Caca : il est partout ! (5)

Mosaïques : DossiersScience

mardi 12 février 2008

Ahahahahah, je vois déjà vos gueules d’enterrements pour les trous du cul et vos mines réjouies pour les trous de balle. Vous croyez en avoir fini avec ce sujet ? Que nenni, il est temps de replonger dans la merde jusqu’au cou. Peut être que vous me trouvez dingue d’en parler en permanence ? Peut être est ce ma période pipi-caca ? Au moins, je ne suis pas le seul et c’est fou de constater à quel point…

le caca est partout !

Nous allons aborder les différentes relations tissées entre la merde, humaine ou animale, et :

La science

Les articles précédents vous ont renseigné sur la composition, la définition et les étapes de formation du caca. Sachant tout cela, vous pouvez en déduire que l’analyse d’excréments apporte des renseignements précieux sur le mode alimentaire de l’animal (humain compris). Nous pouvons aller plus loin. Certains chercheurs prélèvent l’ADN (acide désoxyribonucléique) des excréments de chimpanzé. Son analyse permettra peut être de découvrir l’origine et l’évolution du VIH (virus de l’immunodéficience humaine). Des connaissances nécessaires pour l’amélioration des traitements actuels et, à long terme, concrétiser l’espoir d’un vaccin efficace contre l’épidémie. D’autres vont chercher l’ADN issu de la merde des éléphants pour déterminer leur nombre (les bestiaux, par les cacas) au Cambodge.

N’oublions pas les coprolithes ou merde fossilisée dont l’étude remonte à 1829. Ils sont les traces de vie des dinosaures et leur contenu délivre des renseignements précieux sur l’histoire de la vie, notamment de la chaîne alimentaire. Qui mangeait quoi ? Ainsi, la découverte en Inde des graminées dans des coprolithes de dinosaures herbivores a permis de savoir que ces plantes sont apparus bien plus tôt que nous le pensions. Dernier exemple : l’existence du célèbre Tyrannosaure Rex est prouvé par des fossiles exhumées. Os, squelettes et… déjections. Dont celle découverte, en 1995, d’une masse gris-blanc, long d’une cinquantaine de centimètres et pesant plus de sept kilos ! Des mensurations impressionnantes qui rendraient plus d’un jaloux… Ce seraient les plus grosses chiures connues laissées par un carnivore, vivant ou disparu.

L’art

Le plus connu est Pierre Manzoni. Du moins ses boîtes de conserve remplies de merde.

Son père, industriel d’une fabrique de viandes en conserves du nom de « Manzotini », le traite d’artiste de merde lors d’une dispute. Piqué au vif par les propos de son paternel, Manzoni le prend au mot et défèque dans 90 boîtes de conserves sous le titre de Merda d’artistaMerde d’artisteArtist’s Shit.

C’était en 1961. Le prix actuel aux enchère est de l’ordre de 30.000€. Un caca qui vaut son pesant d’or. La question que tout le monde se pose est : a-t-il vraiment chié dans ces boîtes ? Comment pouvons être sûrs que ce n’est pas l’arnaque de tous les temps ? Qui a osé ouvrir les boîtes ? Pour le savoir, lisez ces anecdotes surprenantes !

Des expositions se sont également déroulées, parfois à la limite de la science et de l’art:

  • Crad’Expo qui s’est passé à la cité des Sciences, à Paris du 17 mai au 26 août 2007. Les visiteurs pénètrent dans une bouche béante et visitent l’intérieur du corps humain, dans les méandres de tout ce qui est crade : les pieds qui puent, les aisselles qui schlinguent, les crottes de nez verts et dégoulinantes, les rots… Tout est expliqué en détail. Le succès fut au rendez vous ! Les enfants pouvaient se défouler et apprendre dans la joie. Accompagnés de leurs parents qui, sous prétexte de les encadrer, prenaient un plaisir malin et secret. Je regrette d’avoir raté cette exposition. Heureusement qu’il est possible de se rattraper et d’avoir un aperçu avec le site officiel.

  • Cloaca est une machine qui fabrique… de la merde ! Elle reproduit les différentes étapes de la digestion humaine. Des aliments sont insérés dans une extrémité pour obtenir le résultat suivant: des bels étrons. Même odeur, même taille et même couleur. Une exposition, jusqu’en janvier 2008 au Luxembourg, réunissait les huit versions de Cloaca. Là encore je l’ai raté ! L’intérêt scientifique est présent car, par cette machine, il est possible de simuler différentes paramètres et donc mieux comprendre les mécanismes de plusieurs organes. Cependant, Cloaca relève davantage de l’art dans le sens qu’elle ne sert à rien. Juste à provoquer le public. Son absurdité est renforcée par le sérieux affiché. La machine fonctionne bel et bien, les techniques sont poussées mais elle n’a pas pour vocation de servir la science ou des industriels soucieux de savoir l’impact de leurs produits. Le non-sens domine et rien que pour ça, je rends hommage à Cloaca.

La litterature

Voici un domaine qui recèle à foison de la merde en veux tu, de la merde en voilà ! Sous toutes les formes, sous toutes les couleurs, sous tous les angles, elle est abordée. Décrite. Analysée. La palme en revient à la littérature enfantine puisqu’il est connu que tous les enfants connaissent leur période pipi-caca. Une période qui peut perdure chez beaucoup d’adultes… Sans nul conteste, voici mon préféré : De la petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête.

Un joyau d’humour. Des textes simples, un graphisme simple. Le message est concis, direct. Gare à la rate dilatée ! N’oublions pas les autres : Caca boudin, A chacun sa crotte, etc. Surtout, n’allez pas croire que le caca est l’apanage de la jeunesse ! Des auteurs renommés ne sont pas en reste. Citons essentiellement Rimbaud et ses deux poèmes provocants :

L’Angelot maudit
Toits bleuâtres et portes blanches
Comme en de nocturnes dimanches,

Au bout de la ville, sans bruit
La Rue est blanche, et c’est la nuit.

La Rue a des maisons étranges
Avec des persiennes d’Anges.

Mais, vers une borne, voici
Accourir, mauvais et transi,

Un noir Angelot qui titube,
Ayant trop mangé de jujube.

Il fait caca : puis disparaît :
Mais son caca maudit paraît,

Sous la lune sainte qui vaque,
De sang sale un léger cloaque !

Sonnet du Trou du Cul
Obscur et froncé comme un œillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encor d’amour qui suit la fuite douce
Des Fesses blanches jusqu’au cœur de son ourlet

Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous le vent cruel qui les repousse,
À travers de petits caillots de marne rousse
Pour s’aller perdre où la pente les appelait.

Mon Rêve s’aboucha souvent à sa ventouse ;
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.

C’est l’olive pâmée, et la flûte câline ;
C’est le tube où descend la céleste praline :
Chanaan féminin dans les moiteurs enclos !

Ou encore, ces paroles bouleversantes :

Quand je te dis que je t’aime,
Tu dis qu’chuis trop jeune pour toi
Et qu’une gamine de mon âge,
Ça fait encore pipi, caca

Quand j’parle du smurf à mon père,
il me scratche sur les doigts
Pour le rap, y’a rien à faire,
Il trouve ça pipi caca

Pipiiii Cacaaaa
Pipiiii Cacaaaa
Pipiiii Cacaaaa
Pipi pipi pipi pipi pi

Quand j’pique les bulles à mon frère,
Qu’a cinq ans de plus que moi
Il me traite de pisseuse,
Ras le bol, pipi caca

Les mercredis, c’est ma veine,
J’m’occupe du petit cousin
Pour parler il se démène,
Son nom c’est caca boudin

Pipiiii Cacaaaa
Pipiiii Cacaaaa
Pipiiii Cacaaaa
Pipi pipi pipi pipi pi

Lalalala lalalala Lalala
Lalalala lalalala Lalala
Lalalala lalalala Lalala

Fesse brune ou fesse blonde
Qu’importe la couleur de peau
Si tous les enfants du monde
Pouvaient se donner le pot

Pipiiii Cacaaaa
Pipiiii Cacaaaa
Pipiiii Cacaaaa
Pipi pipi pipi pipi pi

Lalalala lalalala Lalala
Lalalala lalalala Lalala
Lalalala lalalala Lalala

Pipiiii Cacaaaa
Pipiiii Cacaaaa
Pipiiii Cacaaaa
Pipi pipi pipi pipi pi

Lalalala lalalala Lalala
Lalalala lalalala Lalala
Lalalala lalalala Lalala

Je pourrais citer à loisirs. Je me contenterais de ce dernier exemple : le livre de Philip K. Dick A rebrousse tempsLe cours du temps s’est inversé sur terre. Les morts se réveillent dans leurs tombes, rajeunissent, et finissent par réintégrer une matrice maternelle. L’écrivain se plaît à prendre en contre-pied le tabou présent dans maints cultures : la défécation. Dans le livre, l’acte asocial réside dans la déglutition ou alimentation à l’envers… L’acte social serait la prise de matières fécales, soit une défécation inversée. Un bel renversement de perspective, non ?

Pour conclure, je vous invite à faire un tour dans la machine à caca ! Le site est provocateur, amusant, dynamique. Outre l’aspect esthétique, il est essentiel de comprendre l’aspect de notre p’tit caca en fonction de nos habitudes alimentaires. Je n’en dis pas plus…

Le caca est un domaine vaste à lui seul. Je me suis contenté de cinq façon d’aborder le sujet, en multipliant les angles d’attaque. J’espère que, par mes articles, j’ai pu apporter un autre regard et une réflexion utile sur la merde, cette noble matière. Que nous soyons cacaphile ou cacaphobe, nous ne pouvons échapper à ce constat : la merde est le signe absolu de l’égalité ! Pauvres, riches, noirs, blancs, grands, petits, gros, maigres, cultivés, incultes, intelligents, idiots, puissants, faibles… Tous chient pareil ! Tous produisent la même matière fécale.

Enfin, je souhaite vivement que tu comprennes aux tréfonds de ton cul que:

LE CACA EST ESSENTIEL POUR LA VIE !!

Dossier: « Caca »
Caca: définition et composition (1)
Caca: mais par où ça sort ? (2)
Caca: y a-t-il une vie avant ? (3)
Caca: y a-t-il une vie après ? (4)
Caca : ça coule ou ça flotte ? (6)
Caca : tout sur la couleur (7)

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2 Pierrot ont pris leur plume. Et toi ?

  1. Lorette

    Et la crème aux marrons (que tu aimes tant) fait-elle faire plus caca que d’habitude ? :p

    samedi 16 février 2008 à 9 h 34 min
  2. Je n’en sais rien vu qu’ils ont quasiment la même couleur. Pas la même composition je te rassure !
    C’est une bonne question qu’il faudrait creuser.
    😉

    dimanche 17 février 2008 à 12 h 18 min

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