Réagir ou se taire face aux pseudo-science ?

Mosaïques : CogitationsScience

mercredi 20 mars 2013

Un billet sur les conséquences des peurs irrationnelles autour de la vaccination a été publié début mars par un blogueur scientifique, Sham. Comme le titre l’indique, le but de l’auteur était d’informer la population sur les bienfaits de la vaccination et de son importance tout en s’attaquant à quelques peurs non fondées.

Résultat ? Tout le monde s’est vacciné à tour de bras et tout le monde est content et tout le monde s’envoie des bisounours ? Ce serait vraiment super mais parfois les réactions ne sont pas celles que nous imaginions. Une association anti-vaccin a tiré à boulets rouges sur l’article en question en publiant un discours scientifique sur leur site avec des contre-arguments. Du moins a priori car en s’y penchant de plus près, ce sont des pseudo-arguments et donc de la pseudo-science. D’ailleurs, Sham a réagi via son billet : L’association Initiative Citoyenne est fâchée avec l’éthique et la vaccination où il démonte les contre-arguments.

Et moi dans tout ça ? Rien, j’ai simplement voulu soutenir Sham dans son effort de vulgarisation et d’information à tous. Je suis ouvert au débat et à la discussion. Mais quand ils sont menés par une volonté de nuire à l’information et donc de participer à la désinformation, je mets le olà ! Cependant, mon effort de soutien, bien que louable, peut avoir des effets pervers en braquant les projecteurs sur ladite l’association qui ne demande que ça.

Que faire alors ? Réagir comme l’a fait Sham mais avec le risque de leur faire de la pub ? En parler sur mon blog ou sur les réseaux sociaux, sachant que ça fait de la pub pour eux aussi ? Se taire, c’est laisser la désinformation circuler aussi. Ou alors, commenter sur le site de l’association anti-vaccin en mettant des liens vers les blogs scientifiques ou autres sources sérieuses. Là, ça fait de la pub pour nous.

J’ai finalement opté d’en parler sur mon blog en citant le moins possible l’association en question et de montrer le dilemme auquel les blogueurs scientifiques sont parfois confrontés. Je ne sais pas si mon choix est le bon mais j’aurais essayé. Et toi, qu’aurais-tu fait ?

Une fermeture éclair à la place de la bouche d'une personne
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2 Pierrot ont pris leur plume. Et toi ?

  1. L’un des principaux problèmes ici est qu’il est très difficile de répondre à des arguments sans mentionner leur auteur. Même si on décide de prendre une posture surplombante, consistant à annoncer que l’on veut répondre à des arguments très répandus et n’ayant pas un seul énonciateur spécifique, il est assez délicat de le faire sans citer aucun de ceux qui les véhiculent, si on s’inscrit dans une démarche scientifique.

    De fait, à partir du moment où l’on décide d’avoir une controverse publique, il est normal de reconnaître nommément son adversaire. Même si on vise les idées et non la personne, les premières ne se baladent pas non plus toutes seules. Elles sont forcément portées par des gens ou des institutions humaines.

    Par contre, pour éviter que leurs sites, si nous les citons, ne puissent bénéficier de ces « clicks » pour monter dans les résultats des moteurs de recherche et donc obtenir une encore meilleure visibilité, on peut toujours utiliser l’outil Donotlink.

    De fait, ce que nous, bloggueurs sceptiques, devons apprendre, c’est à communiquer de manière efficace sans renoncer à la discipline et à la rigueur intellectuelle qui définit notre approche. Et c’est évidemment beaucoup plus difficile que de donner dans le simple militantisme comme le font ceux dont nous cherchons à contrer les arguments. D’une certaine manière, les choses seront toujours plus compliquées et laborieuses pour nous que pour eux, parce que nous nous imposons des règles dont ils se dispensent largement ou qu’ils font seulement semblant de respecter.

    Les sceptiques américains ont développé un certain nombre de techniques discursives et stratégies communicationnelles, mais qui fonctionnent, je pense, surtout dans un contexte anglo-saxon. Dans le monde francophone européen, il me semble que des sceptiques, comme l’auteur du podcast Scepticisme Scientifique ou les auteurs de La tronche en biais, donnent de bonnes pistes sur ce que nous pouvons faire pour marquer des points. Mais, il ne faut pas se faire d’illusion. C’est un travail de très longue haleine, qu’en plus, nous ne faisons le plus souvent qu’à côté de nos activités professionnelles (il faut bien manger et se loger), alors qu’en face, nous avons souvent des militants à plein-temps, engagés dans des ONG qui peuvent avoir de gros moyens ou des associations dites « citoyennes », parfois financées avec les deniers publics.

    dimanche 10 janvier 2016 à 13 h 46 min
  2. Sirtin

    Merci pour ton retour, tu soulèves bien les difficultés rencontrées.

    vendredi 15 janvier 2016 à 10 h 35 min

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