Es tu vivant ?

Mosaïques : CogitationsScience

vendredi 23 novembre 2007

Eh ben… Je constate une épidémie de grossesse parmi les amies. D’ici l’année prochaine, je prévois une déferlante de marmots accompagnés de parents devenus gagas. A ma question c’est grave docteur ?, il me répondra par cette formule toute faite : c’est la vie !.

La vie ?

Au fond, qu’est ce que c’est que ce bestiau ? Y’en a qui vont beugler c’est l’évidence même ! en prenant à témoin les bébés, les enfants, les adolescents, les adultes et les vieillards. Oui, c’est suffisant pour le vivant lambda mais pas pour le biologiste. Je rappelle que la biologie est l’étude de la vie. Le scientifique est alors confronté à des formes de vie extrêmement diversifiées d’où le besoin d’une définition plus précise. La transition du bébé couinant au papy jouant des claquettes avec son dentier sous-entend la présence de la naissance et de la mort. Ces critères sont insuffisants : les étoiles naissent et meurent. Sont-elles vivantes ? Il faut aller plus loin et regardons de plus près ces caractéristiques du vivant qui sont :

  • le développement ou la croissance
  • le métabolisme
  • la motricité externe ou interne
  • la reproduction

Malheureusement, nous ne sommes pas tirés d’auberge. Pourquoi ?

  • La mule, bien qu’incontestablement vivante, est incapable de fournir une descendance.
  • Le cristal peut paraître vivant du fait de sa croissance par reproduction de sa structure cristalline.
  • Le virus est un organisme inerte qui se multiplie par infection de cellules hôtes. En l’absence des ces cellules, est-il toujours vivant ? N’oublions pas son équivalent informatique qui remplit les mêmes fonctions : multiplication par infection de fichiers. Soit un programme codé de 0 et 1 qui fait partie de la vie ?
  • Les voitures et les usines remplissent les conditions du métabolisme : consommation, transformation et stockage de l’énergie avec rejets de déchets. En outre, elles sont douées respectivement d’une locomotion externe (déplacement) et interne (chaîne).
  • Graines, spores, spermatozoïdes et ovules sont des formes du vivant bien qu’ils paraissent inertes et qu’ils n’aient ni la forme ni les caractéristiques des organismes qu’ils vont devenir… Or, une chose est sûre : la vie ne peut être issue de la matière inerte, elle provient du vivant.

Ces quelques exemples – à défaut de fournir un récapitulatif des propriétés essentielles de la vie – montrent que la question de la vie n’est pas si facile que prévu. Un biologiste qui étudie le vivant mais qui peine à définir précisément et sans ambiguïté la vie, n’est ce pas follement amusant ? Pour compliquer la situation, nous ne connaissons qu’une forme de vie essentiellement basée sur la chimie du carbone (chimie organique), les composés d’acides nucléiques (ADN et ARN) et d’acides aminés (briques du vivant constituant les protéines). Comment pouvons nous être sûrs que ces conditions seront remplis par une vie extraterrestre ? Dans le cas contraire, comment la reconnaître et donc la découvrir ?

Pour finir, il est possible que la définition la plus précise soit celle de Woody Allen : la vie est une maladie mortelle, sexuellement transmissible.

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4 Pierrot ont pris leur plume. Et toi ?

  1. Tes messages sont toujours aussi passionnants, denses et accessibles, un régal. Mais…après écriture, ça ne te flanque pas de terribles maux de crâne ??? Héhé 😉

    vendredi 23 novembre 2007 à 16 h 53 min
  2. Christian 41

    Bravo!
    Pour compléter ce qu’a dit Vincent: encore un beau sujet de dissertation bien écrit avec une conclusion définitive de Woody Allen

    vendredi 23 novembre 2007 à 19 h 25 min
  3. Lorette

    Vincent, je crois que le chercheur est vacciné contre les maux de crâne, tout comme le toubib est vacciné contre les virus et les bactéries (sinon il ne ferait pas ce métier… n’empêche que je me demande toujours comme le toubib fait pour se protéger ces trucs contagieux lorsqu’il consulte ses patients !).

    Donc pas de souci pour notre Arlequin ! 😉

    vendredi 23 novembre 2007 à 22 h 16 min
  4. Merci, merci, *p’tite courbette*. A défaut de maux de têtes, le chercheur souffre de trous de mémoire à force de creuser sa cervelle sur des énigmes. Le médecin a une solution simple pour se prémunir des virus: il éternue devant le patient. Une parade efficace en harmonie avec l’adage: combattre le mal par le mal.

    mercredi 12 décembre 2007 à 21 h 29 min

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