La laine de roche, ou laine minérale, est très souvent utilisée comme isolant phonique. Ses caractéristiques proviennent de sa structure poreuse et élastique qui permet d’affaiblir la transmission du son. Pour mieux comprendre le phénomène, il faut avoir en tête que le son est une vibration qui a besoin d’un support pour se propager. Si le mur (en pierre, en béton…) fait plusieurs mètres d’épaisseur, le son n’a pas assez d’énergie pour vibrer à travers la paroi, à moins qu’il ne s’agisse d’un son très violent !

De nos jours, les châteaux se font rares et prennent trop place. Plutôt que de construire des habitats aux murs massifs, des solutions alternatives existent. L’une d’entre-elles repose sur le principe de l’ensemble « masse – ressort – masse ». C’est-à-dire que deux parois sont désolidarisées entre elles par un « ressort », un isolant souple. Ainsi, la première paroi vibre mais ne transmet pas la vibration à la deuxième grâce à l’isolant qui absorbe une bonne partie du bruit. Cette barrière au son doit être continue, sans la moindre interruption. C’est là que la laine de roche intervient.

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Or, un pizzaiolo, Raffaele Bizzolo, a découvert par hasard un moyen de se passer de la laine de roche comme isolant phonique : utiliser de la pâte à pizza à la place ! Pour la petite histoire, il préparait une énorme pizza d’un mètre de diamètre (n’est pas pizzaiolo qui veut !) pour sa famille lorsqu’une énorme dispute éclate entre lui et sa femme pour une sombre histoire de relation (extra)conjugale. Bref, la pizza (crue et déjà étalée) finit par s’envoler avant d’atterrir contre un mur pour ne plus y bouger, tellement l’effet ventouse était puissant. Et on l’oublia cette pizza…

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Jusqu’au jour où Raffaele Bizzolo passait devant (après la mémorable dispute) au moment où ses enfants jouaient de la musique derrière le mur. Il a remarqué une nette diminution du son pile devant cette pâte à pizza. Intrigué, il creuse sa découverte fortuite en s’associant à un ingénieur du son, Nicolas Fraggor. Bien lui en pris car la pâte à pizza à l’italienne se révèle un très bon isolant phonique ! A condition qu’elle soit crue. Vous l’avez d’ailleurs remarqué : le son n’est pas le même en croquant dans une pâte croustillante qui sort tout juste du four qu’en mordant dans une pâte crue.

En effet, la pâte à pizza, comme la laine de roche, est souple, poreuse et élastique. En moins cher, beaucoup moins cher. Seulement, elle ne peut être appliquée que pour les cloisons séparatives sinon la quantité de pizza à fournir serait trop élevée. Pour rappel, la construction d’une telle cloison nécessite l’installation d’une ossature métallique pour maintenir un isolant phonique (ou thermique) pris en sandwich entre deux plaques de plâtre. Là aussi, cet ensemble fonctionne selon le principe « masse-ressort-masse”.

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En voilà une solution étonnante, pas cher et facile à mettre en œuvre puisque les machines pour étaler la pâte à pizza existent déjà ! C’est la beauté de la science : que se serait-il passé si la dispute n’avait pas eu lieu et si la pizza ne s’était pas envolée ? Et le plus drôle est le nom donné à cette fameuse pâte à pizza qui absorbe le bruit : « Bizzaggor » !

Bizarre, bizarre, cette pizza dégage une odeur de poisson… Serait-elle même parfumée au saumon ? Hé, hé, bravo de ne pas être tombé dans le panneau !