Qui connaît le chat-ours ?

Mosaïques : FocusScience

dimanche 17 novembre 2013

J’ai reçu une carte postale de la ménagerie du Jardin des Plantes de Paris avec l’inscription La ménagerie du Jardin des Plantes. Une autre façon de se relaxer. Elle représente un drôle d’animal vautré sur le ventre sur une poutre en bois, les pattes ballants de part et d’autre. On dirait un paresseux mais ce n’est pas ça. On dirait aussi un petit ours mais ce n’est pas ça aussi. Mais c’est quoi ce bestiau ?


[Scan carte postale]

Je retourne la carte et je vois le nom de l’animal : « Binturong » ou « Arctictis binturong ». Alors là, je ne connais pas du tout et ce n’est pas faute d’avoir dévoré les numéros du magazine Image Doc. En fait, c’est un petit animal solitaire au poil noir hirsute, également appelé « chat-ours ». Il se trouve en Asie (Birmanie, Vietnam, Thaïlande, Indochine et Philippines) et vit dans les grandes forêts tropicales. Il mesure entre 65 et 120 cm et sa queue est presque aussi longue (55 à 90 cm de long). Son poids varie entre 9 et 14 kg. Son espérance de vie est de 10 ans dans la nature contre une vingtaine d’années en captivité.

C’est un très bon grimpeur et il vit au sommet des arbres dans lesquels ils se déplacent avec facilité. Ils sont d’ailleurs les seuls « carnivores » à posséder une queue préhensile qu’ils enroulent autour des branches et des troncs pour se déplacer. Cependant, il n’est pas forcément à l’aise au sol où il préfère sautiller plutôt que de marcher. Bien que faisant partie de l’ordre des carnivores (classement effectué par rapport à la dentition), le chat-ours mange principalement des fruits et des plantes. Parfois il chasse des oiseaux ou des petits rongeurs mais cela ne constitue qu’une part mineure dans son alimentation. Les femmes mettent bas 2 à 3 petits dans une cavité d’arbre. Mais il peut y en avoir jusqu’à 6. La gestation durerait à peu près trois mois. Les petits naissent nus et aveugles, ils sont sevrés vers 2 mois et demi et ils sortent du nid.

Et voilà, c’est tout ce que j’ai pu récolter comme informations. Le binturong reste mal connu du fait de son mode de vie très discret. A la fois nocturne et arboricole, il est difficile à observer. Cependant, cet animal a la particularité de se laisser apprivoiser facilement et il est presque aussi affectueux qu’un chien. Cette faculté est à l’origine de la prolifération de l’espèce en captivité. Mais méfiance envers son humeur versatile ! Une fois apeuré ou en colère, il peut se muer en une véritable furie. Ses morsures sont par ailleurs profondes et douloureuses. Voici un binturong en colère. Sacrée denture non ?


[Source image]

Pour finir, voici une petite vidéo montrant un Ours Malais et un Binturong au Zoo de Saint-Martin la Plaine (département la Loire). Avec sous-titrage siouplait ! Alors, merci qui ? Merci Bibi !

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6 Pierrot ont pris leur plume. Et toi ?

  1. Maître Yoda

    Hello,

    Une question par rapport à la classification des espèces.

    On classe les animaux carnivores par sa dentition mais cet animal est surtout omnivore. Cela ne remet pas en question la manière de classer les espèces ?

    Pourquoi ne pas classer en fonction ce qu’il mange ?

    lundi 18 novembre 2013 à 13 h 23 min
  2. Sirtin

    Bonne question, je me renseigne !
    😀

    PS : Je laisse la parole à Taupo qui connaît mieux le sujet que moi.

    mardi 19 novembre 2013 à 11 h 57 min
  3. C’est une bonne question qui montre encore les vestiges des classifications avec ‘clés d’identifications’ où l’on réalise des tris rapides en ne prenant comme critère de discrimination qu’un ou deux caractères visibles. C’est en fait une méthode pour retrouver rapidement une espèce, mais pas du tout la méthode réalisée pour établir les relations de parentés entre espèces.

    De nos jours on réalise des classifications des espèces en prenant une myriade de caractères, souvent moléculaires pour les espèces vivantes, et à l’aide de méthodes statistiques diverses (maximum de parcimonie, de vraisemblance, bayesienne) on établit quel peut être l’arbre le plus robuste représentant les relations de parentés entre les espèces étudiées.

    Ce n’est qu’à posteriori, une fois qu’on a établi ces relations, qu’on peut se demander quelles sont les caractères qui constituent les innovations évolutives d’une lignée (ce qu’on appelle des synapomorphies, c’est à dire des caractères dérivés partagés par un groupe d’espèces). Par exemple, une fois les relations de parentés des vertébrés établies, on a pu remarquer qu’un groupe de vertébrés semblaient tous avoir 4 membres chiridiens (Rira bien richidien l’dernier !). On a appelé ce groupe les tétrapodes et considéré que le membre chiridien est une des innovations évolutives qui ont accompagné l’émergence de ce groupe. Le dernier ancêtre commun de tous les tétrapodes possédaient un membre chiridien et tous ses descendants ont hérité de ce caractère.

    Cependant, tout caractère est susceptible d’accumuler des variations. Si au sein du groupe des tétrapodes, tous les descendants de leur dernier ancêtre commun sont censés avoir hérité le membre chirdien, comment expliquer les baleines qui n’en ont plus que 2 ou les serpents qui n’ont plus du tout de membres? Ben c’est comme dans la vie: un héritage, on peut en faire ce qu’on veut. Certains entreposent fièrement l’horloge de papy dans leur vestibule, et d’autres la vende pour aller jouer aux courses.

    Dans le cas des carnivores, c’est exactement la même histoire: le groupe ‘Carnivore’ est un groupe au sein duquel toutes les espèces sont plus proches entre elles (en terme de parenté) que de toutes autres espèces. On parle d’un groupe monophylétique (un ancêtre et l’ensemble de ses descendants). Une des innovations évolutives qui a accompagné l’émergence de ce groupe, c’est la présence de dents ‘carnassières’ (c’est une des synapomorphies du groupe des carnivores). Mais après, tous les descendants du dernier ancêtre commun des carnivores ne sont pas obligés d’employer les carnassières pour un régime carnivore. Les pandas, qui font partie des carnivores, sont bel et bien herbivores!

    D’ailleurs, le régime alimentaire est un très très mauvais caractère pour jauger des relations de parenté. C’est un des caractère qui est le plus susceptible de varier en fonction de l’environnement! Pas étonnant alors qu’on trouve des carnivores un peu partout chez les animaux (voire chez d’autres organismes vivants), des herbivores qui broutent des canards, des araignées qui dégustent des végétaux ! (How Animals Actually Eat Their Food ou Comment les animaux mangent leur nourriture).

    mercredi 20 novembre 2013 à 18 h 03 min
  4. Maître Yoda

    Merci Taupo pour l’explication claire…

    mercredi 20 novembre 2013 à 19 h 24 min
  5. Ces trois petits points me laissent en suspens… Je n’ai pas été assez clair?

    mercredi 20 novembre 2013 à 23 h 59 min
  6. Sirtin

    Hu hu, je pense que l’explication est claire… à condition d’avoir un minimum de bagage scientifique ?

    Comme pour nos articles d’ailleurs. S’adressent-ils à un public plus ou moins « averti » ou vraiment à tout le monde ?

    😉

    jeudi 21 novembre 2013 à 15 h 07 min

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