Après le Mont-Blanc, le mauvais temps ?
Mosaïques : Cogitations • Science
jeudi 24 avril 2014
Bien que la distance entre Lyon et le Mont-Blanc soit d’environ 150 kilomètres à vol d’oiseau, les lyonnais peuvent admirer par certains moments la chaîne des Alpes qui se dessine à l’horizon. Jugez-en sur cette photo où, vue de la Fourvière, le Mont-Blanc se place pile dans l’axe du Crayon (tour de la Part-Dieu). A ces moments là, les lyonnais affirment qu’il pleuvra dans les 48h.
Un souvenir surgit alors de ma mémoire : mes balades dans la campagne toulousaine en compagnie de ma tante. Et, fatalement, elle scrutait l’horizon vers le sud, la main en visière. Si elle distinguait les Pyrénées, elle m’affirmait que le mauvais temps viendrait prochainement. En bon neveu impertinent, je n’ai pu m’empêcher de la taquiner dessus.
Les années ont passé avant que je ne vienne m’installer à Lyon. Devant cette affirmation similaire, il a fallu tirer les choses au clair : s’agit-il d’une simple croyance ou d’un fait véridique ? Ayant la chance de percevoir le Mont-Blanc depuis mon balcon, je me suis amusé à tester la véracité de la prédiction pendant un mois. Résultat ? La corrélation ne m’a pas vraiment sauté aux yeux. Il me semblait plutôt que c’était l’inverse : le Mont-Blanc et la chaîne des Alpes se distinguent nettement de l’horizon après une période de pluie.
Fin de l’histoire, j’avais raison, seul être éclairé par la Con-naissance face à la masse ignorante, plongée dans les noirceurs de l’obscurantisme ? Que nenni ! Un mois d’observation est une période trop courte pour en tirer des résultats significatifs. Alors quoi ? Alors, merci au billet du Guichet du Savoir, Pourquoi le Mont Blanc amène-t-il la pluie ?, qui m’apporte la réponse suivante :
La visibilité est déterminée par la transparence de l’atmosphère. Cette transparence est limitée par l’humidité de l’air, c’est à dire par le nombre de gouttelettes de vapeur d’eau en suspension dans l’atmosphère et aussi par les particules fines (pollution, pollen etc..). Après un épisode pluvieux l’atmosphère s’assèche puisque la vapeur d’eau en suspension a été précipitée en grande partie. Cette précipitation a également entraîné avec elle les autres particules. L’atmosphère devient plus sèche, la visibilité meilleure. La visibilité des montagnes sera donc facilitée un lendemain de pluie.
Voilà qui confirme mes observations. Fin de l’histoire ? Que nenni à nouveau ! En lisant de plus près les explications du Guichet du savoir, il apparaît qu’un cas particulier permet également de bien observer les montagnes avant l’arrivée de la pluie. Celui de la venue d’un front chaud qui assèche l’air et nettoie l’atmosphère de toutes particules en suspension. Cliquez sur l’article ci-dessous pour connaître les détails. Pour information, il s’agit d’un extrait du Techniguide de la météo, édité par Nathan en 2004. Il cite l’exemple lyonnais et mentionne les toulousains et les Pyrénées.
Quelles sont les situations de très grande visibilité ?
[Source image]
Pour bien comprendre cet article, il faut savoir que deux masses d’air de température différente ne se mélangent pas quand elles se rencontrent car elles n’ont pas la même densité (air chaud plus léger que l’air froid donc moins dense et vice-versa). La ligne de rencontre entre ces deux masses d’air s’appelle le front. Il peut avoir une largeur de plusieurs milliers de kilomètres et une hauteur de plusieurs kilomètres. Or, le passage des fronts marquent les changements de temps. C’est donc sur le pourtour des masses d’air, et non en leur sein, que se produisent les modifications de temps. Les fronts peuvent être froids, chauds, occlus, stationnaires ou faibles.
Inutile de tout détailler mais dans le cas d’un front chaud, la masse d’air plus chaud prend la place de l’air froid. Comme l’air chaud est moins dense, il glisse par-dessus l’air froid en suivant une trajectoire en diagonale par rapport à l’horizon. Ce glissement provoque la formation de nuages qui ne donnent pas de précipitations (cirrus, cirrostratus ou cirrocumulus). En avançant et du fait de sa forme inclinée, il se forme aux altitudes moyennes des altostratus, des altocumulus… et plus bas, des stratus et des nimbostratus qui donnent des précipitations. Pour mieux s’y retrouver, voici une classification des nuages par altitude.
Ceci explique que le font chaud amène une très bonne visibilité à distance en chassant les particules en suspension et en limitant la diffusion de lumière parasite grâce aux altocumulus qui couvrent le ciel (lisez l’article ci-dessus bon sang !).
Chacun avait donc raison et je ne permettrais plus de taquiner ma tante. Sauf sur d’autres sujets. Héhé, on ne s’y refait pas !
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Merci pour ces explications ! 🙂
Pas de quoi et merci pour la photo du Crayon et du Mont-Blanc !
😛
Bien vu ! Et merci pour les explications rationnelles
Mais de rien très chère !
Très intéressant, ton blog…
Merchiii !
😳