La classification phylogénétique du vivant (3)
I – Introduction
II – Brève histoire des classifications
III – Évolution des concepts
III- Évolution des concepts
Au delà d’une simple théorie, scientifique ou non, l’histoire des classifications montre qu’elles sont la résultante de notre vision sur la vie et sur notre rapport avec la nature. Ainsi, la théorie de l’évolution et le développement de la génétique fondent la classification phylogénétique du vivant. Elle repose principalement sur la comparaison des caractères morphologiques et des séquences nucléotidiques entre deux espèces. Mais elle continue à utiliser des termes et des idées plus anciens comme la représentation sous forme d’un arbre, les taxons, la nomination binomiale et la comparaison du style « a ou n’a pas le caractère ».
Si elle est généralement admise dans la communauté scientifique, elle reste mal connue du grand public, et ceci pour plusieurs raisons. Premièrement, les principes de la sélection naturelle sont souvent réduites à l’idée manichéenne de la « loi du plus fort ». En outre, le schéma évolutif le plus répandu représente une progression des « poissons » aux « reptiles » puis aux « oiseaux » et aux « mammifères ». Sa structure induit une notion de progrès et d’une complexification croissante qui mène à l’homme. Or, ce schéma démontre la persistance de l’influence de l’Échelle des Êtres qui est un concept développé par Gottfried Leibnitz au XVII-XVIIIe siècle et dont les bases prennent racine chez Platon et Aristote. En suivant une gradation linéaire du plus simple au plus complexe, cette Échelle classe les organismes selon leur degré de perfection : des minéraux jusqu’aux êtres supérieurs (homme, ange…). A cette vision anthropocentriste (l’homme au centre de l’échelle), s’ajoute la vision finaliste qui donne pour but à l’évolution l’émergence de l’homme.
Échelle des Êtres
[Source image : lien cassé]
Similitude avec les schémas évolutifs classiques.
[Source image du haut] et [Source image du bas]
Cependant, même chez les spécialistes, la classification phylogénétique n’est pas exempte de concepts anciens. Il suffit de penser au choix de l’arbre comme modèle de représentation de l’histoire de la vie et des relations de parenté entre les êtres vivants. Horst Bredekamp, historien de l’art et philosophe, a publié récemment un livre, intitulé L’arbre et le corail, qui résume ses enquêtes sur les recherches picturales de Darwin à partir de 1834. Selon l’auteur, Darwin penchait plutôt du côté du modèle des coraux du fait de leur construction anarchique. Finalement, il aurait opté pour le modèle des arbres car il voulait publier L’origine des espèces au plus vite, craignant pour la paternité de ses recherches. Le débat n’est pas tranché mais si le modèle des coraux le remporte sur l’arbre, quelles en seraient les perspectives ?
Références
– Classification phylogénétique du vivant, Édition BELIN (2001), Auteurs : Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader.
– La classification du vivant, mode d’emploi.
– Le corail et l’arbre
Dans la même catégorie
La classification phylogénétique du vivant (2)
Que nous apprennent les vaches hublot ?
2 Pierrot ont pris leur plume. Et toi ?
Les champs marqués d'une astérisque * sont obligatoires
Envie d'une image avec ton nom ?
Alors, va sur le site Gravatar et inscris toi pour télécharger ton image. Il ne reste plus qu'à entrer la même adresse mail sur le blog que celle choisie sur Gravatar et ton avatar est affiché ! Ch'est pô beau cha ?
Je vous ferai bien parvenir un document pdf mais je ne sais pas comment faire.
Alors envoyez-moi un courriel…
Merci pour le pdf dont j’ai recopié le contenu.
🙂
Extrait du recueil L’être de goût.
Louis Stevenel