Visite d’un centre industriel de stockage géologique

Mosaïques : DossiersScience

mardi 20 mai 2014

Par un beau matin, au milieu des gazouillis des piafs, j’apprends que le C@fé des science a été invité par l’ANDRA à visiter le laboratoire souterrain de Bure (à l’est de la France, à la limite de la Meuse et la Haute-Marne). Je ne pouvais rater cette occasion et j’y fonce en compagnie d’autres blogueurs : Sweet random Science, Science de comptoir, Podcast Science, La science pour tous et Dr Goulu. Voici le compte-rendu de cet événement qui s’est déroulé du vendredi 16 au samedi 17 mai.

Pour rappel, l’ANDRA est chargée de la gestion à long terme des déchets radioactifs produits en France. Il s’agit d’une entité indépendante des producteurs de déchets (EDF, AREVA…) et placée sous la tutelle des ministres chargés respectivement de l’énergie, de la recherche et de l’environnement. C’est elle qui gère, entre-autres, le laboratoire souterrain de Bure. Depuis 2000, son rôle est d’observer et d’expérimenter la faisabilité d’un stockage en profondeur (- 500 mètres) des déchets radioactifs à haute et moyenne activité, sur une période de milliers d’années.

Ce laboratoire souterrain se compose :

  • d’installations en surface (locaux administratifs, ateliers, laboratoires et bâtiment d’accueil du public).
  • de deux puits d’accès de 4 et 5 mètres de diamètre.
  • de plus de 1400 mètres de galeries souterraines exploitées à 445 et 490 mètres de profondeur.

Plan du laboratoire souterrain

[Source image]

Architecture des galeries du laboratoire

[Source image]

C’est là-dedans que, hardis explorateurs, nous allions découvrir les coulisses en compagnie de l’équipe presse et communication de l’ANDRA. Pour commencer, je me fais beau en mettant mes plus belles chaussettes tandis qu’Alan, du Podcast Science, a apporté un stock non négligeable de chocolats pour tenir la route.

Les chaussettes de l’Arlequin

La route du chocolat

Une fois arrivé sur place après 4h de car depuis Paris, il est 23h. Qu’importe pour les intrépides scientifiques ! Une fois les inscriptions faites et les procédures de sécurité assimilées, il est temps de se préparer : gilet d’un orange vif, casque de chantier avec lampe frontale, grosse bottes en caoutchouc, réserve d’oxygène en cas d’incendie et téléphone de géolocalisation souterraine. Quel admirable look nous avions ! Hop, il est temps de prendre l’ascenseur pour aller jusqu’au fond.

Vue du puits d’accès depuis le bas

Le groupe des canards

Suivons le guide à travers la dédale de galerie. Il nous explique en détails les recherches menées dans différentes sections. Citons en vrac : le type de revêtement des tunnels (dur ou souple), comment creuser en minimisant la propagation des fissures, limiter la chaleur des déchets ou leur contact avec l’eau, etc, etc.

Ne perdez pas le guide de vue !

La première photo, en noir et blanc, montre une des galeries. On dirait que c’est propre, bien rangé. Mais en réalité, c’est brut de coffrage. On voit la roche à nue, nécessaire pour mener des expériences dessus, et du matériel qui traîne ici et là. Cela évoque plus une mine en exploitation qu’un laboratoire avec des chercheurs en blouse blanche.

Galerie en noir et blanc

Galerie en couleurs

Les déchets radioactifs seront entreposés à partir des galeries (ce point fera l’objet d’un second article). Depuis une dizaine d’années, des capteurs en tout genre tentent de mieux comprendre les propriétés de la roche (une sorte d’argile imperméable) et de prévoir son évolution dans le temps. Voici un exemple d’une section bardée de capteurs avec des fils de partout.

Des fils à gogo

Les déchets de moyenne activité seront stockés dans des galeries tandis que les déchets de haute activité seront placés dans des alvéoles situées dans des zones distinctes. Des galeries, non remplies de déchets, permettront d’accéder à ces deux types d’alvéoles de stockage. Ainsi, deux types de déchets radioactifs connaîtront des traitements différents afin de garantir au mieux leur protection dans le temps.

Vue de l’entrée d’une alvéole

Intérieur d’une alvéole

La visite se termine, il est 2h du matin. Il est temps de se coucher avant d’en remettre une couche le samedi matin avec la visite de l’exposition permanente de l’espace technologie. Cette fois-ci, en surface. Cela permet de mieux visualiser les dispositifs technologiques mis en place ainsi que les tests réalisés en grandeur nature. Le plus impressionnant est la vidéo montrant la chute d’un conteneur en béton d’une hauteur de 6 mètres ! Cette expérience vise à tester la solidité du colis et en prévoir les dégâts qui peuvent survenir en cas de mauvaise manipulation.

Fin de la visite

Je n’ai pu m’empêcher de faire acte de vandalisme en griffonnant « C@fé des sciences » sur un mur d’une galerie du laboratoire. Voici la postérité atteinte sur un million d’années ! Qui s’en souviendra alors ? L’humanité existera-t-elle toujours ?

Vu le sujet sensible, je craignais que la visite soit formelle avec langue de bois. J’avais donc préparé mes questions en conséquence. Puis, j’ai eu la surprise d’assister à des discussions franches. Je remercie donc l’équipe presse et communication de l’ANDRA pour leur accompagnement et leur disponibilité. Ainsi que toute la bande pour leur joyeuse humeur. Je ne regrette pas d’être venu. Pour finir, j’ai été impressionné par la quantité des recherches menées dans des disciplines transversales : géologie, biodiversité, physique, minier et bien d’autres que j’oublie !

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2 Pierrot ont pris leur plume. Et toi ?

  1. Ton Beauf

    Bel exposé => 20/20 à Sirtin 😎

    (Mais y a eu des farceurs pendant le voyage de retour ! 😉 )

    mardi 20 mai 2014 à 17 h 19 min
  2. Sirtin

    Et oui, tous des blagueurs ces blogueurs !
    😉

    mercredi 21 mai 2014 à 9 h 48 min

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