A quel niveau de la cornée agit la chirurgie réfractive ?

Mosaïques : FocusScience

vendredi 23 décembre 2011

Pour corriger les défauts visuels tels que la myopie ou l’hypermétropie, le port des lunettes était longtemps la seule solution. De connotation péjorative (« bigleux », « miro », « cul de bouteille »…), les lunettes osent maintenant affirmer une esthétique revendiquée avec la multiplication des formes et des couleurs. Ensuite, sont venues les lentilles qui permettent de s’affranchir des lunettes mais ces dernières restent indispensables en cas de perte de lentilles, de sécheresse oculaire ou de mal de tête. Dernièrement, une avancée chirurgicale existe depuis une dizaine d’années pour se passer complètement des lunettes sur plusieurs années : la chirurgie réfractive. Il s’agit d’une opération au laser qui agit sur la cornée pour rectifier les défauts visuels. Mais qu’est-ce que la cornée est à quel niveau agit exactement le laser ?

Anatomie de l’œil
[Source image]

La cornée est une extension de la sclérotique qui correspond au blanc de l’œil. Elles permettent à l’œil de résister à la pression intraoculaire et contre les agressions extérieures. Elles constituent en quelque sorte l’armature du globe oculaire. La cornée est une membrane transparente de 500 à 800 micromètres (μm) d’épaisseur. Son principal rôle est de faire converger les rayons lumineux vers la rétine située au fond de l’œil. Saviez-vous que la cornée est la seule partie de l’organisme qui soit entièrement transparente grâce à l’absence de capillaires sanguins ? Cette singularité est indispensable à la vue. Le battement des paupières permet de garder cette condition de transparence en déposant régulièrement une fine couche lacrymale qui évite le dessèchement de la cornée tout en la nettoyant des corps étrangers (poussière, grain de sable…).

Anatomie de la cornée
[Source image : lien cassé]

Aussi fine qu’elle soit, la cornée est composée de cinq couches différentes :

  • L’épithélium : il représente 10% de l’épaisseur totale de la cornée (soit environ 32 μm d’épaisseur). L’éclat du regard est lié à la régularité de la surface épithéliale et à l’intégrité du film de larmes.
  • La membrane de Bowman : c’est couche de transition de 12 micromètres qui sépare l’épithélium du stroma cornéen. Elle est formée de fibrilles de collagène (et non de cellules) qui sont intriquées sans aucune orientation.
  • Le stroma : il est très épais (400 à 500 µm d’épaisseur) et il représente à lui tout seul les 9/10 de la cornée. C’est un tissu conjonctif très spécifique composé majoritairement de lamelles de collagène parallèles les unes des autres et parallèles à la surface cornéenne. Cette propriété assure la transparence de la cornée en évitant la polarisation de la lumière.
  • La membrane de Descemet : c’est une membrane basale transparente de l’endothélium cornéen qu’elle sépare du stroma cornéen. Elle fait 6 µm d’épaisseur, elle est amorphe et élastique.
  • L’endothélium : c’est une couche cellulaire de 6 µm d’épaisseur et formée d’environ 500 000 cellules plates, hexagonales qui tapissent la face postérieure de la cornée Cette membrane interne est fragile et fine. La qualité et la quantité de ces cellules varient avec l’âge et des altérations y surviennent à partir de 65 ans.

Aspect histologique de la cornée
[Source image : lien cassé]

Vu que l’épaisseur de la cornée est maximale au centre, la chirurgie réfractive agît à ce niveau par une ablation tissulaire qui ne doit pas dépasser la moitié de l’épaisseur initiale de la cornée, soit 250 µm environ. Cette ablation tissulaire diffère selon la technique utilisée (LASIK ou PKR) mais elle se déroule en deux temps et sur deux niveaux : l’épithélium et le stroma de la cornée.

En LASIK, un volet superficiel, d’épaisseur comprise entre 100 et 130 µm environ, est découpé, soit avec un microkératome mécanique, soit avec un laser femtoseconde, selon l’indication ou le souhait du patient. Ensuite, la photoablation est effectuée à l’aide d’un laser dans le stroma puis le volet est remis en place. Voir la vidéo de l’opération au LASIK (animation en 3D).

En PKR, ou technique dite « de surface », l’épithélium est « pelé » ou « gratté » à l’aide d’une brosse rotative, au centre de la cornée. Ensuite, le laser est délivré à la surface du stroma (couche de Bowman). Une lentille de contact est généralement posée à la fin de la chirurgie, sous laquelle l’épithélium repousse en quelque jours. Voir la vidéo de l’opération au PKR (Animation en 3D).

Localisation de la photoablation pour le LASIK et le laser de surface
[Source image]

Laquelle est la meilleure : le LASIK ou le PKR ? Tout dépend de la nature et du degré du défaut visuel à corriger (myopie, hypermétropie astigmatie…) mais aussi de l’état du patient, de l’épaisseur de la cornée, etc. Dans tous les cas, la décision est à prendre avec le chirurgien mais toutes sont fiables et éprouvées depuis plus de dix ans à travers le monde. Même si la chirurgie réfractive fait peur, elle vaut la peine d’y réfléchir pour tous ceux qui veulent se passer des lunettes. Seul bémol : le coût qui n’est pas pris en charge par la Sécurité Sociale qui considère la chirurgie réfractive comme une opération de « confort » et non « médicale ».

Dans mon cas (PKR), il faut compter entre un et deux mois avant que ma vision se stabilise à cause de la réorganisation du stroma cornéen qui prend du temps. Faut dire que balancer du laser dans cette zone est une action brutale et c’est normal. N’empêche que je vais relever un défi : scruter l’arrivée du Pôpa Noël et enfin compter le nombre de poils de sa barbe. D’ici là, je vous souhaite de très bonnes fêtes et à l’année prochaine !

En savoir plus…
Chirurgie réfractive à l’Hôtel-Dieu
Choix de la technique (LASIK, PKR…)

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2 Pierrot ont pris leur plume. Et toi ?

  1. jewa

    et que penser de l’implant rétinien ?
    voyeuses fêtes en tout cas 😉

    dimanche 25 décembre 2011 à 23 h 18 min
  2. Sirtin

    Pour rappel, un implant rétinien est une sorte de grille d’électrodes qui se fixe au niveau de la rétine afin de restaurer partiellement la vision. Une caméra numérique est fixée sur des lunettes et un microprocesseur convertit les images en signaux électriques qui sont envoyés sur les électrodes.

    Il existe deux types d’implants rétiniens:
    Les implants épirétiniens placés sur la rétine et qui stimulent directement les ganglions nerveux.
    Les implants subretiniens placés sous la rétine et qui stimulent les cellules bipolaires de la rétine ou les ganglions nerveux.

    Ce type d’implant a pour but de lutter contre la cécité dû a des pathologies comme la rétinite pigmentaire ou la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Je conseille de parcourir les liens suivants pour connaître les détails :
    Les promesses de l’implant rétinien
    Comment la rétine artificielle peut-elle redonner la vue a ceux qui l’ont perdu ?

    Au niveau personnel, je pense que cette démarche est intéressante pour les personnes qui ont perdu la vue d’une manière ou d’une autre, moi compris. Mais je ne suis pas sûr que ce soit pertinent pour les personnes aveugles de naissance ou très tôt. Il serait intéressant de connaître leur point de vue dessus.

    Bon réveillon !
    😛

    mardi 27 décembre 2011 à 0 h 08 min

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