Un éléphant, ça communique infrasismément

Mosaïques : FocusScience

lundi 7 juillet 2008

Le barrissement des éléphants est célèbre, c’est l’une de ses références, tel le cocorico qui colle au coq. Il n’est pourtant pas le seul type d’échanges entre eux, ils ont d’autres atouts inconnus et… étonnants ! Saviez-vous qu’ils peuvent capter les infrasons ? Une capacité qui montre une ouïe exceptionnelle, bien au-delà de l’ouïe humaine.

Comparaison squelette homme et squelette éléphant
[Source image]

Hum, un petit rappel est nécessaire : l’ouïe de l’humain peut entendre théoriquement les sons compris entre une fréquence de 20 Hz à 20 kHz (ou 20 000 hertz). Au delà de 20 kHz, ce sont les ultrasons et au dessous de 20 Hz, c’est le domaine des infrasons. Ultra et infra-sons sont inaudibles pour l’humain. De nombreux animaux communiquent par les ultrasons (chauve-souris, dauphins…) mais beaucoup moins via les infrasons dont les… éléphants ! Non seulement de pouvoir les entendre jusqu’à 15 Hz, ils les captent sur de longues distances allant jusqu’à des dizaines de kilomètres ! Pratique, non ?

Non, ce n’est pas pour ça qu’ils ont de si grandes z’oreilles. Non, ce n’est pas pour mieux entendre. La taille des zoreilles est liée à leur rôle de climatisation. Les larges vaisseaux sanguins se refroidissent au contact de l’air et le corps se rafraichît grâce au sang « frais » venant des zoreilles : un équilibre thermodynamique s’établit. Plus les éléphants ont chaud, plus ils battent des oreilles rapidement, allant parfois se mettre dos au vent (s’il y en a) pour capter la fraîcheur avec leurs zoreilles.

Autre fait intéressant : malgré leur aspect de balourd, ils ont des pattes et une trompe très sensibles. Ils peuvent communiquer par des ondes sismiques se propageant dans le sol et ceci sur des distances bien plus importantes. Lisez l’extrait de l’article Vibrer, c’est communiquer paru dans Sciences et Avenir (n°652) :

Soudain, l’éléphant ploie vers l’avant et se fige, une patte levée. Attentif, il « écoute » avec son pied qu’il pose et repose, un peu à la manière d’un médecin avec son stéthoscope. Sauf que c’est le sol qu’il ausculte. Au travers de son pied, le colosse perçoit en effet des vibrations, captant les messages souterrains de ses congénères jusqu’à trente kilomètres à la ronde. « Tiens, une bagarre au point d’eau » conclut notre pachyderme avant de renoncer à aller s’abreuver un peu plus loin.

Selon des biologistes et géophysiciens américains, c’est ainsi, par ondes sismiques, que circulent bon nombre de nouvelles dans la communauté des éléphants. Leur portée se révèle même supérieure à celle des ondes aériennes qui véhiculent les sons. Le « parler sismique » de l’éléphant n’est pas seulement celui d’un poids lourd capable de faire trembler le sol à des kilomètres à la ronde. Il serait même, selon Caitlin O’Connell-Rodwell, aussi subtil et varié que le langage sonore. En effet, qu’il barrisse ou qu’il gronde, l’éléphant engendre des vibrations qui se transmettent dans le sol, se propageant pour certaines jusqu’à plus de quinze kilomètres !

C’est en observant les éléphants se figer lors d’une mission d’étude au parc national d’Etosha (Namibie), dans les années 90, qu’elle a l’intuition qu’ils répondent aux vibrations émises à travers le sol par un troupeau en train d’approcher. Elle devine que les sons émis par les éléphants voyagent séparément à travers les airs et à travers la terre. Elle en mesure la portée souterraine : jusqu’à 32 km pour la frappe du pied d’un seul pachyderme ! Et ce à la vitesse de 248 à 264 m/s, soit un rythme sensiblement plus lent que la vitesse du son.
[Source extrait]

J’avoue que j’en reste sur ma faim, il n’est pas facile de trouver des informations sur ce sujet et des questions restent en suspens : comment perçoivent-ils les infrasons, quelle est l’organisation de leur oreille interne ? Il n’est mentionné nulle part s’ils émettent les infrasons et dans le cas positif, de quelle manière ? Quelles sont les types de capteurs pour les ondes sismiques ? Sont-ils spécifiques ou non ? Et bien d’autres encore !

A propos d’informations fiables, la majorité des médias, paraît-il, a faire part de l’absence d’animaux morts lors du tsunami du 26 décembre 2004. Ils auraient été prévenus du cataclysme grâce à un mystérieux 6e sens, l’exemple fréquemment employé étant les éléphants et leur perception des infrasons. L’article suivant, Tsunami et séisme – La revanche de l’éléphant, est une bonne démonstration. J’ai failli tomber dans le panneau jusqu’à que je trouve ces deux contre articles : Tsunami et sixième sens des animaux et Les animaux ont-ils un sixième sens ?.

Attention donc à garder notre sens critique !

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5 Pierrot ont pris leur plume. Et toi ?

  1. Anne

    Merci pour cet article que je mets en lien dans le thème « ondes » de mon site de physique . 😀

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  2. Sirtin

    Chouette de voir que le courant passe !
    😀

    lundi 21 septembre 2009 à 19 h 01 min
  3. darina

    cool sa

    mercredi 4 avril 2012 à 15 h 12 min
  4. moimoi

    cool merci pour le partage.

    dimanche 5 mai 2013 à 14 h 47 min
  5. Sirtin

    De nada.

    mardi 7 mai 2013 à 10 h 59 min

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