Le kama sutra des paresseux

Mosaïques : CogitationsScience

dimanche 1 avril 2012

Aujourd’hui s’achève la semaine Sexe et Dinosaure sur les dernières découvertes concernant leur libido. Quand certains s’y penchent fort sérieusement dessus, je préfère consacrer toute mon énergie à une des plus grands énigmes de tous les temps sur un bestiau mystérieux, bien plus étrange que les dinosaures : le paresseux. Non, je ne parle pas de Gaston Lagaffe mais bien de cet animal toujours suspendu dans les arbres, la tête à l’envers.


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Ne sont-ils pas trognons cette mère qui tient son petit sur son ventre tel un hamac ? Et bien figurez vous que nous avons peu d’informations sur leur mode d’accouplement. Autrement dit : comment ils font pour baiser sans se casser la gueule ? Certains te pondent un article fort savant sur les espèces actuelles des paresseux et sur leurs ancêtres disparus ou encore d’autres adorent poster des photos touchantes qui font craquer n’importe quel cœur sensible.

Bébé paresseux
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Mais bernique pour connaître les détails croustillants de la reproduction des paresseux ! La censure frapperait-elle à nouveau pour éviter d’effaroucher nos mœurs décentes ? Non, la raison est très simple : il est difficile d’observer les paresseux dans leur habitat naturel, en particulier durant la période des amours. De plus, il est très rare que des paresseux se reproduisent en captivité. Voici quelques maigres informations que j’ai pu glaner ici et là :

  • Les femelles se reproduisent dès l’âge de 3 ans contre 4 ou 5 ans pour les mâles.
  • L’accouplement et la naissance ont lieu dans les arbres.
  • Le petit vient au monde la tête la première. Il pèse entre 300 et 400g .
  • Chaque accouplement donne un seul petit par an. Il s’accroche au ventre de sa mère pendant 6 à 9 mois avant d’être autonome.
  • La mère et son unique petit constituent la seule association durable de deux paresseux.

Mais rien sur la position d’accouplement des paresseux dans les arbres. Plusieurs hypothèses ont été avancées : comme la plupart des mammifères, le coït se ferait par derrière, le mâle par-dessus la femelle. Soit la femelle plie ses bras pour s’insérer entre ceux du mâle et l’affaire est faite. Mais il a été démontré que la femelle a du jus de navet dans les muscles et elle n’est pas capable de fournir un tel effort durant l’accouplement. Soit le mâle a des pattes plus longues pour s’avancer sournoisement sous la femelle. Mais là encore, les données anatomiques ne montrent pas de différence significative entre les mâles et les femelles sur la longueur des pattes.

Autre hypothèse : l’accouplement se fait ventre contre ventre, dans la position du missionnaire. Mais cela signifie que la femelle doit se loger entre les bras de son partenaire et donc lâcher sa branche. Une telle acrobatie n’est pas envisageable, sans compter les blessures faites par ses longues griffes sur le dos du mâle. Pas fou le mec !

Troisième hypothèse : le coït se fait dos par dos, un peu comme les gendarmes rouges. Cependant, cette position nécessite une adaptation anatomique des organes génitaux : le pénis doit aller vers l’arrière et non vers l’avant comme c’est le cas habituellement et le vagin devrait être orienté vers le bas pour faciliter la pénétration. Rien de tel n’a été observé jusqu’à maintenant.

Alors quoi, l’énigme reste entière ? Que nenni, c’est là qu’intervient mon ami spécialiste des paresseux (et notoire coureur des jupons) : le professeur Pigritia. Il a fait une remarque très judicieuse : le paresseux est connu pour sa lenteur. En effet, il se déplace à une vitesse comprise entre 0,5 et 1,5 km/h, pire qu’un escargot ! Dans cette optique, comment imaginer que le mâle puisse réaliser des mouvements rapides et répétés comme des coups de boutoir ? Le professeur a alors eu l’idée (et le courage) de grimper aux arbres. Après quelques mois de recherche acharnée, il découvre LE filon : une substance gluante collée sur le tronc d’un arbre qui, après analyse, se révèle une poche contenant des millions de spermatozoïdes issus d’un paresseux. BINGO, l’affaire est résolue !

Hein, quoi, comment ? Décidément, ces bestiaux portent bien leur nom, ils ne se font pas chier. Le mâle pousse des cris plaintifs et sécrète des odeurs musquées pour attirer la femelle. Le temps qu’elle arrive dans les parages, le mâle se tape une petite branlette sur la branche où il est suspendu et finit par secréter une poche gluante qu’il dépose sur le tronc puis il s’en va car solitaire il était et solitaire il reste. Quand la femelle finit par arriver sur les lieux, guidée par l’odeur, elle découvre la poche et là, ni une, ni deux, elle colle son croupion dessus et aspire le contenu via les muscles de son vagin. Ces deux étapes prennent du temps mais ils ne sont pas pressés de toute façon.

Si l’on peut regretter le manque d’amour intense et de luttes passionnés, au fond ce n’est pas très étonnant vu leur mode de vie. A quand la prochaine surprise dont la Nature a le secret ?

Trop gros pour tomber dans le panneau si j’en crois les commentaires ? Eh oui, c’était un poisson d’avril et gare à ceux qui se sont fait avoir car Paresse de l’esprit égal poisson d’avril, hi hi ! Soyez plus vigilant l’année prochaine si ce n’est déjà fait.

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4 Pierrot ont pris leur plume. Et toi ?

  1. Joli Poisson?

    dimanche 1 avril 2012 à 15 h 18 min
  2. Excellent article! J’ai moi même suivi avec attention les travaux du professeur Pigritia, un homme brillant mais parfois soporifique. Je suis par ailleurs étonné que ce mode de reproduction (poche de spermatozoïdes) se rapproche tant de celui de certains… poissons.

    dimanche 1 avril 2012 à 15 h 26 min
  3. Corinne

    Ah mais qu’ont-ils tous ces pierrots à parler de poisson. Je viens quand même de lire un article sur l’accouplement inouï des paresseux non ? Ou alors j’ai raté quelque chose… Ouarf !!!

    dimanche 1 avril 2012 à 18 h 34 min
  4. Sirtin

    Et oui, c’était bel et bien un (joli) poisson d’avril !
    😀

    Pour info, « Pigritia » signifie en latin « Paresse ».
    😉

    mardi 3 avril 2012 à 17 h 17 min

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