A 73 ans, Hayao Miyazaki se retire de la scène par l’intermédiaire de son dernier long-métrage, Le vent se lève qui raconte l’histoire d’un personnage réel, Jiro Horikoshi. Ce dernier est surtout connu pour être l’inventeur du fameux Zéro, l’avion kamikaze utilisé lors de l’attaque japonaise contre Pearl Harbor.

Cependant, ce film montre surtout un ingénieur en aéronautique qui avait un seul rêve : construire des beaux avions, à défaut de pouvoir les piloter à cause de sa forte myopie. Le contexte en a fait autrement avec le séisme de Kanto en 1923, la Grande Dépression, l’épidémie de tuberculose et l’entrée du Japon dans la seconde guerre mondiale. Ce fut une période assez troublée. Comment réaliser son rêve ? En travaillant pour l’armée qui est la seule à pouvoir financer et acheter des avions.

Jiro Horikoshi réalise également un autre rêve découvert sur le tard : se marier avec Nahoko, la femme de sa vie, atteinte de tuberculose. Malgré tout, ils veulent en savourer le moindre instant. La fin de leur relation n’est pas surprenante et reste émouvante. C’est la force du film : mêler la petite histoire (l’amour, l’amitié avec son collègue Honjo…) à la grande (militarisation et nationalisme du pays). L’autre force est la poésie toujours présente, notamment par les va-et-vient entre les rêves de Jiro Horikoshi et la réalité.

Pour ce dernier film, nous sommes loin du bestiaire fantastique même s’il est un peu évoqué dans les rêves de Jiro Horikoshi, enfant. Il est davantage empreint de nostalgie et surtout destiné aux adultes. Ce que j’ai bien aimé est l’évocation de la dualité de l’aviation via l’ingénieur. Il n’est pas tout à fait coupable, ni tout à fait innocent. Il sait l’utilisation qu’on fera de ses avions et ne peut s’empêcher d’aller toujours plus loin pour réaliser son rêve. Comment se comporter face à cette contradiction ?

Pour finir, j’ai été surpris par les nombreuses scènes où l’on voit les personnages fumer comme des pompiers. Sans encourager ni réprouver le tabac, ça fait du bien d’en voir de temps en temps, loin du climat extrémiste des « bien-pensants » qui voudraient décider à notre place de ce qui est bon ou pas. Hayao Miyazaki finit sa carrière en beauté.

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Synopsis
Inspiré par le fameux concepteur d’avions Giovanni Caproni, Jiro rêve de voler et de dessiner de magnifiques avions. Mais sa mauvaise vue l’empêche de devenir pilote, et il se fait engager dans le département aéronautique d’une importante entreprise d’ingénierie en 1927. Son génie l’impose rapidement comme l’un des plus grands ingénieurs du monde.