Avez-vous pensé aux risques de chocs – même bénignes – qu’endure le cerveau chaque jour ? Le fait de bouger la tête suffit un déplacement léger de cet organe. Je vous imagine déjà dégoulinant de sueur et frissonnant à l’idée de votre pratique sportive, de l’accélération ou du freinage brutal de votre véhicule ou de n’importe quelle activité nécessitant le mouvement de la tête… Heureusement, notre intelligence humaine et suprême tant louée par nous-mêmes (vu que nous somme les seuls à le penser et les seuls à l’exprimer) est préservée par un système d’amortissement du cerveau contre les chocs. Bénie soit la Nature ingénieuse ! Il s’agit du liquide céphalo-rachidien (LCR) qui est un milieu dans lequel baigne l’organe gélatineux. Ses rôles sont multiples et nous n’entrerons pas dans les détails. Sachez seulement qu’il remplit également les ventricules. Quésaco ? Ne paniquez pas !

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Un coup d’œil à l’image ci-dessus suffit pour saisir que les ventricules sont des cavités présentes à l’intérieur du cerveau et qui communiquent entre elles. D’où la présence du LCR dans toutes ces cavités. Récemment, un fait très surprenant fut relaté par de nombreuses sources : le diagnostic d’une hydrocéphalie chez un homme. L’hydrocéphalie est une accumulation excessive du LCR à l’intérieur des ventricules du cerveau, due à une mauvaise circulation ou une absorption déficiente du liquide céphalo-rachidien. Et alors ? me direz vous. Patience ! Il se trouve que chez cet homme, la dilatation des ventricules fut si progressive et si extrême que, maintenant, elles occupent quasiment tout le volume de la boîte crânienne. Le cerveau est refoulé contre la paroi osseuse et le tissu cérébral est donc présent sous forme d’une fine couche ! Le plus étrange est que l’homme n’est pas gêné et il se comporte comme un individu de cerveau normal. C’est dire que les fonctions sont préservées malgré le faible volume cérébral !

Ceci est un exemple parfait de la plasticité du cerveau. Souvent, bien trop souvent, il est perçu comme un organe figé et destiné à se dégrader irréversiblement à partir d’un certain âge (le chiffre avancé est 18 ans) jusqu’à la démence « fatale » du 3e âge. Pourtant, des études récentes et de plus en plus nombreuses remettent en cause cette vision pessimiste. Un exemple parmi d’autres : au cours de sa croissance, 50% des neurones du bébé connaissent une mort programmée qui permet aux neurones de développer les connexions nécessaires suivant les messages de l’environnement perçus par le cerveau. Ce dernier s’adapte en permanence, les connexions neuronales sont remaniées sans cesse, ce qui expliquerait la capacité toujours renouvelée de l’apprentissage ou l’oubli…

Je reviens à cette découverte qui – outre son aspect spectaculaire – a soulevé plus de questions que de réponses. Combien de temps a duré cette expansion des cavités ventriculaires ? A quelle vitesse ? Aussi, j’aimerais savoir quel fut le changement le plus important : le nombre des neurones ou des connexions entre eux ? Plusieurs populations de cellules cérébrales (d’autres cellules toutes aussi capitales coexistent avec les neurones) sont plus ou moins spécialisés et prennent en charge des fonctions précises. Peut être que ces fonctions seraient régies par une même population de cellules capables de remplir plusieurs rôles ? Que de questions ! Qui, je l’espère vraiment, permettront d’enrichir nos connaissances !

[EDIT]
Cet article a été illustré par Jay d’une façon humoristique. C’est bien joli mais où est le dessin ? Le voici : Les méduses, une nouvelle espèce intelligente ?

Plus de détails…
– Un cerveau minuscule n’empêche pas d’avoir une vie normale
– Un français a réussi à vivre avec un cerveau minuscule