Quel rapport entre sciences et comics, radioactivité et génétique ?

Mosaïques : CogitationsScience

jeudi 5 août 2010

Mon billet est en réalité une réaction à l’article de Enro sur les surprises de l’histoire des sciences. Enro faisait part de son étonnement concernant l’historique de la génétique où dans les années 50, des chercheurs se sont penchés sur les mutations chromosomiques induites par les radiations, alors que même la structure de l’ADN (acide désoxyribonucléique) était en passe d’être élucidée. je retiens surtout sa dernière phrase :

C’est ainsi qu’une partie de la génétique a été influencée par la physique nucléaire et les questions de radiation !

Or, j’ai beaucoup lu les comics quand j’étais petit grâce à une impressionnante collection d’un de mes cousins (il se reconnaîtra). En lisant cette phrase, j’ai tout de suite pensé aux origines des pouvoirs des super-héros qui viennent pour beaucoup de la radioactivité. Hulk fait son apparition suite à une exposition aux rayons gamma causés par une explosion nucléaire. Spiderman le devient grâce à une morsure d’une araignée radioactive, les quatre fantastiques découvrent leurs pouvoirs après avoir été transpercés de rayons cosmiques lors d’un voyage spatiale, etc.

Hulk

[Source image : lien cassé]

Spiderman

[Source image]

Les 4 fantastiques

[Source image]

Cette relation entre supers pouvoirs et la radioactivité ne se limite pas aux BD comme le fait remarquer Enro en prenant pour exemple le célèbre ouvrage, L’homme qui rétrécit de Richard Matheson (1956). Comment ? En traversant un « brouillard radioactif ». J’ai toujours été persuadé que nos BD et nos ouvrages ne sont qu’un reflet des connaissances et des préoccupations d’une société à une époque donnée. Comme par hasard, les années 50 sont considérés comme l’âge d’or de la physique avec le début de la maîtrise du nucléaire. En parallèle, naissent les comics qui abordent justement la radioactivité selon un point de vue qui pourrait paraître naïf mais au fond, ce n’est pas tellement différent de maintenant.

Bref, pendant que les chercheurs se penchent sur les mutations génétiques induites par les radiations, Stan Lee et d’autres auteurs créent des mutants, futur évolution de l’humanité. Pendant ce temps, la biologie connaîtra progressivement une profonde révolution avec la découverte de la structure de l’ADN et une meilleur connaissance de l’hérédité. Résultat, nous balançons de l’ADN à toutes les sauces, dans les BD, les films, les ouvrages et même la politique. Après l’ADN, arrivent les neurosciences qui constituent la nouvelle tendance avec la fascination exercée sur le cerveau. Et encore après ? L’histoire se répète sous une nouvelle forme, la science évolue et avec elle, les représentations « romanesques » du peuple.

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4 Pierrot ont pris leur plume. Et toi ?

  1. C’est pas mal comme analyse. Moi aussi j’étais stupéfait de voir à quel point les adaptations cinéma des comics de mon enfance remplaçaient allégrement les mutations causées par la radioactivité, par celles de produits transgéniques… Même Hulk, dans le film d’Ang Lee, bien qu’irradié par les rayons gammas, ne fait qu’exprimer son potentiel dû à des mutations génétiques induites par son vilain papa.
    La génération suivante sera celle des nanophobies, peut être…

    jeudi 5 août 2010 à 23 h 24 min
  2. Sirtin

    Oui, tout à fait pour l’adaptation de Hulk par Ang Lee ! Ou encore les films sur les X-men qui expliquent leurs pouvoirs par des mutations génétiques car ils sont la prochaine étape de l’évolution humaine alors que ce n’était pas explicite dans les comics.

    Je pense aussi à l’excellent film Inception qui n’a pu s’empêcher de broder sur les régions inexplorées du cerveau (idée fausse et néanmoins populaire) et exploitées au mieux durant les rêves. No comment…

    Quant aux nanotechnologies, c’est déjà le cas avec La Proie de Michael Crichton et, dans une certaine mesure, Le voyage fantastique de Isaac Asimov. Bon, ce n’est pas vraiment de la nanotechnologie mais l’idée de miniaturisation est déjà lancée avec la capacité d’agir au sein même du corps humain.
    😉

    vendredi 6 août 2010 à 9 h 38 min
  3. Le problème des super-héros, quand même, c’est que s’ils respectent certaines règles de l’évolution et de la mutagenèse, ils ont un peu tendance à violer aussi les lois de la physique !

    mardi 10 août 2010 à 16 h 50 min
  4. Sirtin

    Oui sinon ils n’attiraient pas autant de lecteurs assoiffés de super-pouvoir ! D’ailleurs, quelques ouvrages existent sur la relation entre super-pouvoirs et science : SF, super-héros et science: incompatibilité ?

    mardi 10 août 2010 à 22 h 07 min

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