La fleur à la main
Le nez au vent
A la lèvre un doux refrain
« C’est le printemps ! »

Revêtir mon parachute
Enfiler mon casque
Mettre mon alti
Mes fidèles amis !

La dernière vérification
L’odeur du kérosène
Les tourbillons de l’hélice
Le vrombissement du Van.

Les sardines dans le Pil’
Les sardines qui s’empilent
Déploient leurs nageoires
Frétillants d’impatience !

Et moi pourquoi suis­-je ici ?
La lampe rouge s’éteint
Et non plus en soufflerie ?
La lampe verte s’allume.

La tape dans la main
Le lâcher des vents
Vite ouvrir la porte !
L’air pur s’engouffre.

L’azur dans mes yeux
Ma bulle de silence
Les nuages à mes doigts
Long instant d’éternité !

La voile déployée
Les oreilles douloureuses
Les mains aux commandes
Je foule l’herbe à grands pas.

Les pieds dans les fleurs
Le sourire aux lèvres
La tape dans la main
La joie partagée.

Je n’ai plus qu’une seule envie
Me laisser tenter
Le soleil est si gai
Et la chute était si belle !