Myéline, oligodentrocytes et cellules de Schwann
Rappelez vous que le neurone est composé d’un corps cellulaire, de plusieurs dendrites et d’un axone. Le message nerveux se propage dans un seuls sens : des dendrites à la synapse qui est une zone de contact entre deux neurones ou entre un neurone et une autre cellule. Au niveau de la synapse, sont libérés des neuromédiateurs (molécules chimiques) sous l’effet du courant bioélectrique qui se propage le long de la membrane du neurone.
Ainsi dans le cerveau coexiste deux modes de transmission : la conduction électrique et la transmission chimique.
L’organisation du neurone fut décrite dans l’article précédente (Avant les cellules gliales, le neurone). N’avez vous pas remarqué que j’ai omis un détail : les gaines de myéline ? Ne vous êtes vous pas demandé quel était leur rôle ? Les neurones ont besoin de transmettre rapidement l’influx nerveux d’un bout à l’autre du corps humain. Une condition essentielle si nous voulons réagir et répondre rapidement à l’environnement. Pour cela, il existe deux possibilités :
- augmenter le diamètre de l’axone. Plus ils sont gros, plus l’influx nerveux se propage rapidement.
- enrober l’axone d’une gaine isolante. C’est la gaine de myéline.
Les axones ne peuvent croitre indéfiniment sous peine de prendre de la place et de compresser toutes les autres cellules. La solution complémentaire est la formation d’une gaine autour de l’axone et qui contient une substance grasse : la myéline. Le tout permet d’accélérer la conduction électrique nerveuse. Cependant, la gaine de myéline ne recouvre pas complètement l’axone et laisse des petits bouts d’axone à découverts : les nœuds de Ranvier. Ils sont espacés de 0,2 à 2 millimètres et présentent une faible résistance électrique (contrairement à la gaine qui a une résistance électrique élevée). Du coup, la conduction électrique saute carrément d’un nœud de Ranvier à l’autre ! Cette conduction saltatoire (par opposition à la propagation continue et beaucoup plus lente dans les axones non myélinisés) offre de nombreux avantages : économies d’espace et d’énergie.
La gaine de myéline est produite par deux types de cellule selon leur position dans le système nerveux :
- les oligodendrocytes qui se trouvent dans le système nerveux central (SNC).
- les cellules de Schwann qui se trouvent dans le système nerveux périphérique (SNP).
Petit rappel : le SNC comprend le cerveau et la moelle épinière tandis que le SNP regroupe tous les nerfs qui innervent les organes à partir du SNC.
Les cellules, productrices de la gaine de myéline, ne se distinguent pas seulement par leur position mais également par leur composition et leur organisation. Une seule cellule oligodentrocyte envoie des prolongements qui s’enroulent en plusieurs couches autour de plusieurs axones. Contrairement à la cellule de Schwann qui s’enroule et s’étend tout le long d’un seul axone. De plus, la composition de la myéline en protéines et lipides diffèrent entre ces types de cellule.
[Source image : mes cours de Master 2, Maladies neurodégénératives de la myéline]
Savez vous qu’il existe une maladie terrible dont la myéline est graduellement détruite ? C’est la sclérose en plaques (SEP). La perte de myéline rend la transmission du message de plus en plus difficile. Puis les neurones dégénèrent avant de mourir. Ils sont comme nous : ils ont besoin de la communication. Cette mortalité cellulaire forme des plaques, d’où le nom. La sclérose en plaque, non seulement d’entrainer plusieurs symptômes (troubles de vision, tremblements et faiblesse des membres, fourmillements ou douleurs…) est également incurable.
Ne vous y trompez pas : les cellules de Schwann et les oligodendrocytes jouent un rôle très important. Sans eux, nous serions des zombies, incapables de réagir rapidement car les neurones ne peuvent répondre du tac au tac. Sans eux, les neurones ne pourraient prétendre à leur statut de star. Et pourtant, les oligodendrocytes et les cellules de Scwhan font partie des cellules gliales !
Dossier « les cellules gliales »
– Cellules gliales: les vilains petits canards
– Avant les cellules gliales, le neurone
– Les astrocytes
– Les ependymocytes ou cellules ependymaires
– La microglie
– La barrière hémato-encéphalique
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Bonjour,
vos articles m’interpellent, en effet, j’ai un fils de 25ans, qui a le syndrome de la schizophrénie. j’ai aussi une fille de 27ans qui a une neuromyélite optic de Devic. Voilà, apparemment dans la lignée directe pas d’hérédité concernant ces deux pathologies, mais je trouve cela étrange, car ce sont deux pathologie liées au fonctionnement du cerveau.
je trouve votre site très intéressant.
Rose.
Pourquoi ne pas faire le rapprochement ? cela ferai peut être avancée la recherche ?
Bonjour,
J’apprends des choses ce soir car jusqu’à maintenant, je ne connaissais pas la neuromyélite optique de Devic qui est une forme particulière de la sclérose en plaque (SEP). Pour les curieux désireux en savoir plus, lire les généralités sur la maladie de Devic.
De même, si les causes de la schizophrénie sont nombreuses et mal connues, parmi celles-ci se trouve la démyélinisation, à l’origine aussi de la SEP :
Quant à savoir si c’est bien d’origine génétique dans votre cas où si ces deux maladies sont liées, malheureusement, je n’ai pas les compétences ni les connaissances pour vous répondre. Cela pourrait aussi être une coïncidence.
site muy important pour les élèves de s
Bien intéressant… Que pensez vous du syndrome paranéoplasique avec atteinte des nerfs périphériques… Connaissez vous les possibilités de se remettre de ce syndrome (même après tx du cancer) …
que pensez -vous de la théorie de la plasticité nerveuse?
Merci,
Malheureusement, je ne connais pas le syndrome paranéoplasique avec atteinte des nerfs périphériques. Je ne me suis bien renseigné un peu dessus mais je suis incapable de répondre à votre question.
Quant à la plasticité nerveuse, c’est absolument fascinant et cela remet en cause le dogme qui stipulait qu’un cerveau est figé alors qu’il évolue en permanence, d’où nos capacités continues d’apprentissage. C’est d’ailleurs admis dans la communauté scientifique.
Bonjour, je suis étudiante en Neurosciences en 2ème année, et je fais un exposé sur une maladie particulière qu’on pourrait apparenter à la sclérose en plaque : le syndrome de Guillain-Barré . C’est une atteinte de la gaine de myéline des fibres du système périphérique qui ralenti l’influx nerveux, etc. On parle pourtant dans ce syndrome d’une phase de rémission. J’ai du mal à trouver des article sur cette phase. J’aimerais savoir si vous aviez des informations sur la régénération des cellules de Schwann..?
Merci d’avance pour votre attention, et merci pour ce site bien sympathique !
Je ne connais pas ce syndrome. Pour les curieux, voici deux liens pour en savoir plus :
– une plus orientée « grand public » : Syndrome de Guillain-Barré
– Une plus « pointue » : Polyradiculonévrite aiguë
Il en ressort que la maladie se déroule en trois étapes : phase d’extension, phase de plateau et phase de récupération. Je suppose que les cellules de Schwann se régénèrent durant la dernière étape. Il semblerait aussi qu’elles sont connues pour leur rôle dans le soutien de la régénération nerveuse. Après, je n’en sais pas davantage sur ce phénomène. Cependant, deux liens pourraient vous orienter dans votre recherche :
– Les cellules de Scwann : Un exemple glial
– Neurone/cellule de Schwann
Bon courage !
Bonjour
Voila je suis en L1 de biologie et une question me vient ?
En effet si je ne m’abuse la gaine de myéline et bien l’enroulement à de multiple reprises de la membrane des cellules de schwann / oligodendrocytes .
Or nous avons aussi vu que le passage de l’influx electrique se fait via les canaux à N+ et K+, pour transmettre l’inversion de polarité tout au long de l’axone. Or ce phénomène se fait par diffusion. Comment se fait-il alors que la diffusion puisse continuer avec la gaine de myéline autour de l’axone?
Si je te comprends bien, tu imagines que la diffusion des ions sodium et potassium se fait dans et le long de l’axone ? En fait, la diffusion des ions se fait de part et d’autre de la membrane de l’axone, au niveau des nœuds de Ranvier. Est-ce que je réponds à ta question ?
Bjr Mrs,
J’ai une syringomiélie,je sais que cette maladie use la myéline qui ne se reforme pas
Comment refabriquer les axones
Merci de me répondre
Là, j’avoue que cela dépasse mes compétences. Sauf erreur de ma part, il est difficile de reformer les axones et les nerfs, surtout en cas de dommage irréversible.
Il existe des recherches dans ce domaine mais nous sommes encore loin d’applications pratiques…
je suis touché par la SEP officielement de 2009 elle est décrite sans poussée mais progressive j’ai des pertes d’équilibre nombreues ainsi qu’une grande fatigue mais yeux sont également touchés !
comment peut on reformer la myéline disparue ?
merci de votre réponse
Dominique FOHRER
Il y a justement des recherches visant à reformer la myéline disparue mais pas encore de traitement à la clé malheureusement. Lire ces deux liens pour en savoir plus :
– Une nouvelle piste pour la sclérose en plaques
– La sclérose en plaques : du diagnostic au traitement