, sous forme d’une sorte d’ibis au bec plus droit et orange, avec le crâne dépareillé. Et Hardy à gauche, sous forme d’un perroquet bleu au gros bec crochu. Quel joli couple, n’est-ce pas ?!

Ces squelettes d’oiseaux proviennent des momies animales prélevées en Égypte et qui ont été ouvertes pour savoir le contenu ! Maintenant, d’autres techniques sont employées comme les rayons X pour éviter de les abîmer. Autres temps, autres mœurs (O tempora, o mores !).

C’est ma photo préférée ! Tout trognon cette rangée de derrière de félins divers. Les queues sont courtes, épaisses et se terminant par une gerbe de poils, mignons à croquer (tss, tsss, je te vois venir avec ton esprit mal tourné, p’tit vilain !).

Les collections « liquides » ne sont pas en reste avec cette enfilade d’armoire contenant des nombreux bocaux. Là, ce fut plus dur à prendre en photo à cause des reflets des vitrines et des liquides présents dans les bocaux (majoritairement de l’alcool. Lire mon billet L’alcool conserve ! Vraiment ?). A droite, ce sont des échantillons de rayons de ruches d’abeilles. A gauche, les étapes de transformation d’un insecte, de la larve à l’état adulte.

J’ai été amusé par ce squelette d’ours dont la tête a été remplacée par un carré de polystyrène où est affiché « L’ours ». Le tout est emballé dans une sorte de caisson en polystyrène.

Pour finir, voici deux crânes imposants des ancêtres des éléphants et des mammouths. Leurs défenses et molaires sont bien visibles. Dommage que je n’ai pas réussi à prendre des belles photos des autres fossiles et des pierres minérales (oui, je suis un piètre photographe…).

Moi qui adorais aller au jardin des plantes à Paris, fouiner dans la Galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée et dans la Grande Galerie de l’Évolution, me voilà comblé ! Je me rappelle encore de mes visites avec ma tante médecin où nous nous extasions devant des organes de divers animaux conservés dans des bocaux. Allez savoir pourquoi…

C’est toujours grisant de visiter les coulisses d’un lieu un peu mystérieux, à la fois ordonné et absurde. Surtout quand je me fais enfermer dans une pièce dans le noir, à tâtonner pour trouver la sortie sans faire tomber les animaux naturalisés, à me faire piquer par des cornes inconnues. Ambiance garantie !

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