Adolescent, j’ai découvert les livres d’Oliver Sacks comme L’Homme qui prenait sa femme pour un chapeau, Des yeux pour entendre : voyage au pays des sourds ou Un anthropologue sur Mars. Même si je n’étais pas toujours d’accord avec lui, notamment dans le domaine de la surdité, ses réflexions m’ont marqué car elles ont pour point commun la formidable capacité des individus à surmonter leur limitation (accident, handicap, maladie…) et à construire une autre perception de leur environnement. A travers eux, ce sont les rouages du cerveau qui sont dévoilés. Il s’agit donc d’une aventure à la fois médical, humaine et scientifique.

Depuis, je n’ai plus lu Oliver Sacks jusqu’à que j’aille à la bibliothèque et que je tombe sur son ouvrage, L’œil de l’esprit. Tiens donc, cela fait un moment déjà. Profitons en pour découvrir ses dernières anecdotes. Quel plaisir de retrouver l’histoire personnelle de :

• Lilian, pianiste de concert, qui devient incapable de lire la musique et de reconnaître les objets quotidiens.
• Sue, neurobiologiste, qui n’a jamais vu en trois dimensions avant d’acquérir à plus de cinquante ans une vision stéréoscopique.
• Howard, romancier prolifique, qui parvient à continuer à écrire après l’accident vasculaire cérébral qui lui a ôté la possibilité de lire.

Enfin, Oliver Sacks, lui-même, y participe en racontant son cancer oculaire et les tours que lui joue la perte de la vision de son œil droit. Le fil conducteur de l’ouvrage est la vision et ses perturbations au niveau de l’œil ou du cerveau. Ce dernier est un organe très fragile, très étrange et doué d’une construction très subjective de l’environnement qui peut énormément varier d’un individu à l’autre.

A chaque fois, j’y prends du plaisir car ses anecdotes assouvissent ma passion sur le cerveau tout en renvoyant à mon expérience personnelle. J’ai bien envie de lire ses autres livres dont celui sur la musique, Musicophilia.

[Scan couverture]