La microglie
Oligodendrocytes, cellules de Schwann, astrocytes, ependymocytes, ces différentes populations des cellules gliales que nous avons vu dans les articles précédents forment la macroglie. Aujourd’hui, nous aborderons les derniers cellules composant la « glie » : la microglie ou les cellules microgliales. Elles représentent 5 à 20% de la population gliale totale et elles sont de petites tailles d’où des grands difficultés pour les repérer dans le cerveau. Les cellules microgliales diffèrent de la macroglie par leur morphologie, leur fonction et leur origine.
Pendant très longtemps, le cerveau était considéré comme dépourvu de tout système immunitaire contre les agents infectieux. Seule une protection passive subsistait par la présence de la barrière hémato-encéphalique. Jusqu’au jour où les cellules microgliales furent découvertes courant 20e siècle. Mais ce n’est qu’à partir des années 90 que leur rôle de défense immunitaire fut révélé. Elles appartiennent à la lignée des macrophages, cellules capables de phagocytose (cellules mortes et des corps étrangers). Elles forment le premier barrage face à tous les éléments du « non-soi » dans tous les tissus de l’organisme. La microglie est une véritable sentinelle douée de mobilité. La survenue d’une lésion neuronale libère des substances chimiques, les chemokines, qui vont attirer les cellules microgliales. Ces dernières passeront de l’état passif à l’état actif : changement de forme (d’un aspect étoilé avec ramifications à un aspect amiboïde avec disparition des prolongements), prolifération et libération de facteurs solubles neurotoxiques. Principalement des facteurs pro-apoptotiques et pro-inflammatoire qui favorisent la mort cellulaire : ici, le neurone touché.
Ainsi, la microglie, activée par diverses atteintes du système nerveux central, libère bon nombre de molécules chimiques : anion superoxyde, radical hydroxyle (le plus toxique), peroxyde d’hydrogène, protéases, cytokine, etc. Autant d’éléments nécessaires à la survie du cerveau.
Paradoxalement, ce sont aussi des substances qui attaquent le système nerveux sous l’apparition de certains signaux ! Toutes ces molécules peuvent également aggraver les lésions en endommageant les membranes, les protéines et l’ADN (acide désoxyribonucléique) des neurones. La microglie entre alors dans un cercle vicieux où elle est suractivée : production intense et incontrôlée des facteurs neurotoxiques qui entretiennent les réactions inflammatoires. Les cellules microgliales participeraient donc à l’apparition de nombreuses maladies dégénératives. Amie ou ennemie ? Il est difficile de trancher d’où la nécessité de nombreuses études pour comprendre l’évolution des pathologies telles que la sclérose en plaque, la maladie d’Alzheimer…
Avis à ceux qui portent l’humain doté d’un corps parfait, nous renfermons en nous de nombreux éléments susceptibles aussi bien de nous guérir que de nous détruire en fonction du contexte. Curieux non ?
Plus de détails…
– Le système immunitaire du cerveau
– Cerveau et immunité
Dossier « les cellules gliales »
– Cellules gliales: les vilains petits canards
– Avant les cellules gliales, le neurone
– Myéline, oligodentrocytes et cellules de Schwann
– Les astrocytes
– Les ependymocytes ou cellules ependymaires
– La barrière hémato-encéphalique
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bonjour, concernant la possibilité d’induire une mort cellulaire neuronale:
« Paradoxalement, ce sont aussi des substances qui attaquent le système nerveux sous l’apparition de certains signaux ! »
Or, il existe un processus semblable chez les végétaux, une sorte de politique de la terre brûlée: si un virus arrive, on déclenche l’auto-destruction des cellules infectées, ce qui enraye la progression de la maladie.
c’est peut-être l’objectif ?
(oui, désolé je reviens sur cet article 7 ans après sa publication…)
Ah, merci pour ton retour, je ne savais pas pour les végétaux. Peut-être que c’est le même objectif, peut-être pas.
🙂