Tu aimes jouer avec les jeux de société ? Passer un moment convivial avec tes amis et ta famille en jouant ensemble te branche toujours ? Alors, tu es fais pour SPIEL (jeu en allemand). Cela ne te dit rien ? Tu devrais car c’est le plus grand salon de jeux d’Europe où se regroupent tous les aficionados du jeu. Chaque année, au mois d’octobre, la foire a lieu à Essen, ville allemande, sur plus de 44 000 m2 de surface accueillant des milliers de visiteurs et des milliers de jeux. C’est aussi le grand rendez-vous international des éditeurs, auteurs et illustrateurs des jeux pour faire du business entre-eux.

Aller à Essen Spiel, ce n’est pas seulement découvrir et acheter les nouveautés pendant 4 jours. C’est aussi les toucher, ouvrir les boîtes et jouer, jouer et jouer encore ! Le salon permet en outre de rencontrer les éditeurs et les auteurs, de discuter avec eux, de voir à quoi ils ressemblent. C’est une mentalité de proximité qui est très intéressante car elle offre une autre dimension à un bête produit fini sans connaître les coulisses et la chaîne entre l’idée et la naissance du jeu.

Merci donc à zincou Vincent de m’avoir faire baver l’année dernière et de m’avoir casé dans sa valise cette année. Nous avons passé de très bons moments. Son statut d’illustrateur m’a permis de voir et de parler un peu avec le gratin des éditeurs francophones, de mettre un visage sur des éditions de jeux, et de constater qu’ils sont parfois (?) extravagants. Première impression, en arrivant jeudi soir : Putain, c’est immense ! 44 000 m2 de surface, ce n’est pas rien et ça remplit au bas mot environ 12 halls (en rouge). Par où commencer ? Où poser les yeux ? Que découvrir, que acheter ? Cruel dilemme !

Après ce premier aperçu de 2h, nous sommes retournés vendredi avec la ferme intention de visiter hall par hall, stand par stand et d’acheter les jeux qui nous plaisaient. Pari réussi au prix d’un lumbago, d’un torticolis et de pieds plats. Et encore, il est certain que nous avons raté des choses. Quel courage nous avons eu, ou plutôt inconscience avec toute la foule à affronter. Heureusement que cela restait assez agréable avec la discipline légendaire des allemands : pas de bousculade, pas d’agressivité. Tout le monde jouait !

Là bas, comme je disais je ne sais combien de fois, il est possible de jouer et les allemands ne s’en privent pas ! Au point qu’il est parfois difficile de trouver une place. Nous avons réussi à tester un peu quelques jeux mais il fallait bien être concentré entre les bruits et tout le va-et-vient.

Il y a même des espaces pour les bébés et les enfants où ils peuvent donner libre cours à leur créativité. C’est une des spécificités de la culture allemande : ils jouent beaucoup et en famille. Il n’y a pas de séparation « jeux pour enfants » et « jeux pour adultes » comme en France avec la belote et les petits chevaux.

Les jeux de société dominent le salon mais une grande partie est également consacrée aux jeux de rôle grandeur nature. Là bas, il est possible de dénicher une vraie armure en métal de 15 kg, des arcs, des beaux vêtements en cuir et j’en passe. Hallucinant ! Je suis persuadé que les armures ne posent pas de problème pour une bonne partie des allemands qui sont vraiment costauds. Costauds dans le sens très grand, très large, des vrais ours. Je n’ai jamais vu autant de géant, j’en avais mal au cou à force.

Il y en a aussi un beau paquet qui sont gros, vraiment gros. Bref, il y en a pour tous les goûts sauf la couleur de la peau : je n’ai pas vu un seul noir, curieux. Ou alors ils se cachent derrière les grands et gros allemands… Il faut prévoir un sac solide pour transporter tous les jeux. Certaines arrivent même avec un énorme sac à dos, une valise à roulettes ou tout autre mode de transport à grand volume. Les visiteurs allemands claquent en moyenne 600 à 800€ pour les jeux. Imaginez le nombre de boîtes à transporter…

Pour l’achat, il existe plusieurs possibilités : aller directement au stand de l’éditeur ou bien se rendre aux boutiques qui parsèment le salon. Il peut être intéressant de comparer pour dénicher les moins chers mais il n’y a pas de grande différence. Dans tous les cas, ce sont souvent des prix de salon donc bien moins chers qu’en boutique et le portefeuille a tendance à s’envoler avec son régime à grande vitesse. Petite cerise sur le gâteau : avoir une dédicace de l’auteur ou de l’illustrateur sur ou dans la boîte de jeux. Je m’en fous à vrai dire mais c’est rigolo de voir les fans prêts à faire la queue pour une signature de leur idole.

Après avoir passer la journée au salon, tu crois que c’est fini ? Que nenni, les choses sérieuses ne font que commencer ! Une fois posé et restauré au restaurant de notre hôtel, nous filons dare-dare vers les salles de réception grandes ouvertes pour passer la soirée à jouer, jouer et encore jouer ! C’est même une nuit blanche pour les plus acharnés. Nous tombons parfois sur des rencontres inédites qui alimenteront notre sac à histoire. J’avoue que les nuits furent courtes mais ô combien enrichissantes !

Me voilà donc de retour en France avec plein d’étoiles dans mes yeux d’enfants et une flopée de jeux dans ma besace. Je reviendrais sûrement dessus dans la rubrique « Jeux », au fur et à mesure de l’assimilation des règles.

Malheureusement, j’ai raté des jeux au salon, soit parce que le stock était rapidement écoulé, soit parce qu’ils étaient uniquement disponibles en allemand. Je me suis donc empressé de les dénicher sur l’excellent site Ludifolie. Je peux enfin souffler, décoller mon cerveau de la lettre « J » et passer à autre chose. Enfin, pas vraiment, il est prévu une soirée jeux avec mes amis ce vendredi, oh, uh, ah !

En savoir plus…
– Vincent : de retour d’Essen
– Vincent : Essen décantation