La trilogie Fabio Montale ou la Marseille de Jean-Claude Izzo

Mosaïques : CultureLectures

samedi 27 novembre 2010

J’ai lu avec un plaisir consommé la trilogie Fabio Montale de jean-Claude Izzo. Ici, les trois volets Total Khéops, Chourmo et Solea sont réunis dans un seul ouvrage imposant mais qui se lit avec la légèreté et la gravité de la vie. C’est que Jean-Claude Izzo décrit à merveille sa ville, Marseille. Non point la Marseille de Plus belle la vie mais la Marseille des immigrants, de la misère, des cités nord, du racisme latent, de la mainmise du Front National et de la mafia. Corrompue, sale, foutue, sans avenir, telle est la vision que nous est délivrée par le regard de Fabio Montale, flic désabusé et humain. Mais c’est aussi la Marseille du large, des plaisirs gourmets et des quartiers mémorables (la Canebière, le Panier, les Goudes…) qui vient nous chatouiller les sens.

En lisant ce livre, j’ai pu mieux comprendre Marseille et ce qui fait sa spécificité. C’est d’ailleurs curieux de lire un livre qui nous plonge aussitôt dans une ville où l’on se rend compte que dix ans plus tard, rien n’a vraiment changé. Les projets immobiliers se succèdent mais le fond reste identique : les Marseillais avec leur mentalité unique. Chaque fois que je passe là bas, j’ai davantage le sentiment de voir une ville d’Afrique du nord qu’une ville française, spécialement quand je passe dans les quartiers, j’aurais dit populaires mais ce n’est pas le cas, pauvres, le mot est lâché. Oui la pauvreté est très manifeste, compensé parfois par la chaleur des relations humaines. La fracture me frappe chaque fois entre les élus, sorte de monarques bleus, et les habitants souvent habillés en bleu.

Mais je m’égare du sujet. Lire la trilogie Fabio Montale, c’est parcourir la filigrane de Marseille avec la Provence et la mer en arrière-fond. C’est découvrir des histoires tragiques et émouvantes, répétées malgré tout dans la trame de la Comédie Humaine… Puissant et beau, il n’y a pas d’autres mots.


[Scan couverture]

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2 Pierrot ont pris leur plume. Et toi ?

  1. C’est en même temps une ville purement mythique que celle d’Izzo. Je ne crois pas du tout qu’il « donne à voir » Marseille, ni que son oeuvre soit une grille de lecture de la Marseille d’aujourd’hui. Il l’a d’ailleurs écrit lui-même:

    Se régaler du mythe. Marseille est un mythe. C’est ça, seulement, qu’il y a à voir. À épouser. Le reste peut y être aussi futile, ou vaniteux, qu’ailleurs. On pourrait même dire que la ville est à l’image de ces fausses blondes que l’on croise dans les rues. Elles ne donnent à voir que ce qu’elles ne sont pas.

    mercredi 8 décembre 2010 à 17 h 05 min
  2. Sirtin

    Oui, je suis d’accord avec toi mais dans ce qu’il écrit de sa ville, je retrouve beaucoup d’éléments dans ce que j’ai vu et fréquenté. Et quelque part, c’est pertinent, encore maintenant.
    😛

    mercredi 8 décembre 2010 à 18 h 44 min

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