Quand je fais connaissance avec une personne qui apprécie et lit la Science-Fiction (SF), il y a des grandes chances pour qu’un lien s’établisse autour des grands classiques : Asimov, Simak et bien d’autres encore. Mais quand cette personne m’informe qu’elle a écrit et publié en 2005 un livre de SF, ma curiosité s’éveille et me voilà à fouiner sur le Net pour en trouver un d’occasion. C’est que l’ouvrage a été tiré à 500 exemplaires par un petit éditeur, Cap Bear Édition. Ne cherchez donc pas un écrivain célèbre et à succès. Ce n’est pas le cas de Frédéric Llop.

L’histoire se déroule dans un futur assez proche où la Terre est confrontée aux problèmes de surpopulation et de pollution. Pour y faire face, des cités avec des lois stricts ont été construites. La technologie est très présente, le confort également mais aussi la sécurité, à la lisière entre liberté individuelle et flicage à la Big Brother. En parallèle, l’humanité a muté et les Alphans sont apparus au milieu des Anciennes Souches, les humains d’avant. Plus grands, plus pâles, plus glabres mais avec une croissance physique et mentale accélérée, ils suscitent méfiance et crainte. D’autant plus que les Alphans ont des capacités psychiques et contrôlent mieux leurs émotions.

Cependant, l’inspecteur Kerian Alister est persuadé qu’un Alphan peut se laisser déborder par ses sentiments au point de commettre un meurtre. Erreur qui lui vaudra la disgrâce et la séparation de sa famille. Après quelques années comme simple agent de police, il se retrouve finalement confronté à la mort suspecte d’un généticien renommé. N’écoutant que son intuition et faisant fi de sa hiérarchie, il se lance dans une enquête risquée où il a plus à perdre qu’à gagner…

Pour tout amateur des classiques de SF, les clins d’œil sont facilement repérables. Les cités libres font références aux Cavernes d’Acier d’Isaac Asimov où le héros, Lije Baley, est agoraphobe, tout comme Kerian Alister. La planète où les humains pensent s’expatrier s’appelle Aurore, comme les Aurorains dans les Cavernes d’Acier, etc.

Mais le livre se laisse lire sans difficulté et sans prétention. L’écriture est simple et fluide. Un bon petit livre qui fait écho aux préoccupations actuelles de l’humanité (surpopulation, pollution…) et qui se base sur des données scientifiques. Ça m’a fait drôle de lire les passages sur la neurogenèse (naissance de nouveaux neurones) dans un cerveau adulte. Cependant, j’ai été troublé par la fin brutale de l’histoire. J’ai eu un sentiment d’inachevé comme si une suite était en cours. Sortira-t-elle ? Telle est la question.

[Scan couverture]