Balles, diabolo, bâton du diable, équilibre… Des années que je manipule ces objets et mon corps au point que je ne sais pas à quel âge j’ai commencé. Ils font partie de mon univers que je maîtrise peu à peu par un apprentissage essentiellement autodidacte via les livres. Des années que j’avais le sentiment très vague que le jonglage n’est pas seulement un art de lancer et manipuler des objets. Il est bien plus que ça ! Le jonglage touche intimement à la notion d’espace : comment interagir avec soi même et les objets présents ? La pratique de la gymnastique, du rink-hockey et de la capoeira n’a fait que renforcer mes impressions fugaces. Dans les trois cas, il faut savoir être en interaction entre soi même et l’environnement (sol, barres, chaussures, roues, interlocuteur…).

Depuis très longtemps, je rêvais de faire une école de cirque et caramboler par dessus le ciel, mes prunelles remplies de rêves étoilés… Las ! Les horaires ou le lieu m’en empêchèrent ! Jusqu’au jour où le plus petit cirque du monde proposait un stage avec François Chat. Stage d’une semaine que j’ai terminé hier soir…

Au début, je m’attendais à améliorer ma maîtrise de jonglage, perfectionner mes techniques de lancer et de rattrapage avec des figures plus ou moins complexes. Que nenni ! François Chat porte l’accent sur l’objet et l’interaction de celui ci avec son corps. Un objet en tant que personnage et le personnage semblable à un objet. Comment chacun d’eux exprime leur personnalité à travers le mouvement ? Comment ils se mouvent dans l’espace, en accord avec le son, la musique et les autres corps ? A la main : une chaussure, un parapluie, un mètre en bois dépliable, un écumoire… Qu’en faites vous ? L’exercice est bien plus difficile que l’on croît !

Je suis heureux d’avoir fait ce stage qui a permis de préciser mes premières réflexions encore inachevées. Des pistes furent suggérées, à moi ensuite de savoir les explorer à la fois dans le jonglage et dans la vie quotidienne, cet immense théâtre !