Tout savoir sur la météo de montagne grâce à ce petit manuel

Mosaïques : CultureLectures

samedi 5 mars 2011

J’avoue : mon précédent article sur le Mistral fut inspiré par la lecture du Petit manuel de météo montagne, prêté par un fada de la montagne. C’est que le bougre part souvent les week-end à la chasse du Dahu. Sous sa grande carcasse, il a le cœur tendre et le regard d’un enfant. Il est capable de s’immobiliser sur un chemin devant un parterre de pâquerettes, ouvrir sa bouche et s’exclamer Putaing, c’est beauuuuuu. Non, il n’est pas défoncé (pas toujours). Il est juste, simplement, incroyablement émerveillé face à la Nature (salut toi au passage !).

Petit manuel de météo montagne
[Scan couverture]

Que voulez-vous face à son enthousiasme ? J’ai pris le livre et je l’ai lu. Verdict ? C’est agréable à lire et les schémas tout autant. Ce manuel a le mérite d’expliquer les paramètres et les phénomènes de base (température, pression, nuages, précipitations…) avant de passer au costaud : les différents types de temps sous l’influence de la circulation planétaire. Malgré la volonté de l’auteur de clarifier au maximum tout en restant concis, j’ai du parfois relire les phrases à deux fois avant de continuer. C’est que la météorologie est un domaine complexe avec les nombreux paramètres qui s’influent et peuvent changer les prévisions. En particulier dans les montagnes au relief marqué qui accentue les phénomènes.

Le manuel est destiné aussi bien aux professionnels de la montagne qu’aux passionnés en passant par les simples curieux. Quel temps va-t-il faire ? Comment reconnaître les signes de pluie, anticiper une chute de neige, mesurer l’ampleur d’un orage, se prémunir contre la foudre ? Comment synthétiser les bulletins météo, décrypter les cartes techniques et images satellitaires ? Autant de questions auxquelles tentent de répondre Jean-Jacques Thillet et Dominique Schueller. Le but est de nous donner les bases pour apprendre à lire le ciel est à être capable d’anticiper l’évolution du temps sur le terrain afin de préserver sa sécurité.

Pour information, Jean-Jacques Thillet a été à Chamonix le premier prévisionniste local de la Météorologie nationale. Passionné de pédagogie et de communication météorologique, il est aujourd’hui délégué départemental de Météo-France en Isère. Dominique Schueller, lui, s’est mis à la météorologie suite à la préparation d’un brevet de pilote. Après la passion de l’aviation, s’est révélé une autre passion au fil de sa carrière à Météo-France : celle du climat.

Très souvent, j’entends l’affirmation selon laquelle les prévisionnistes météo se trompent tout le temps. Cette affirmation m’agace car nous avons tendance à retenir plus facilement les erreurs que les réussites. Ce serait oublier les énormes progrès faits depuis les années 70 avec l’essor de l’informatique (Météo-France est muni d’un supercalculateur). Mais je préfère laisser le mot de la fin à Thillet :

Le dialogue prévisionniste-usager
Dans le prolongement de ces réflexions, il y a nécessité de rechercher le meilleur dialogue possible entre le prévisionniste et l’usager. Cela passe par la rigueur du vocabulaire. Par exemple, qui sait vraiment ce que signifie « nuageux » ? Dans le public, certains comprennent « couvert », d’autres, plus optimistes, espèrent qu’il y aura un mélange de nuages et d’éclaircies, dans la proportion la plus favorable… Il serait si simple de définir une fois pour toutes un code implicite (à force d’utilisation systématique à la source) : clair, peu nuageux, nuageux, très nuageux, couvert. Il lèverait toute ambiguïté. La remarque s’applique à d’autres paramètres (un mois donné s’écartant de 2°C de la température normale est évalué comme assez froid, froid, très froid ?). La clarté, la concision, la qualité rédactionnelle au service de la meilleure précision possible au moment de l’élaboration du message font partie des exigences dues à la sécurité.
Ce besoin de compréhension sans ambigüité se révélait dans les constantes interrogations des usagers : Vous en êtes sûr ?. Je répondais à chaque fois : Sûr, certain, 100 %, ne font pas partie de mon vocabulaire
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