Après avoir découvert et adoré La Horde du Contrevent d’Alain Damasio, je me suis précipité sur son autre roman, la Zone du Dehors. Et paf, voilà qu’il sort un recueil de dix nouvelles, Aucun souvenir assez solide, que j’ai aussitôt lu. C’est que chez Alain Damasio, le souffle de la liberté est impérieux, le verbe haut et fier, la langue se tord et se détord, fait des boucles, explose et s’éparpille, emportant le lecteur malgré lui dans un tourbillon d’idées et d’émotions.

La lecture n’est pas toujours facile, il faut suivre des nombreux jeux de mots, ses constructions et déconstructions des phrases. Mais derrière ce bel édifice, c’est une critique implacable de notre société toujours poussé vers davantage de technologie, de communication, de réseaux au détriment des relations humains, ou des humains tout simplement.

J’ai bien aimé mais j’avoue avoir moins accroché par rapport aux romans. Peut être à cause des récits plus courts qui ne me laissent pas le temps de plonger complètement. Peut être parce que l’auteur joue trop sur les phrases au détriment de l’histoire. Cependant, Aucun souvenir assez solide mérite d’être lu rien que pour la diversité et l’originalité des thèmes abordés.

[Scan couverture]

Pour la petite histoire, j’avais oublié le livre dans un bus alors que je n’avais pas fini toutes les nouvelles. Merci à Bécassineuh, ma cousineuh, de m’avoir prêté son exemplaire. Pour me rendre compte qu’au final, il ne me restait plus que la dernière nouvelle qui fait deux pages à peine (celle-ci qui donne son titre au recueil). Si j’avais su, je l’aurais terminé vite fait chez elle !