Chagrin d’école ou la douleur du cancre

Mosaïques : CultureLectures

mardi 2 juin 2009

J’adore les péripéties de la famille Malaussène (l’innocence m’aime), série écrite par Daniel Pennac. J’aime également ses dix commandements de la lecture. J’ai moins apprécié d’autres romans, surtout les derniers. Mais, cette fois-ci, pas le dernier intitulé Chagrin d’école. C’est que Daniel Pennac, de son vrai nom Pennacchioni, tout écrivain qu’il soit, fut un cancre, un vrai. Il a beau être fils d’un polytechnicien et passé des années en tant que professeur de français, il fut un cancre profond qui ne comprenait rien à rien.

C’est son passé de cancre qu’il narre dans son livre puis son expérience de professeur face à d’autres cancres. Le sujet est sensible, sa réflexion et ses arguments pourraient sembler simples, naïfs, exaspérants. C’est possible mais nous ne pouvons lui retirer ce mérite là : parler du cancre, de sa souffrance de ne pas être inclus dans le système scolaire, de ne pas comprendre, d’être sans cesse promis à un avenir noir, promesse renouvelée par ses professeurs et ses connaissances. Englué dans sa soi-disant médiocrité, il ne connaît pas d’autre alternative et surtout lui même se finit par se persuader qu’il n’y arrivera jamais et tout ça, ça le gonfle. Daniel Pennac ne doit son salut qu’à la rencontre de deux ou trois professeurs…

Je n’ai jamais été cancre, ce serait même plutôt le contraire mais j’ai également rencontré quelques professeurs qui m’ont éclairé, m’ont donné une autre vision. J’ai rencontré des cancres aussi, des mauvais élèves et de ce qu’il raconte trouve un écho de ce que j’ai vu et ressenti. Alors quoi ? Est ce la faute des professeurs, du système éducatif, de la famille ? Sans doute un peu de tout cela. N’empêche que Pennac insiste sur le fait que le statut du cancre doit être repensé. Et si un bon élève est celui qui sait se fondre dans le moule de la « normalité : ni trop intelligent et vif, ni trop médiocre et poussif ?

Un bulletin scolaire rempli de mauvaises notes et de commentaires négatifs
[Source image]

L’emprunt est facile, oui, mais je ne peux m’empêcher de ressortir ce poème de Jacques Prévert :

Le cancre
Il dit non avec la tête
Mais il dit oui avec le coeur
Il dit oui à ce qu’il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec des craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur.

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2 Pierrot ont pris leur plume. Et toi ?

  1. Kmi

    Je l’ai lu et j’ai beaucoup aimé moi aussi! C’est vrai que les profs ont un rôle important dans notre motivation! 🙂

    mardi 9 juin 2009 à 0 h 45 min
  2. Pour ne pas dire crucial !
    😛

    mardi 9 juin 2009 à 23 h 17 min

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