Week-end Royal entre frivolité et gravité

Mosaïques : CinémaCulture

jeudi 7 mars 2013

Une rencontre entre le président américain, Franklin D. Roosevelt, et le roi George VI et la reine Élisabeth en 1939 ? Deux mois avant la déclaration de la guerre contre l’Allemagne et peu de temps après le couronnement du roi d’Angleterre ? Chez Roosevelt, dans sa maison de campagne Hyde Park dans l’Hudson ? Oui, oui, oui, tout cela est bien arrivé dans la grande Histoire.

Les manuels d’école en parlent peu mais c’était la première fois qu’un monarque britannique se déplaçait aux États-Unis. Cette rencontre a changé le cours des événements et a incité l’entrée en guerre des États-Unis contre le nazisme. Ce sont ces deux jours qui sont racontés dans le film Week-end Royal. Il y a donc une intrigue politique, empreinte de gravité, mais aussi une intrigue plus romanesque par la relation entre Roosevelt et sa cousine Daisy.

Là aussi, ce serait vrai. Cette relation a été découverte dans les carnets de Daisy, lors de sa mort une fois passé les 100 ans. Curieux d’imaginer que Roosevelt soit un homme à femmes tout en étant chaleureux, collectionneur de timbres et paralysé des jambes. Il est difficile, comme toujours, de démêler le vrai du faux mais c’est un vrai plaisir de voir Bill Murray camper un président plus humain et proche qu’on ne le croit.

C’est jubilatoire d’assister au choc de la mentalité anglaise, toute en rigueur et rigidité, face au décomplexe américain. Tout est résumé dans le fameux passage du hot-dog. Ce serait encore une fois exagéré mais un extrait d’époque, projeté après le film, montre que cet événement à bien eu lieu : le couple royal est invité à déguster un hot-dog lors d’un pique-nique. Vont-ils le faire ?

Je n’ai pu m’empêcher de penser au film Le discours d’un roi qui révèle le bégaiement du roi George VI et ses difficultés pour le surmonter. La discussion entre ces deux chef d’État est également la confrontation entre le handicap et le regard de l’autre, ce qui ne les nullement empêcher d’exercer leur fonction.

Bill Murray est excellent en Roosevelt, vieux briscard toute en malice qui assume ses excentricités. Les paysages sont magnifiques à voir, cela donne envie d’habiter dans le coin. Et la relation avec Daisy apporte une touche de légèreté (quoique tout dépend du point de vue…).

Affiche du film Week-end Royal
[Source image]

Synopsis
Juin 1939, le Président Franklin D. Roosevelt attend la visite du roi George VI et de son épouse Élisabeth, invités à passer le week-end dans sa propriété à la campagne. C’est la première visite d’un monarque britannique aux États-Unis. La Grande-Bretagne se prépare à entrer en guerre contre l’Allemagne et espère obtenir l’aide américaine. Les bizarreries et l’étrange mode de vie du président étonnent les souverains. En ce week-end royal, pris entre les feux de sa femme, sa mère et sa secrétaire, les affaires internationales ne sont pas vraiment la priorité de Roosevelt davantage intéressé par sa relation avec sa cousine Daisy.

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