L’Arlequin marche pieds-nus
A tout venant il chantoie :
Mes amantes de voyage se sont défilées
Elles n’ont pas tenu leurs promesses !

Happy Sock, Dub et Drino
La belle carrosserie que voilà !
Rayées, pointées, colorées en veux-tu
Mais le châssis ne suit pas.

Et le trou pernicieux s’installe
Vorace, insatiable, immonde !
Un pas devant l’autre
L’Arlequin marche pieds-nus.

Le front rouge de honte
Les orbites creuses
Les pommettes émaciées
Le dos courbé.

Le sol défile
L’horizon s’éloigne
Les étoiles s’éteignent
La Terre tourne impitoyable.

Soudain, il bondit !
Caracole, virevolte.
Pirouettes, entrechats,
Danse l’Arlequin !

J’ai retrouvé mon amour
Lanturlu, lanturlette !
J’ai retrouvé ma chaussette
Au crâne si délicat.

Je peux enfin rebondir sur mon arc-en-ciel
Courser les étoiles
Folâtrer avec les comètes
Surfer sur les aurores boréales !

J’adore les étiquettes sur les chaussettes qui disent qu’il ne faut pas faire le chien, ni faire des marionnettes et encore moins mettre les mettre avec les sandales. Le seul usage recommandé est de les porter bien haut, l’élastique mettant en valeur le glabre du mollet. Désolé mais j’ai fait tout ce qu’il ne fallait pas faire et je t’emmerde Archiduchesse avec tes bonnes manières. Laisse moi vadrouiller sur les sols et, à tout venant, chantoyer : « je m’en vais, c’est pour l’horizon – oh ! ».