Non ? Pourtant, mon billet précédent, D’où vient l’effet attractif ou répulsif de la sueur ?, était bel et bien un poisson d’avril ! J’ai inventé les souris sans poils vivant dans les régions tropicales et capables de transpirer par la peau. Je ne sais pas du tout comment les souris évacuent leur excès de chaleur et même s’ils peuvent suer par la langue (comme les chiens) ou par une autre partie du corps. De même, le sudosexe est une substance issue de mon imagination. Comme quoi, faut pas toujours m’écouter mes petits enfantelets…

Je me suis inspiré de la controverse sur les phéromones humaines. Déjà, qu’est ce qu’une phéromone ? C’est une substance chimique odorante qui déclenche des réactions physiologiques ou comportementales entre les individus d’une même espèce. Elle est capable d’agir sur des grandes distances (plusieurs kilomètres) à des doses infinitésimales. Les phéromones sont émises par les insectes ainsi que quelques végétaux, mammifères et reptiles. Chez les mammifères et les reptiles, elles sont détectées par l’organe voméronasal, tandis que les insectes utilisent généralement leurs antennes.

[Source image : lien cassé]

L’organe voméronasal est situé sous la surface intérieure du nez et il est spécialisé dans la détection des phéromones. Or, cet organe est atrophié chez les humains et c’est là-dessus que porte la controverse entre deux écoles scientifiques: l’une indique que cet organe est malgré tout fonctionnel et l’autre affirme qu’il ne s’agit que d’un reliquat de l’évolution, au même titre que le coccyx (vestige d’une queue que possédaient les ancêtres des humains).

Je ne vais pas prendre position sur cette controverse mais il me semble important de ne pas confondre les phéromones avec les odeurs naturelles qui sont détectées par l’épithélium olfactif. Citons ce passage d’un article du CNRS, Phéromones humaines : un mythe ? :

[…] Les odeurs corporelles sont chimiquement complexes et variables d’un individu à l’autre. Elles portent des informations sur l’identité, l’état physiologique ou émotionnel. Les phéromones, elles, sont constituées d’un composé unique et commun à une espèce, et induisent des comportements automatiques et stéréotypés. […]

Plus intéressant encore, les phéromones sont des substances chimiques comparables aux hormones. Toutes les deux sont produites par une glande (ou un tissu) en réponse à un stimulus et agissent à distance. A la différence près qu’il s’agit d’une glande endocrine pour les hormones (insuline, adrénaline…) et d’une glande exocrine pour les phéromones. Les voies de transportent diffèrent également ainsi que les cibles :

• Par voie sanguine, et donc interne, pour les hormones qui agissent en se fixant sur des récepteurs spécifiques d’un organe ou d’un tissu dont elles régulent le fonctionnement.
• Par voie aérienne, et donc externe, pour les phéromones qui servent de messagers chimiques entre individus.

Alors, les marchands de parfum ont-ils encore une chance de faire fortune sans recourir au charlatanisme ? That is the question…

Les poissons d’avril…
– 2008 : Température et sang ne font pas bon ménage…
– 2009 : La régénération spectaculaire d’un cerveau humain !
– 2010 : Crabes bizarroïdes à l’île O