Dis-moi mon beau caméléon, comment fais-tu pour changer de couleur ?

Mosaïques : DossiersScience

samedi 13 juin 2015

Après avoir vu les particularités de la langue et des yeux du caméléon, penchons-nous un peu sur sa capacité à changer rapidement de couleur. Contrairement à une idée reçue, cette propriété impressionnante ne lui sert pas à se camoufler, même si la couleur de base remplit ce rôle (variantes de marron pour les caméléons terrestres contre gammes de vert, de jaune ou de bleu pour les espèces arboricoles).

Dis-moi ta couleur et je te dirais comment tu te sens

Non, le changement de couleur correspond plus à un mode de communication. En modifiant l’aspect de sa peau, le caméléon informe son état d’humeur à ses congénères. Par exemple, le Caméléon Jackson (Chamaeleo jacksonii) se couvre de taches jaunes lorsqu’il est en colère et le Caméléon du Mont Lefo (Chamaeleo wiedersheimi) deviendra gris s’il a peur. D’autres facteurs interviennent également : le stress, la parade nuptiale, la maladie, la gestation, la luminosité et la température du milieu, etc. De plus, chaque espèce ne dispose que d’une gamme de couleurs liée à son milieu de vie privilégié. C’est pourquoi les chercheurs peuvent utiliser les robes des caméléons pour les identifier.

Comment modifier sa couleur ?

N’empêche que c’est toujours impressionnant à voir. Comment fait le caméléon pour changer de couleur ? Le secret réside dans la peau qui se structure en deux grandes parties : l’épiderme et le derme. Et chacune de ces parties contient plusieurs couches de cellules. Voyons tout ça.

L’épiderme regroupe trois couches, de l’extérieur vers l’intérieur :

  • La couche cornée. Elle est composée principalement de cellules mortes, les cornéocytes.
  • La couche de Malpighi (ou couche épineuse). Elle contient des kératinocytes, des cellules produisant la kératine qui confère à la peau sa dureté.
  • La couche germinative. Elle assure le renouvellement de l’épiderme via des divisions cellulaires.

Le derme se divise également en trois couches, contenant des cellules à pigments, les chromatophores.

  • Les lipophores. Présents dans la première couche, ils regroupent deux sortes : les xantophores (contiennent de la ptérine, un pigment jaune) et les éritrophores (contiennent de la caroténoïde, un pigment rouge).
  • Les iridophores. Ces chromatophores de la deuxième couche sont particuliers car ils ne possèdent pas de pigments mais des cristaux de guanine et de purine. Ceux-ci peuvent réfléchir la lumière et génèrent ainsi des couleurs bleues irisées.
  • Les mélanophores. Ce sont de grandes cellules avec de nombreuses ramifications, longues et dendritiques, qui se dirigent vers la surface de la peau. Ces chromatophores contiennent un pigment noir, la mélanine qui peut se déplacer dans la cellule.

La structure de la peau du caméléon

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Y’en a un paquet de couches et c’est leur superposition qui est à l’origine de la grande variété de couleurs visibles chez le caméléon. C’est comme la palette du peintre : imaginez toutes les combinaisons de couleur possible !

Qui veut jouer à cache-cache avec les mélanophores ?

Intéressons-nous un peu plus sur la troisième couche du derme, composée de mélanophores. Elle est responsable de la couleur brune et noire et permet de foncer la peau du camélélon. Comment ? Par le déplacement de la mélanine selon trois possibilités :

  1. Elle remonte vers le haut via les ramifications dendritiques. Elle se place alors au-dessus des autres chromatophores et les dissimule. La peau du caméléon paraît noire.
  2. Elle se répartie autour des iridophores qui seront alors cachés. Le caméléon a une couleur jaune-orange.
  3. Elle se place sous tous les autres cellules à pigments et se regroupent autour du noyau des mélanophores. Le caméléon est vert.

Le déplacement de la ménanine dans les mélanophores

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Bon, t’as compris le topo ? Ces mécanismes expliquent la possibilité aux caméléons d’obtenir une teinte plus ou moins sombre avec des teintes de couleurs différentes. Seulement, nous n’avons pas encore compris comment certains caméléons mâles arrivent à passer d’une couleur vive à un autre ton flamboyant. Ceci fera l’objet du prochain article de ce dossier. Patience, patience !

Un joli caméléon à dominante orange

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