L’oiseau d’Amérique selon Tevis

Mosaïques : CultureLectures

samedi 28 mars 2015

« Dystopie », ce mot te parle ? Non ? Il s’agit d’un récit de fiction qui décrit une société imaginaire organisée de telle façon qu’elle empêche ses membres d’atteindre le bonheur. Tout le contraire d’une utopie. C’est une contre-utopie quoi ! 1984 de George Orwell est un exemple parfait. C’est aussi le cas de L’oiseau d’Amérique de Walter Tevis.

Merci à toi, l’aminche, de m’avoir fait découvrir cette histoire que j’ai beaucoup aimée. Quelle idée de ne pas avoir gardé le titre original, Mockingbird (littéralement l’oiseau-moqueur en français), car il fait référence à une citation qui revient souvent dans le livre : Seul l’oiseau moqueur chante à l’orée du bois. Comprenne qui voudra.

Quelle terrible société que celle des années 2467 où l’humain est complètement asservi par les robots. Ceux-ci font tout et l’humain n’a pas à lever le petit doigt. De plus, le voici abruti par la pornographie et la drogue, de telle manière qu’il n’a qu’à s’occuper de son immense nombril. Pas question de s’intéresser au prochain. Ici, l’individualisme est roi, dans le sens le plus terrible du terme.

Seulement, les robots finissent pas tomber en panne ou se détraquer. Les enfants n’apparaissent plus et les générations vieillissent. Dans l’indifférence générale car personne n’en prend conscience. Sauf un : Robert Spofforth, un robot de classe 9 (la plus haute) qui supervise tout le système depuis des siècles. Capable d’éprouver des sentiments, il n’a qu’un désir : se suicider mais sa programmation l’en empêche alors il attend.

Sauf deux, avec Paul Bentley, professeur de l’Université de New York, qui découvre la lecture en autodidacte. Et les vieux films. Poussé par une insaisissable soif de savoir, il explore le monde intérieur et extérieur et finit par découvrir des sentiments. C’est une renaissance, longue et douloureuse, qui va progressivement lui ouvrir les yeux face à la réalité : l’humanité se meurt et disparaîtra bientôt.

Sauf trois, avec Mary Lou, jeune brin de fille avec un esprit rebelle qui a vécu en marge de la société. Très intelligente, elle suivra les traces de Paul dans l’apprentissage de la lecture. C’est la pierre angulaire d’un triangle amoureux où graviteront Paul Bentley et Robert Spofforth.

Ces trois personnages se croisent et se recroisent, sous fond d’une réflexion acide et critique de notre société actuelle qui pousse sans cesse vers l’individualisme forcenée. L’espoir reste cependant présent, même si elle est tenue. Car, il est bien connu que Seul l’oiseau moqueur chante à l’orée du bois.

Un classique de la Science-Fiction peu connue et à découvrir. Je sens que je ne vais pas tarder à dévorer les autres œuvres de Walter Tevis, d’autant plus qu’il a été peu prolifique : à peine six romans et un recueil de nouvelles en trente ans de carrière.

Livre L'oiseau d'Amérique
[Scan couverture]

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2 Pierrot ont pris leur plume. Et toi ?

  1. Maxime

    Heureux que ça t’ait plu ce livre à fait découvrir et aimer la SF à de nombreux proches et amis. C’est un classique qui se modernise néanmoins de plus en plus, très d’actualité entre l’individualisme, internet et la recherche solitaire du plaisir 😉

    samedi 28 mars 2015 à 13 h 59 min
  2. Sirtin

    Voilà, t’as tout dit !
    😉

    samedi 28 mars 2015 à 21 h 23 min

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