En voilà un livre fort, très fort à lire ! La romancière, Elsa Osorio, narre la quête identitaire de Luz qui se croyait petite-fille d’un général de la dictature argentine dans les années 70. Petit à petit, elle prend conscience qu’elle est en fait la fille d’un couple de disparus, des opposants au régime dictatorial. Le début frappe fort en commençant par la rencontre Luz et son père biologique à Madrid. Elle lui raconte sa vie et, à travers elle, nous découvrons une période sombre de l’histoire de l’Argentine.

L’écriture est simple et agréable à lire sans verser dans le pathos ni le dramatique. C’est de la fiction mais tellement bien fait qu’on se croirait dedans et surtout elle reprend des faits réels comme la lutte des Grands-Mères. Elles sont battues pendant des années pour retrouver les quelques 500 nouveaux nés kidnappés par la junte et leur redonner leur identité. Pendant tout le livre, nous découvrons donc l’histoire de Luz mais aussi de ses parents et d’une foule de personnages secondaires tout aussi complexes : Miriam la pute, le zélé la Bête, Eduardo le père adoptif et son épouse Mariana, etc. Il se mêlent dans une narration à la première, deuxième et troisième personne avec une voix off qui vient couper le récit de temps en temps. Le puzzle se met en place progressivement à travers leur voix et leurs motifs tout en nuance.

C’est grave à lire mais toujours l’espoir est présent, l’amour et la lumière aussi. C’est là qu’on se demande mais pourquoi ils font ça ? et pourquoi l’histoire se répète…

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