Depuis la sortie de mon ticul, je découvre un nouvel univers impitoyable. Non, je ne parle pas du mioche en lui-même, ça va merci mais de son entourage. Toujours prêt à donner un conseil, délivrer le bon mot, prescrire le remède miracle, conseiller LA méthode pour le coucher, le stimuler ou je ne sais quoi d’autre. C’est là que l’expression l’enfer est pavé de bonnes intentions prend réellement tout son sens.

Bon, ce n’est pas systématique heureusement. N’empêche que devant cette avalanche d’informations, le plus souvent contradictoires entre-elles, il faut arriver à séparer le bon grain de l’ivraie et garder son bon sens, sa rigueur scientifique. Je pourrais donner moult exemples mais celui des poussées dentaires cristallise à merveille les croyances qui se transmettent de génération en génération. Alors, pour faire court, quitte à heurter des convictions profondes, voici la liste des remèdes qui ne reposent sur aucune base scientifique et qui n’ont pas fait preuve d’une réelle efficacité supérieure à l’effet placebo :

• Les gels anesthésiants de type Dolodent.
• Les médicaments homéopathiques.
• Les légumes ou fruits crus sortis du frigo.
• Percer la gencive pour aider la dent de l’enfant à sortir (quelle horreur !).
• Placer de l’aspirine sur les gencives de l’enfant.
• Frotter les gencives de l’enfant avec de l’alcool.
• Utiliser un collier d’ambre de dentition.

Mais alors, bordel, que reste-t-il ?! Il n’y pas grand chose à faire si ce n’est faire un maximum d’effet placebo pour soulager l’enfant et l’aider à passer ce cap parfois difficile. Voici la liste des possibilités :

• Des câlins et encore des câlins.
• Garder une présence calme et réconfortante (plus facile à dire qu’à faire avec les crevés par les cris du marmot).
• Essuyer son visage avec un linge propre pour prévenir les irritations dues à la salive.
• Proposez un anneau de dentition préalablement réfrigéré et propre pour qu’il puisse le mordiller.
• Donner des plats froids adaptés à son âge (compotes ou yaourts par exemple).

Ces informations sont disponibles plus en détail sur le site d’Ameli : Poussées dentaires, que faire soi-même pour soulager son nourrisson ? J’en profite pour rajouter une autre solution : lui administrer du doliprane en pipette : radical !

Sauf que ! D’après le site charlatans.info, même cette solution relèverait davantage d’un effet placebo que d’une réelle action significative dû au médicament. Là, je suis dubitatif tout en gardant à l’esprit la possibilité que ce fait prend à rebrousse-poil ma « croyance » sur les médicaments. L’article ci-dessous est très intéressant car il met en perspectives d’un point de vue historique les croyances autour des poussées dentaires, du temps où la mortalité infantile était encore élevée. Cependant, je trouve qu’il minimise trop les douleurs dentaires. A vous de faire votre avis.

Les poussées dentaires : mythes et faits

Pour terminer ce billet axé sur la rigueur scientifique appliqué à l’éducation des enfants, il ne s’agit pas de vous dire quoi faire. Loin de moi l’idée de participer à la cacophonie des « bons conseils » ! Mais de vous fournir deux sources d’informations que je consulte régulièrement pour trois raisons : elles font appel au bon sens, elles reposes sur des études sérieuses et rigoureuses, elles vous laissent la liberté de choisir le mode d’élevage, pardon d’éducation du nourrisson.

Naître et grandir

Une vraie mine d’informations d’origine canadienne qui repose sur une équipe scientifique. Le must ! Toutes les étapes du développement sont détaillées dans chaque domaine et nous découvrons en plus des approches inédites sur la diversification alimentaire par exemple.

Les vendredis intellos

Des contributeurs et des contributrices, parents ou non, experts ou non, partagent sans complexe ni prétention, dans le respect du point de vue de chacun, leurs lectures du moment sur l’éducation, la parentalité et plus généralement l’enfance. C’est un vrai vivier d’échanges de points de vue divers sur des thématiques très variés. L’idéal pour découvrir d’autres approches pour enrichir la vôtre.

Alors, plus d’excuses ! Face à votre manipulateur hors pair, ce faux cul d’amour et son regard d’ange qui tue, et surtout face à votre entourage, gardez la tête froide, le cœur chaud et la cervelle remplie. La voie finira par se dégager, méandre par méandre même si elle ne sera jamais droite (ouah, comment je parle !).