Pas pleurer de Lydie Salvayre
Le titre pourrait paraître lugubre, l’intrigue aussi puisqu’il se déroule en Espagne au début de la guerre civile en été 1936. Pourtant, Pas pleurer se lit d’une traite et c’est passionnant grâce à deux points de vue contradictoires. Celui de Georges Bernanos, écrivain catholique et monarchiste. Ce qui ne l’empêche pas d’être révulsé devant les horreurs de la guerre, soutenus par le clergé. Cela lui inspira Les Grands Cimetières sous la lune paru en 1938.
Puis, celui de Montse, la mère de la narratrice. Celle-ci a 15 ans et n’a jamais connu d’autre vie que celle d’un petit village où l’ordre est immuable depuis plusieurs générations. Jusqu’à que la guerre civile vienne chambouler cet ordre parfait et lui permette de découvrir d’autres horizons. La liberté de penser, entre autres, et l’amour d’une nuit. Une période brève et intense qui lui marquera l’esprit à jamais au point, une fois vieille, d’en faire un repère lumineux dans la nuit de son oubli.
C’est que la guerre n’est jamais blanche ou noire, c’est une époque d’atrocités et de grands espoirs vite déçus. L’horreur pour certains, l’extase pour d’autres. C’est ce que veut partager Pas pleurer grâce au récit de Montse à sa fille. Et ce récit coule comme une source, mâtinée de français écorché et de vifs bribes d’espagnol. Le mélange est détonnant et savoureux.
Je croyais découvrir l’auteur Lydie Salvayre mais non ! J’avais déjà assisté à une pièce de théâtre adaptée et jouée par Florence Hautier : La compagnie des spectres ou les paralipomènes du maréchal Putain. Là encore, c’est un dialogue entre une mère et sa fille sur l’occupation française que j’avais bien aimé. Comme quoi, l’art suit son propre chemin, se fait oublier pour mieux ressurgir plus tard.
[Scan couverture]
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oui je suis d’accord avec toi, ce livre est passionnant et très émouvant. L’écriture est simple, fluide, mais intense. Et ce livre m’a donné envie de lire Georges Bernanos que je ne connais pas.
A lire absolument !
Là, je ne sais pas si je serais motivé pour lire Bernanos. Tu me diras si c’est bien ou pas.